"petit guide des grandes Espérances"

Amour Crêve-cœur

Acheve cette horrible souffrance.
Par pitié, je ne t'implorerai pas une fois de plus.
Brise mes côtes,
Fracasse mon crâne entre tes douces mains,
Écrase mon cœur avant que mes battements ne finissent par le faire rompre.

Libère mon esprit,
Laisse-le partir en cendre maintenant qu'il s'est embrasé sous tes feux.
Je ne puis plus le supporter de brûler toujours plus fort mais de n'être jamais rassasiée.

Perce mes tympans pour ne plus jamais me laisser prendre aux maux de ce qu'on appelle l'Amour.

Crêve mes yeux pour que je puisse plus jamais être tentée de me noyer dans l'océan de ton regard.

Je ne suis plus capable d'endurer les sévices de la vie d'un être humain.
De laisser cicatricer les blessures des sentiments infligés sur mon cœur.

J'ai d'avantage la sensation d'abrutir  l'enfant que j'étais et qui sommeille encore à l'intérieur de Moi, à grand coup d'illusions et de tracas sans queue ni tête;
Plutôt que de l'aider à s'épanouir seinement auprès de ses semblables.

Comme une fleur sensible dont j'aurai négligé la santé, j'ai fais pourrir ses racines et l'ai voué à se perdre.

Je ne le dirai qu'une seule fois.
Mes forces m'abandonne.
Comme je te l'ai dit, je n'en puis plus.
Alors je te pris d'accepter la seule pour laquelle je me tiens encore debout face à toi, prend ce faible et fragile cœur que je possède.
Et garde le à tout jamais.
Fais-en tout ce que tu en desires, Brule-le! Jette-le ! Mange-le ! Donne-le aux chiens, je n'en ai que faire !
Mais par pitié, fais le avec Amour et respect.
Car c'est à toi que je décide de le donner pour la dernière fois.
C'est entre tes deux mains que je place tout le reste de mon humanité. Tout l'amour que je ressens et sous toutes ses formes.
C'est à la personne que tu es que je choisi de me rattacher une dernière fois, pour pouvoir enfin partir tranquille.

Je te laisse donc tout le soin de t'occuper de la petite fille qui restait en moi, et je te laisse cultiver le souvenir que tu aimerai garder de moi comme il te plaira.

Je n'ai plus la force de me défendre.
Donc prend tout ce qu'il me reste d'humanité, les sentiments d'une pauvre femme cherchant l'Amour sincère à corps et à cri, et protégent-les mieux que je n'ai pu le faire.

Tu m'as rendu tellement vulnérable que je ne me sens plus capable d'être en vie.
D'exister par moi-même et pour moi-même.

Le feu est enfin en train d'avoir raison de moi.
L'incendie me ravage de l'intérieur.

J'ai fini par me briser de moi-même.
Le crâne du moineau a fini par se rompre.

Merci encore pour ces délicats idylles, dans lesquels je me bercais d'illusion plutôt que de me confronter à la réalité des choses.

Je ne m'aimai pas assez donc j'attendais des autres qu'ils le fassent pour moi.
Ils ne m'aimaient pas assez.
Toi, tu as eu l'honnêteté de ne pas m'aimer mais tu as eu le courage m'estimer pour ce que tu disais être mes qualités.

Merci encore.
Prend bien soin de ce cœur maintenant.
Il est tient.