Trinité Vampirique (MXTX MULTIVERSE)

ARC I - Chapitre III - La vengeance du corbeau.

Au bout de quelques heures, Wei Wuxian sentait quelque chose changer en lui. En rouvrant ses yeux à l'étincelle carmin, il découvrit, dans une douce stupéfaction qu'une épaisse couche de chair avait recouvert ses avant-bras à l'apparence squelettique. Animé par la curiosité, et le désir, il passa ses doigts fins sur cette peau de lys, délicate et lisse. Un agréable frisson traversa son échine, à présent recouverte de plusieurs couches de dermes. Ses mains fines, légèrement tremblantes, se posèrent sur son visage, lui aussi recouvert de chair. Un délicieux sourire malicieux, mauvais, releva les coins de ses lèvres désormais aussi suaves et sensuelles que des roses. Enfin... Enfin, il était de retour, fait de chair.

Dans une certaine prudence, Wei Wuxian se leva. Ses jambes se firent tremblantes sous son nouveau poids tandis qu'il se relevait dans un soupir presque douloureux. La position de méditation n'était pas la plus confortable... Il réussit à rester debout, réapprenant à marcher avec des formes, des formes plus que généreuses et sensuelles. Ses hanches voluptueuses ondulaient avec grâce, son infinie chevelure coula le long de son dos galbé comme une rivière de soie aussi sombre que l'obsidienne. Il sentait le froid mordant de la grotte caresser la chair opaline de son visage aussi délicat qu'un lys. Un mince sourire étira ses ensorcelantes lèvres rouges en coin. Son corps était encore plus glacé que la glace, ce vent de Bise n'était qu'un chaud zéphyr pour lui.

Wei Wuxian se dirigea vers la flaque d'eau la plus proche, c'était le seul miroir qui pouvait refléter son visage. Les autres étant faits avec de fines particules d'argent, il était impossible pour lui de voir ses traits avoir un quelconque reflet sur cette glace. Certains pensaient que c'était à cause de leur âme de damné. Quelle invention ! Quelle fausse légende ! Les Vampires pouvaient se regarder dans un miroir et voir leur visage s'y refléter, à condition que la glace ne soit pas faite avec de l'argent, le métal le plus pur au monde. Une fois qu'il eut trouvé une crevasse remplie d'eau, il posa un genou à terre avec grâce, sensualité. Sa longue chevelure d'ébène coula avec majesté dans son dos, soulevée par le zéphyr chaud de la grotte glacée. Des reflets céruléens parsemaient ses sublimes mèches d'obsidienne. Les yeux de Wei Wuxian, à la forme étroite et allongée, séduisante et douce, se posèrent sur l'image de ses traits que lui montrait la flaque d'eau.
Dans le passé, le Patriarche de Yiling était connu pour être d'une grande beauté, une grande beauté qui n'avait d'égale que l'éclat lunaire. Ses traits semblaient avoir été sculptés dans la plus fine des porcelaines, ses lèvres étaient comparées à des roses tant elles étaient ensorcelantes, irrésistibles, ses yeux de biche, autrefois d'un éclat sombre, trahissaient ses pensées les plus profondes.
Il était beau à se damner, les Dieux palissaient de jalousie en contemplant une telle œuvre d'art. Son charme éthéré avait éveillé plus d'une passion. Cependant, sous ce visage d'ange se cachait un démon bien réel. Il était un Prince des Enfers, l'un des nombreux "frères" de Hua Cheng, la Calamité de la Fleur Pourpre. Avec un tel visage, aussi magnifique que maléfique, il ne pouvait que venir du monde du Diyu.

Seul le sang pouvait préserver de tels traits doux, séduisants, une beauté telle que même les femmes le jalousaient pour posséder un charme aussi éthéré, aussi divin. Et heureusement pour Wei Wuxian, le sang était aussi enivrant que le vin, aussi chaud que les activités charnelles. Cette liqueur carmin à l'arrière goût métallique était un vrai délice pour le Patriarche. Prélevé directement à la gorge et il était d'autant plus savoureux. Ses pensées dérivèrent vite sur le goût que devait posséder celui de Lan WangJi. Ca devait être sucré, doux en bouche... Un délice pour les sens, et pour sa jeunesse éternelle. Une idée germa lentement dans l'esprit du Vampire qui avait enfin recouvré force, jeunesse et beauté. Transformer son cher et tendre Lan WangJi en Calice. Même s'il se condamnait à ne boire que le sang de ce traître, le voir se transformer peu à peu en Vampire et finir par ressentir du dégoût en voyant ce qu'il devenait, serait un spectacle tellement jouissif. Utiliser le Lan tel une source illimitée de sang, de chair et de chaleur était une fantastique perspective. Et pour une fois, ce ne serait pas le Lan qui le possédera, ça serait lui. Un délicieux sourire malicieux s'esquissa de ses lèvres carmin, ensorcelantes. Il avait terriblement hâte de sortir de cette grotte de glace et de commencer sa vengeance...

Ses yeux carmin, doux et séduisants comme ceux des biches, brillaient, scintillaient de détermination et perçaient l'obscurité qui régnait dans la grotte sombre et givrée. Les longs et sombres hanfu de Wei Wuxian, serrés à sa taille d'une finesse divine et à ses poignets délicats, flottaient dans une sensualité irréelle, une aura rougeoyante entourait son corps élancé, athlétique. D'un pas gracile, voluptueux, il se dirigea vers la sortie de la grotte. Cependant, en chemin pour la liberté, il aperçut une silhouette, une silhouette musclée et haute. Fronçant ses fins sourcils, ses doux yeux de biche se plissèrent légèrement. Il essayait de deviner qui était là. Au vu du ruban qui ornait son front, il était un Lan. Un son arrogant sortit des lèvres suaves, irrésistibles de Wei Wuxian. "Tsch... Encore eux..."

Laissant échapper un soupir s'échapper de ses lèvres suaves, Wei Wuxian se força à se reconstituer un visage charmant au sourire avenant, doux, solaire. La faim recommençait à tordre son estomac. Le Vampire passa sa main fine, gracile, sur son visage à la beauté ensorcelante. Il essayait de taire cet instinct animal, sauvage qui contrôlait son corps. Les coins de ses lèvres, enchanteurs pétales carmin, se relevèrent en un mince sourire. D'un pas voluptueux qui se voulait maladroit, le séduisant Vampire se dirigea sur le disciple Lan.

D'un claquement de doigt vif qui résonnait avec suavité dans la grotte, il changea ses hanfu noirs et rouges, légèrement sales et décolorés avec le temps. Ainsi, le noir obsidienne de ses tuniques extérieures se voyait remplacer par des tuniques au sublime bleu de cobalt aux séduisants motifs reptiliens, une ceinture de cuir maintenait ce superbe tissu sur ses formes sensuelles, d'une volupté si féminine qu'elle en semblait divine. L'hanfu extérieur laissait apercevoir la tunique au rouge vif qui dissimulaient sa peau de lys, ainsi délicieusement fendue sur le côté. La tunique rougeoyante, croisée sur son torse aux muscles saillants, roulant sous sa ferme et fine chair opaline, tranchait avec la blancheur immaculée, pure de sa gorge délicate.

Seul son éternel ruban rubis restait parmi ses mèches d'obsidienne, lisses et au mouvement sensuel. Ses longs cils graciles s'effleurèrent avec grâce, comme les ailes sombres d'un papillon. Ses yeux roulaient sous ses fines paupières dans un mouvement lent. Ses crocs, longs et aiguisés, se retractèrent avec délicatesse, remplacés par une parfaite denture ; seules d'adorables dents de lapin pouvaient faire office de canines, et encore... Lorsqu'il rouvrit ses yeux de biche, séduisants et doux, un magnifique océan d'ambre remplaçait la mer rouge de ses iris ensorcelants. Même s'il voulait se nourrir de ce Lan, il ne voulait pas l'effrayer. Le sang humain quand ceux-là étaient sous l'effet du stress était moins fluide, moins rouge. Et Wei Wuxian aimait boire ce breuvage semblable à l'hydromel des Dieux quand sa victime, sa tendre proie était paisible.

D'un pas prudent, il s'avança du disciple, le soleil passa à travers les fissures de la glace, reposant ses rayons solaires et chauds sur sa peau de lys aussi froide que la neige elle-même. Ses lèvres, suaves et magnifiquement pulpeuse, brillaient sous la lueur paisible de l'astre doré. Ses hanches ondulaient avec sensualité, sa chevelure de soie noire se balançait avec grâce au grés de sa démarche féline. Ses canines s'allongèrent avec douceur lorsque son séduisant et envoutant regard ambré se posait sur la jugulaire du disciple Lan. "Quel festin..." pensa-t-il en son for intérieur.

xxx

Bao tapait frénétiquement son pied sur la surface lisse, et à présent glissante, du sol de la grotte. Il en mettait du temps pour revenir Lan Yue...