Katsuki a mal. C'est la première chose qu'il réalise lorsqu'il tente laborieusement de se reconnecter à la réalité. Ses paupières sont lourdes et il vacille, quand bien même est-il couché.
Ça, c'est la seconde chose qu'il réalise. Le poids des draps sur son torse, la douceur du tissu contre sa nuque et sa joue. Katsuki comprend bien qu'il est allongé dans un lit. Mais même cette information-ci met du temps à arriver jusqu'à son cerveau. La chaleur sur ses poignets le protège, même de lui-même. Ça sent bon le pin. Mais ça ne suffit pas à arrêter son besoin de bouger.
Péniblement, l'Oméga tente de se redresser. La douleur dans son crâne s'intensifie et il grimace.
Sans grande surprise, il reconnaît autour de lui la suite de l'hôtel aux tons rouges.
Peu à peu, alors que Katsuki papillonne des yeux pour retrouver l'intégralité de ses sens, les souvenirs lui reviennent. Les images sont brèves, apparaissent en flash plus ou moins intense derrière sa rétine. Elles remontent la pente des méandres de sa conscience avec difficulté. Puis, lorsqu'elles atteignent le sommet, elles fondent sur lui tels des vautours.
Avec cette mémoire, vint l'écœurement.
Le mal-être le gagne peu à peu. L'Oméga grogne, les paumes de ses mains venant s'appuyer contre ses paupières. Mais ça ne suffit pas à effacer les souvenirs amers. Il a encore du mal à réaliser exactement ce qui a bien pu se passer. Encore moins à comprendre l'origine de tout ce boxon.
Putain, mais qu'est-ce qu'il a foutu ?
Enfin, une autre information finit par parvenir jusqu'à son cerveau embrouillé.
Deku.
Cette fois, l'Oméga se redresse d'un coup. Mauvaise idée. Aussitôt, ça cogne contre ses tempes et sa vision tangue. Katsuki a le sentiment qu'il ne s'est jamais senti aussi mal. Mais il n'y a pas que ça.
Il n'y a pas qu'un aspect physique.
Katsuki a bien conscience que quelque chose en lui se détraque. Son cœur bat trop vite. Ses narines et sa trachée lui brûlent. L'Oméga réalise aussi qu'il meurt de soif et qu'il n'avait jamais eu la gorge aussi asséchée qu'en cet instant. Katsuki n'arrive même pas à cacher la déformation de son visage alors qu'il réalise toute l'étendue de ses dysfonctions.
Qu'est-ce qui lui arrive merde...
À tout ce bordel, Katsuki peut rajouter le souvenir diffus et pourtant de plus en plus clair des derniers instants dans la salle d'eau. C'est la première fois qu'il expérimente une telle perte de contrôle, un tel laisser aller. Jamais auparavant, Katsuki n'avait eu ce comportement et cela l'effraie.
Il a bien une idée des raisons qui peuvent causer ce comportement. Mais il refuse d'y croire.
Il reste persuadé qu'il n'est pas si faible que ça.
Pourtant, l'Oméga a beau vouloir se cacher derrière l'excuse de la fatigue et de la mauvaise humeur. Il n'est pas stupide au point de nier que ça ne peut pas non plus tout expliquer.
Mais bon sang, c'est parce qu'il n'a pas voulu prendre le risque de gâcher ces derniers inhibiteurs qu'il a fini dans cet état ?
Ses doigts crispés serrent son tee-shirt, celui que Deku lui a probablement remis sur le dos pendant son inconscience. Savoir qu'il l'a vu dans cet état est peut-être encore pire que de se rappeler des derniers moments entre eux.
Katsuki se rappelle soudain des raisons de son agitation précédente et redresse à nouveau l'échine, occultant tant bien que mal la douleur qui sévit dans son crâne. De l'œil, presque avec précipitation, il avise les environs. Mais pas de traces de Deku. Nulle part.
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À l'usure [DekuBaku]
FanfictionC'est toujours mieux de rentrer dans le moule. Mais Katsuki, lui, n'a pas envie d'être adéquat. Bien au contraire. C'est tout l'inverse qu'il entreprend alors qu'il croule pourtant sous les dettes. On lui dit qu'il fait n'importe quoi. On lui dit qu...