Chapitre 9 : c'est une mauvaise journée

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Journée de merde. Vie de merde.

Katuski monte les escaliers de son immeuble en pestant. Les exercices physiques ont tendance à le fatiguer dernièrement, mais rien de bien étonnant à ça. Il dort peu en ce moment.

Son patron lui a encore remonté les bretelles pour un rien aujourd'hui et ça le saoule. Qu'est-ce qu'on en a à foutre de respecter les règles d'hygiène franchement ! Il s'était déjà lavé les mains trois fois et avait même remis des gants ! C'est bon, il n'allait pas la toucher à main nue sa viande ! De toute façon qu'est-ce que les gens risquent ? Une petite diarrhée ?

« Ce n'est pas avec un comportement pareil qu'on va te garder Katsuki... ».

Sale con. Qu'il aille plutôt lécher les bottes de sa hiérarchie au lieu d'être constamment sur son dos pour que la cadence soit respectée. Il n'a qu'à pas le harceler de colossales heures supplémentaires et ensuite se plaindre s'il n'est pas assez efficace. Ils ont qu'à recruter du personnelle s'ils ne sont pas contents !

Ce métier de merde le dégoutte. Mais quelles autres entreprises prendraient le risque d'avoir un Oméga non marqué et aussi colérique lui ?

S'il était né Alpha, tout aurait été plus simple. On lui aurait simplement conseillé de faire preuve de plus de tact tout en félicitant sa « ténacité ». Cette société le répugne.

Comme si cela ne suffisait pas, un mal de crâne insupportable met son humeur en vrac depuis ce matin. L'Oméga met ça sur le coup des machines avec lesquelles il travaille quotidiennement. Le bruit devient vite insupportable en fin de journée et ce n'est pas la première fois qu'il rentre avec la tête cassée et l'envie de se rouler dans la couette pour dormir jusqu'au lendemain.

Et le message de Neito qui demande encore quand est-ce qu'ils vont se voir...

Alors qu'il pénètre dans le couloir de son étage et se dirige vers sa porte, des bruits de voix se font entendre de l'autre côté.

L'Oméga grimace et s'arrête devant la cloison de l'appartement. Il devine sans peine ce qui se passe de l'autre côté et l'idée de repartir en sens inverse le titille. Il pourrait retourner au parc pour enfant par exemple. Il aime bien les voir jouer. Ça l'apaise.

À contrecœur, Katsuki doit admettre qu'il est bien trop épuisé par l'heure supplémentaire qu'il vient de faire pour avoir le courage de redescendre les escaliers tout sachant pertinemment qu'il faudra aussi les remonter tôt ou tard. Pourtant s'il y a bien quelque chose qu'il n'aime pas, c'est de devoir assister aux conflits qui ne le concernent pas, se prendre la tête avec des phéromones qui ne sont pas les siens pour ensuite s'occuper des pleurnicheurs qui lui reste sur les bras.

Pas le choix. Sa chambre et son lit se trouvent de l'autre côté.

Katsuki prend une inspiration, cherche un semblant de motivation quelque part, n'importe où, et déverrouille doucement la porte d'entrée avant de l'ouvrir complètement.

Les cris l'assaillent immédiatement et son crâne vibre plus fortement. Mais le pire, ce sont les phéromones. Accumulé sans discontinue dans la petite pièce depuis que la dispute a commencé, elles assaillent immédiatement Katsuki à la gorge. Il se crispe et prend sur lui pour faire mine de rien. Plus facile à dire qu'à faire, mais l'Oméga a de l'entraînement.

- Ho Denki, me parle pas sur ce ton ! J'y suis pour rien moi !

- C'est d'ma faute maintenant c'est ça ?!

- J'ai pas dit ça ! Mais d...

- T'es toujours comme ça ! Tu m'fais chier Eijiro !

Katsuki ne sait pas pourquoi ses deux colocataires se disputent aujourd'hui. Mais par contre, il sait déjà parfaitement bien comment cela va se terminer. Si bien que, s'il n'était pas en train d'étouffer sous le trop-plein de phéromones, il pourrait en réciter le scénario.

À l'usure [DekuBaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant