Under my sheets

Chapitre 8

- Alix... on a quelque chose à te dire. Tes... euh...

- Tes cousins vont emménager quelque temps ici.

Papa termine la phrase de maman. Ils ont fait tout un foin juste pour m'apprendre que mes cousins vont venir ? J'enfourne une bouchée de mon croissant en leur répondant.

- Et alors ?

Papa soupire et échange un regard avec maman.

- Il va y avoir plusieurs conditions.

Je ne veux pas partager ma chambre.

- Tu vas devoir partager ta chambre avec Kate.

- Pourquoi ? Il y a... quoi ? Trois chambres ici ? Pourquoi partager la mienne ? je m'écrie en me levant de table.

Je les regarde, un à un, et me rassieds. La colère monte mais ne prendra pas possession de mon corps. Après avoir donné cours à Oscar, j'ai appris à garder mon calme.

Mes parents me regardent comme si je venais de me transformer en un monstre.

- Combien de temps vont-ils rester ici ? je demande tranquillement.

Ils échangent encore un regard. Toujours autant surpris.

- Plus au moins un mois mais ça peut prendre encore un peu de temps, répond maman.

- Et quand arrivent-ils ? Histoire que je range un minimum ma chambre.

Encore un échange de regards. Arrêtez de faire ça ! Ça m'énerve encore plus mais je ne le laisse pas paraître. Je pèse mon regard sur eux tout en mangeant un bout de plus de mon croissant.

- Ce soir.

Ce soir ? Ils le savent depuis combien de temps ? Non, je n'ai pas envie de demander. Leur demander m'énervera encore plus.

Attendez. Kate, Kate, Kate. Cette Kate là ? Je ne pouvais pas tomber plus bas. Je ne m'entends pas super-bien avec elle. Nos parents ne le savent pas vraiment qu'on a une haine en nous depuis le premier jour de notre rencontre.

- Est-ce que... ça va chérie ? me demande maman en me relevant la tête par le menton.

Je lui souris. Je n'ai jamais été aussi bizarre auparavant que maintenant. J'acquiesce légèrement pour lui répondre.

- Vous n'aviez pas une réunion ? je demande avec un léger sourire.

- C'est à dix heures... merde, on va être en retard, s'écrie papa.

- Allez-y, je vais débarrasser.

Ils s'arrêtent et échangent encore un regard. Ils prennent leurs affaires. Maman fait le tour de la table à manger pour déposer un léger bisou sur ma tempe. Quelques secondes après avoir entendu la porte de l'entrer se fermer, je me lève et me mets à l'action.

Dans ma poche, mon téléphone vibre toujours. Je le prends, une main avec mon assiette et l'autre avec mon téléphone. Lya m'appelle. Mince ! Grace à l'aide de mon nez, je raccroche mais je fais l'inverse sans faire exprès.

- Alix, tu es encore plus débordé que Biden ou quoi ? s'énerve-t-elle. On n'a pas fini notre petite conversation.

- Oui mais je suis un peu occupé là, je dis en étouffant un rire nerveux.

Je lève les yeux au ciel et souffle. J'aime bien parler mais comme je l'ai dit, je suis occupée.

- Alleeeez, dit-elle en trainant le mot en longueur. Je m'ennuie. Je n'ai parlé à personne depuis hier et je n'ai rien à faire. J'ai besoin de sociabiliser avec une amie.