𝐋𝐔𝐈𝐒𝐀
Je branche mes écouteurs à mon téléphone et prends le chemin de la fac. Mes Converse rouges au pied, assorties à mon tee-shirt style marinière de la même couleur, qui complète mon jean noir, basique. Je me sens à l'aise dans cette tenue, ni trop voyante ni trop invisible. C'est la manière dont je m'habille et ça me convient. La mode n'a jamais été l'une de mes passions, contrairement à Elorah. Il faut que chaque tenue aille avec tous ses accessoires et soient assez tendances. Elle ne veut pas passer inaperçue, et en vue de sa beauté presque astronomique, je la comprends.
Elorah a toujours été plus sociable que moi. Les gens l'apprécient dès l'instant où ils la voient. Sa capacité à se faire des amis ou même des confidents lui est innée. Moi, je me cache derrière elle, de peur que les gens me trouvent trop ou pas assez. Je n'ai jamais su m'adapter à leurs envies, au point de pouvoir deviner ce qu'ils pensent de moi ou du monde autour de nous. Est-ce ça qu'il me manque, pour être la meilleure version de moi-même ? Celle qui plait aux gars comme Abriel, ou même Yann-Loïc ?
Armée de mes chansons préférées, regroupées dans ma playlist la plus qualitative – pour moi –, je croise quelques profs et élèves que je ne connais. Je donne à certains un sourire, alors que d'autre ne récoltent qu'un regard de ma part. Je m'arrête devant le self, pour regarder le menu de la semaine. Encore du riz pour demain et des brocolis pour jeudi ? Ils n'en ont pas marre de nous nourrir de la même chose chaque semaine ?
Mon diminutif se fait entendre au loin, et je devine instantanément qui s'est. Peu de personnes m'appellent comme ça, alors je ne peux pas me tromper. Mais que fait-il donc ici ? Et à cette heure-là ?
Mon corps tout entier se tourne vers lui pour voir le meilleur ami de mon premier amour arriver vers moi, à grandes enjambées. Loup ma salue de ses grandes mains et arrive essoufflé en face de moi. Ses bras fins m'emprisonnent et je rigole doucement. Je n'ai pas l'habitude d'une telle proximité avec lui. Je me détends un peu et passe mes bras autour de sa taille.
— Que fais-tu ici, Loup ? je lui demande en me détachant de son étreinte et replaçant mon sac à main sur mon épaule.
Il s'essuie le front et me fait son sourire le plus sincère.
— Je passais dans le coin et je me suis dit « Et si j'allais rendre visite à la meilleure des meilleures amies de ma sœur ».
— Elorah est encore à l'appart.
Il fronce les sourcils et passe ses mains dans ses poches avant, se balançant d'avant en arrière.
— Je suis là pour toi, Luisa, pas pour Elorah. C'est ce que je viens de te dire.
- Je ne comprends pas. Ce n'est pas pour te vexer, parce que tu sais que tu es mon ami, et que je t'apprécie, mais...c'est assez compliqué entre nous. Avec Abriel...et ce qu'il s'est passé. Tu sais ?
Il hoche la tête et me propose d'aller s'asseoir un instant. J'acquiesce, après lui avoir dit que je n'avais pas beaucoup de temps et qu'il fallait qu'il aille vite.
— Je voulais m'excuser pour Abriel. Il t'a toujours bien apprécié, et pas plus tard que hier m'a dit qu'il était désolé pour toi. Je comprends que tu sois déçue de lui et de son attitude, mais tu étais bien trop bonne pour lui.
Je le coupe d'un signe de main.
— Il n'a pas à être désolé. C'est de ma faute. L'amour rend malade, et j'étais beaucoup trop contaminée. J'ai abusé sur mes sentiments, au détriment des siens. Je pensais que tous ceux que j'aimais, pouvais m'aimer, mais non. Maintenant c'est de l'histoire ancienne, dit lui bien.

VOUS LISEZ
the summer of your last chance
Teen FictionLeurs meilleurs amis respectifs leur proposent un mois de rêve dans une maison de vacances bohème. Loin de tout près des champs de lavande. C'est sans compter, le fait qu'ils se retrouvent au même endroit. Luisa est convaincue qu'il est là pour la...