Traquée [terminée]

Chapitre 10 : un anniversaire mouvementé

Je déjeune dans la cuisine, accompagnée de mes deux fidèles chiens de garde, Jonas et Francesco. J'ai passé une terrible nuit à ressasser les événements de la veille. Je ne sais pas pourquoi j'ai laissé Ezio faire cela. Et je connais encore moins la raison de son brusque départ.

Ce matin, comme annoncé, il n'était pas là. Je suis allée me laver et m'apprêter, il n'est pas revenu entre temps. Je déjeune donc, presque seule. Je me demande vraiment où il a passé la nuit. Je finis mon pain au chocolat et je bois un peu d'eau. Je débarrasse ensuite la table et file me laver les dents. Ensuite, je vais chercher mon sac dans le dressing et reviens dans la cuisine.

Francesco me tend un téléphone.

— Ezio a acheté ça. Il y a nos trois numéros dedans.

Je le prends et le remercie. Je l'observe et constate que j'ai un nouveau message. Je ne peux m'empêcher de rire en voyant le nom qu'Ezio a encodé pour lui: Mon Lapin.

M.L. > Je serai absent toute la journée. Va en ville et fais-toi plaisir. J'ai laissé la carte de la compagnie à Francesco. Prends ça comme un dédommagement pour avoir été embarquée là-dedans.
On se retrouve ce soir, lapin.

Lapin... C'est n'importe quoi ! Et dire que c'est de ma faute qu'on utilise un surnom pareil. Donc il ne sera pas là non plus de la journée. Que fait-il ? Je pensais qu'on était en vacances ensemble.

— Direction la ville alors ! Je suppose que vous ne me laisserez pas y aller seule ?

Ils secouent la tête.

— Vous allez vraiment venir tous les deux ?

Cette fois-ci, ils acquiescent. Bon, ça fera plus de bras pour porter mes achats. Je sors de la villa. Ils me font monter dans leur SUV, à l'arrière. Francesco se place au volant et allume la clim. En même temps, vu leur tenue, ils doivent avoir chaud. Je ne comprends pas comment Ezio les laisse sortir comme ça. J'irai bien faire du shopping pour eux aussi...

— Sinon, vous avez quel âge ? leur demandé-je histoire de faire la conversation.

Je n'ai aucune réponse.

— Vous allez vraiment m'ignorer ?

Toujours rien.

— Si vous continuez, je vais tout faire pour rendre ma surveillance hyper désagréable.

— Ordre de Monsieur Mastrazzi, Mademoiselle Jones, me répond Francesco.

Qu'a-t-il encore été baragouiner lui ?

—Il est là ? Non. Alors où est le problème ? Je ne dirai rien. Mais là, j'ai besoin de parler un peu avec quelqu'un.

Les deux échangent un regard.

— J'ai vingt-huit ans, il en a trente, répond Jonas.

C'est plus ou moins l'âge que je leur avais donné. Ça me fait penser que je ne connais même pas celui d'Ezio.

— Et Ezio ? Ou Monsieur Mastrazzi comme vous aimez l'appeler.

— Il a vingt-huit ans aujourd'hui.

— Quoi ?! C'est son anniversaire aujourd'hui ?

Francesco tape sur l'arrière de la tête de Jonas, furieux.

— Il t'a ordonné de ne pas le dire, p'tit con.

— Pardon, c'est sorti tout seul...

— Ma main elle va partir toute seule aussi tu vas voir ! réplique-t-il.