𝐀𝐁𝐑𝐈𝐄𝐋
Tous les deux, nous avons continué de préparer le repas. Il parait que c'est un jour exceptionnel, mais je ne vois pas pourquoi. En quoi un mardi est-il un jour plus particulier qu'un jeudi ou un dimanche ? OK, le dimanche est particulier, mais pas le mardi. Luisa a fini son taboulé, enfin l'a plutôt recommencé, en vue de l'incident qu'il y a eu. Il m'a l'air bien meilleur qu'avant. Peut-être cela est dû au fait qu'elle n'a plus rien pour la déconcentrer, comme je lui ai interdit d'écouter du Harry Styles durant le temps de cuisine. Ce mec est une belle ordure de faire aimer ses sons comme ça. Bon, c'est vrai qu'il est doué, mais il ne pourrait pas faire un EP qui ne fonctionne pas, ou que les jeunes n'aiment pas ? Il faut faire de la place aux autres !
Elorah nous charge de nous changer, et ce le plus vite possible ! Nous en rigolons, tant elle prend ce jour à cœur. Pour notre part, nous ne savons toujours pas ce qui se trame. Mais le sourire que Luisa donne à sa meilleure amie semble dire qu'elle pense savoir, ou qu'elle essaie d'obtenir des infos, je n'arrive pas trop à savoir.
— Tu vas mettre quoi ? Un costume trois pièces ou un maillot de bain ?
— Je pensais opter pour le déguisement de dinosaure, mais je pense qu'Elorah risque de m'étrangler.
Elle s'esclaffe en allant vers sa chambre. Et je la suis, sans vraiment réfléchir à ce que je fais.
— Et toi ? lui demandai-je, au moment où elle ouvre son placard.
— Je m'habille simplement. Une jupe, un top et mes Converse. Qu'est-ce que tu veux mettre de plus alors qu'il fait quarante degrés à l'ombre ?
Je hausse les épaules et elle sourit, fière d'elle.
— Bon, change-toi au plus vite, si tu ne veux pas qu'elle t'étrangle dans ton sommeil.
— Je préférais mourir de façon plus héroïque, ou d'une maladie. Pas comme ça.
— Ce n'est pas le sujet, Abriel. Si ce n'est pas elle qui le fait, c'est moi qui prendrai la relève, si tu ne sors pas de ma chambre dans les dix secondes qui vont suivre.
Je cours dans la mienne et j'entends sa porte se fermer derrière moi. Je ne comprendrai jamais cette fille. Un coup elle ne veut pas que je parte, un coup elle m'éloigne d'elle. J'enfile un pantalon large et un tee-shirt style marinière. Les mêmes chaussures que Luisa aux pieds, j'atterri dans les escaliers quand on sonne à la porte.
— J'y vais, je cris.
La porte ouverte, j'ouvre grand la bouche. Encore lui, il passe sa vie dans cette maison et c'est la mienne qu'il gâche.
— Yann-Loïc, ça va bien ? Que fais-tu ici, on attend quelqu'un de particulier, donc si ce n'est pas un truc important, tu connais la sortie.
— Oh tu connais mon prénom ? Libération, je vais le marquer sur le calendrier.
Il sort son téléphone de sa poche pour confirmer ses dires. Ce mec est taré.
— Il me semblait bien avoir entendu ta voix ! s'écrie Luisa en descendant les escaliers, en trombe.
Si elle se casse la gueule, qu'elle ne compte pas sur moi pour venir à sa rescousse. Ça sera la faute de ce Yann-Loïc, pas le mienne. Elle lui saute dans les bras et il la fait tourbillonner, enfin essaie en vue du peu de place dans l'entrée.
Je les quitte et aide Loup en cuisine. Purée, il en a prévu pour un régiment.
— C'est lui la personne pour laquelle je viens de passer plus d'une heure en cuisine ?
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the summer of your last chance
Teen FictionLeurs meilleurs amis respectifs leur proposent un mois de rêve dans une maison de vacances bohème. Loin de tout près des champs de lavande. C'est sans compter, le fait qu'ils se retrouvent au même endroit. Luisa est convaincue qu'il est là pour la...