ARC II - Chapitre I - Hua Cheng, L'éveil du Renard

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Les voiles de soie rouge flottaient avec une certaine sensualité. Assis avec nonchalance, la Calamité en rouge et noir s'ennuyait ferme. Comme le Fantôme Vert semblait s'être calmé, il n'avait personne à terrifier. L'œil ambré de Hua Cheng avait perdu son éclat enjoué, heureux. En soi, il avait l'habitude de perdre. Cela faisait bientôt huit cents ans que la Calamité ne savait plus ce que c'était que de sentir un cœur battre dans sa poitrine. Depuis que son papillon aux yeux dorés était parti. La Calamité laissait son regard iridescent analyser les environs. Les Enfers étaient calmes. Trop même. Et puis, la faim, la faim insatiable du sang, commença à lui creuser l'estomac. C'était donc décidé ! Il allait retourner dans le monde des hommes, des Mortels.

Le soleil, cet astre brillant et d'une chaleur douce comparée à celle des Enfers, se posa sur les traits ciselés et séduisants de la Calamité qui possédait encore sa forme d'adulte, de Hua Cheng. Posant une main sur le bandeau sombre qui recouvrait son œil droit, cet iris démoniaque, il eut un faible soupir.

Soudain, il sentit quelque chose bouger dans sa poitrine. C'était quelque chose de chaud, de passionné. Cela battait contre ses côtes avec furie, une perle d'eau coula le long de sa tempe. Ses sourcils bruns se levèrent avec lenteur quand il se rendit compte de ce qui se passait. Ce qui tapait dans sa cage thoracique était son cœur, chose qu'il pensait disparue. Son iris vermeil scintillait, comme s'il était embrumé par des larmes, des larmes de joie. Ses lèvres charnues, d'une beauté exquise, se fendirent comme une fleur au soleil. Jamais la Calamité n'avait ressenti ce genre de sensation. Sauf. Sauf... Sauf quand le Prince héritier de XianLe l'avait secouru dans ses bras, ses bras musclés. Se sentant rougir comme une rosière, Hua Cheng dut se donner une bonne claque mentale afin de reprendre contenance, et ce malgré l'immense et douce chaleur qui venait réconforter son cœur meurtri.

C'était l'occasion parfaite de revoir cet être plus que divin. Si GeGe venait dans le monde Mortel, ça signifiait qu'il allait le revoir ! Ressentant pour la première fois ce sentiment d'euphorie, un sourire s'esquissa sur les lèvres de Hua Cheng  ; une petite voix lui susurrait que pour protéger GeGe, il devait changer de forme. Ainsi, il ne saurait pas qui il était réellement. Les rayons chauds et dorés du soleil passèrent à travers les feuilles d'érable, leur belle teinte orangée se déposa sur les traits d'une beauté machiavélique de la Calamité dont l'œil ambré se referma.

Son ombre massive, qui s'était dessinée sur le sol jonché de feuilles d'érable cuivrées, se transforma. Son superbe habit de Calamité - à savoir une longue robe aux infinies manches sur un haut aussi blanc que la neige et aux sublimes ornements argentés en forme de papillon, se métamorphosa en une tenue plus discrète, plus légère. Sa chevelure, sombre comme le ramage luisant d'un corbeau, tombait sur son torse en une longue tresse torsadée. Quelques-unes de ses boucles aussi obscures que des abysses infernales encadraient son visage.

Une tunique rouge aux pans noirs recouvrait son corps un peu plus frêle, plus élancé, plus athlétique. Ses muscles demeuraient saillants, puissants. Il ne s'appelait pas Wei Wuxian. Un haut blanc, une sorte de tunique que l'on attachait grâce à des liens et des boutons noirs, dissimulait son torse si divinement bien dessiné. Les pans de la tunique superbe carmin dévoilaient son bas sombre.

Quant à son visage, il semblait plus jeune que celui que possédait sa vraie forme. Ses traits étaient ainsi plus juvéniles, d'une douceur presque trop pure, trop angélique pour être vraie. L'ombre d'un sourire charmeur étira ses lèvres fines, dorénavant, mais étincelantes. Ses prunelles étaient revenues deux, plus aucun bandeau noir ne recouvrait l'iris de gauche. Ainsi, ses yeux étaient minces, légèrement étroits. Un ambre puissant, comme s'il était vivant, faisait briller son regard devenu séducteur, rusé. Si on se rapprochait doucement de ce visage attrayant, on pouvait remarquer que dans cet ambre resplendissant se trouvaient des reflets carmin.

Les mains fines, jeunes de Hua Cheng passèrent sur son corps, sur ses traits afin d'en discerner une image mentale. Mh... Pas mal... En espèrant que ça plaise à GeGe ! Il devait chercher un autre nom aussi. S'il connaissait son véritable nom, GeGe serait en danger. Mh... Comment il pourrait s'appeler ? Pourquoi pas... San Lang ? San Lang. Cela sonnait bien à ses oreilles qui étaient revenues à une taille humaine, pas pointue en somme. Même ses crocs nacrés et longs avaient rétréci. Ah, ça faisait un bien fou de sentir le vent caresser son visage, soulever ses mèches sombres qui encadraient ce minois comme si c'était la plus belle œuvre d'art au monde. Encore un point commun avec ses amis, Wei Wuxian et Luo Binghe.

Alors, réchauffé par cette sensation qui coulait dans ses veines, San Lang commença à marcher, prêt à tout pour retrouver GeGe, le prince de XianLe.


A SUIVRE...

Trinité Vampirique (MXTX MULTIVERSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant