À l'usure [DekuBaku]

🍋 Chapitre 11 : il est toujours en contrôle 🍋

(WARNING : lime dans ce chapitre)

Ce petit son est horripilant. Katsuki a beau le connaître par cœur, il lui sort par les yeux. S'il pouvait rencontrer l'auteur de ce désastre, l'Oméga aimerait bien lui en toucher deux mots. Parce qu'on n'a franchement pas idée de créer une musique aussi exaspérante. Surtout pour un ascenseur. Le blond ne sait même pas comment ça se fait que les prétentieux clients de ce palace ne se soient pas encore plaints. Lui-même ne sait pas ce qui le retient d'exploser l'enceinte.

L'Oméga avise à peine son reflet dans la glace, faisant fi des quelques mèches égarées sur son crâne. Il n'est pas d'humeur. Il s'étire, faisant craquer son dos, puis entreprend de remettre correctement le col de son tee-shirt. Ce rituel a pourtant du mal à l'apaiser.

Il a cruellement besoin de se changer les idées et à la pensée que cela n'arriverait peut-être même pas, Katsuki sent un cocktail explosif de phéromones glisser sur sa peau à l'en faire transpirer. L'Oméga sait qu'il suffit du moindre faux pas pour que tout éclate. Cette idée lui donne la nausée.

Depuis quelque temps, pourtant, l'Oméga avait commencé par se dire avec folie qu'il n'avait rien à craindre de ce client-ci. Pourtant aujourd'hui il doute, en atteste ses ronds dans l'ascenseur. Parce qu'il y a ce message qui lui ronge les tripes.

« J'aimerais que nous discutions un peu ce soir avant de faire quoi que ce soit. Ce n'est rien de grave, ne t'inquiète pas, mais c'est important pour moi. J'ai besoin que nous parlions. De vives voix. Cela te convient ? »

Comment peut-on sincèrement envoyer ce genre de propos et ne pas deviner que l'autre interlocuteur va forcément se faire des idées ? Parce que c'est exactement ce que Katsuki fait. Ce n'est pas son pathétique « ne t'inquiète pas » qui va l'empêcher de se ronger les sangs. Parce que l'Oméga à beau chercher, il n'a pas la moindre idée de ce qui peut bien se passer dans la caboche de ce satané idiot. Il n'a jamais compris le fil de ses pensées et ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer.

Il est comme ça Deku. Prévisible et imprévisible tout à la fois et ça le fait remarquablement chier. Surtout aujourd'hui.

Tous les scénarios possibles et inimaginables se sont déjà joués dans sa tête. Désormais, l'anticipation du pire grésille dans un flux neuronal incontrôlable. Rien que pour ça, son client mériterait qu'il lui colle son poing dans la figure. On n'a pas idée de balancer ce genre d'ânerie à 22h45, seulement quelques minutes avant leur fameux rendez-vous de la semaine. La seule échappatoire qui lui procure un tant soit peu de bien-être. Surtout en ce moment.

Katsuki n'avait vraiment pas besoin de se prendre la tête sur un autre problème de ce genre.

Ce connard ne va quand même pas mettre les voiles et le dégager de sa vie comme ça ? Comme son Alpha de mère l'a fait ? Après tout ce temps passé ensemble ? Il est quoi pour lui à la fin ?

L'Oméga déglutit. La boîte orange tape contre sa conscience et l'érafle dans un crissement sonore. Il a mal au crâne. Il n'a pas envie s'attarder sur ce genre de pensées. Il veut juste avancer sans réfléchir aux détails qui pourraient le ralentir. Comme il l'a toujours fait.

Non.

Respire.

Tout va bien se passer. C'est de Deku dont on parle. Cet idiot est incapable de faire du mal à qui que ce soit. Il est dépensier, prompt à vouloir s'immiscer dans sa vie à tout bout de champ, mais le blesser, lui ? Comme ça ? Ha. Jamais de la vie.

C'est un Deku. Ce n'est pas un vrai Alpha.

Non. Tout va bien. Katsuki contrôle la situation. Deku ne lui fera rien. Il porte un bracelet. L'Oméga ne risque rien. Phéromones ou pas, cela ne lui fera rien.