𝐀𝐁𝐑𝐈𝐄𝐋
Je me lève du mauvais pied et ce n'est pas qu'une expression. Je ne sais pas vraiment comment je me débrouille, mais je finis dès sept heures du matin la tête par terre. Le parquet n'a pas trop bon goût et ma joue me brûle un peu. Mon corps complètement étalé sur le sol, je m'étire un peu. Ce n'est pas l'endroit le plus adéquat mais ça n'est pas non plus le plus désagréable.
Le silence est maitre dans mon petit appartement montpelliérain. Je m'aide de mes membres inférieurs et supérieurs pour me mettre debout, histoire de ne pas passer la matinée allongé dans cette position.
Je fais un tour aux toilettes et en profite pour réfléchir à ma journée. J'hésite entre ne rien faire et ne rien faire, je ne sais pas trop quoi choisir. La chaleur a, cette semaine, dépassé les trente-six degrés et c'en devient difficile de sortir avec des températures aussi hautes. Même les nuits sont insupportables ici. Je ferme donc tous les volets et toutes les fenêtres de huit heures du matin au lendemain. Je n'ai pas la chance d'avoir de climatisation, alors je me débrouille comme je peux.
Mes parents m'ont proposé de partir en vacances avec eux, mais j'ai décliné leur invitation, pensant que j'allais faire un truc avec Loup. Mais à l'heure d'aujourd'hui, rien n'a été décidé. J'en viens presque à regretter ce que mes parents me proposaient.
Je claque la porte et vais me laver les mains, la tête encore dans le cul. Les mauvaises nuits ne sont pas faites pour moi, ni pour mon moral. Je me pose dans la cuisine, seul face à mon petit déjeuner. C'est donc ça ma vie ?
Je suis résigné à la passer seul, comme un vieux, seulement accompagné de mon ballon de basket. Prendre quelques cuites de temps en temps, parce que sinon on n'est pas assez dans le mood célibataire. Me faire draguer par des filles plus insignifiantes les unes que les autres, alors que je me fous de plaire ou même d'être beau. Enfin d'après elles. Raconter des blagues pas forcément drôles, pour avoir le combo du gars gênant.
Cette vie ne signifie rien. Insignifiante. Ennuyante. Fatigante.
Je ne souhaite juste qu'à y remédier, sinon je risque de vraiment ressembler au gars blasé que j'essaie d'avoir l'air.
Sur la table, mon téléphone vibre, me sortant de ma transe râlage.
« LOUP : Je suis chez toi dans cinq minutes, alors soit tu es prêt, soit je te botte le cul, à toi de voir. »
Je ne lui réponds pas, sachant que ses cinq minutes ressemblent plus à quelques secondes et que je vais le voir débouler devant moi d'ici peu. La porte d'entrée claque et je souris. Bingo, j'avais raison.
— Hello...commence-t-il avant de me voir à moitié à poil, seulement vêtu d'un vieux caleçon.
Loup grimace et je grince des dents allant vider ma tasse de café. Pas bon au passage.
Je lui tourne le dos et pars m'installer dans le canapé.
— Bonjour sinon ? continue-t-il, s'asseyant à ma gauche.
Je lui donne un faux sourire et il lève les yeux au ciel. Sa main se pose son mon épaule et je bouge pour m'en séparer.
— D'accord, l'été te réussit Abri.
— Rohh tais-toi Loup, retourne chez toi.
— Oh mais c'est qu'il sait parler ! s'exclame-t-il.
Il me prend la main pour me mettre sur mes pieds et je combats pour rester assis : peine perdue. On est debout l'un en face de l'autre, comme les deux gros cons que l'on est.
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the summer of your last chance
Ficção AdolescenteLeurs meilleurs amis respectifs leur proposent un mois de rêve dans une maison de vacances bohème. Loin de tout près des champs de lavande. C'est sans compter, le fait qu'ils se retrouvent au même endroit. Luisa est convaincue qu'il est là pour la...