Under my sheets

Prologue

J'ai l'impression que je ne vous ai pas vraiment conquis avec mon explication. Vous voyez ? Mon monologue sur un certain voyeur ou même stalker que je viens de vous énoncer. C'est pour ça que je vais vous donner des exemples qui me sont arrivés :

Le mois dernier, je me baladais dans les rues commerçantes. Ici, à Forplex, les rues sont vides, limite désertique les jours fériés. La seule enseigne qui reste toujours ouverte est mon café préféré. Quand je m'y rendais je sentais le vent doux caresser la peau de mon visage, je contemplais les arbres dénudés de leurs feuilles qui grelottaient, tout comme moi.

L'hiver à Forplex dissuade les touristes de passer leurs vacances ici. On pouvait encore voir les confettis de la fête de la nouvelle année sur le sol et s'envoler dans l'air.

Pour en revenir à mon voyeur. À cause du climat, je rêvais d'un bon chocolat chaud. Je rêvais de ce breuvage et aussi de revoir Val, elle me manque et me donne envie de la recontacter mais elle m'a dit en personne qu'elle ne voulait plus avoir affaire avec moi.

Je m'écarte encore, désolé. J'ai senti pour la première fois son regard quand j'ai pris place à table et que j'ai sorti mon livre du moment pour le lire. Après quelques minutes et quelques gorgées, le regard devenait encore plus pesant. Pour la première fois depuis deux ans que je viens ici, je ne me suis plus sentie à ma place. Je regardais autour de moi, je cherchais ce regard mais le peu des personnes présentes ne me portaient aucune attention. J'ai essayé de me dire que je me faisais des films et j'ai continué ma lecture. Peu après, je n'ai plus ressenti ce regard. Je n'ai pas, non plus, sentie qu'on me suivait jusqu'à ma voiture quand je suis partie. C'est comme si je retrouvais mon souffle après un long moment d'apnée.

...

Malgré cette mésaventure je suis retournée au café. Je ressentais encore ce regard et à chaque fois, rien ne clochait. Il y a beaucoup d'habitués comme moi qui viennent dans ce magasin mais ils ne m'avaient pas l'air louches. Il ne faut pas que cela me montre trop à la tête. Malgré les regards, il n'y a rien de plus. Je ne reçois pas de messages, ni de choses flippantes. Ma conclusion est de faire comme si de rien était et que j'hallucine sûrement.

...

Pas plus tard qu'hier, j'étais à ma troisième rencontre pour un match de rugby et ce regard que je ressentais chez Florence - mon café préféré - je l'ai encore senti. J'ai l'habitude d'être vue et d'être suivie du regard quand j'ai le ballon mais pas à ce point-là. Non, ça ne m'arrivait pas.
J'ai été déconcentré à chercher cette personne et je n'ai pas fait attention à certaines passes de mes coéquipières. Cette personne a permis de créer à ma coach une grande colère et mes coéquipières, qui ne m'adressaient déjà que très peu la parole m'enverrons encore moins le ballon.

Cette personne creuse doucement ma tombe dans mon équipe et dans ma vie sociale.

Je ne me sens pas surveillée tout le temps. Au lycée, rien. Chez moi, rien. Quand je donne des cours, rien. Je n'ai plus été en soirée depuis longtemps et je ne pense pas que je ressentais ce regard non plus. J'essaye de ne pas y penser et de ne pas trop sortir. C'est peut-être un psychopathe ou un pervers qui me surveille. Qui sait ? Vaut mieux prendre des précautions.

En tout cas, cette histoire me fait flipper mais j'essaye de me rassurer en me disant que c'est sûrement que dans ma tête...