Chapitre 15 : une nouvelle prison

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Dans la voiture, Enzo me donne ma robe et mes chaussures que j'enfile alors. Toute cette situation devient ridicule. Je n'en reviens qu'Ezio ait débarqué comme ça seul. Et qu'Enzo soit de retour. Je suis coincée avec ce con.

— T'en as pas marre de cette guerre pour voir qui a la plus grosse ? soupiré-je.

Je le regarde, un sourire en coin plaqué sur le visage.

— Pour info, c'est pas toi.

La tronche qu'il tire en ce moment vaut tout l'or du monde, j'ai du mal à retenir mon fou rire.

— On verra si tu tiendras le même discours quand tu l'auras en bouche.

— Merci, mais je passe. J'ai accepté de te suivre, pas d'être ta pute.

Il pose une main sur ma cuisse et la remonte légèrement en-dessous de ma robe.

— C'est ce qu'on verra, t'auras pas vraiment ton mot à dire, ma puce.

Je pose ma main sur la sienne.

— Tant que je serai en vie, je ne me gênerais pas de te le faire savoir.

J'agrippe un de ses doigts que je tire en arrière.

— Aïe, aïe, putain ! geint-il en retirant sa main.

— Quoi ? T'aimes pas avoir mal ? ironisé-je.

Il attrape mon menton d'une main et me toise d'un air sadique.

— Continue comme ça et je me ferai une joie de te faire redescendre sur terre. Tu prends un peu trop tes aises, fais attention à toi, me menace-t-il.

Il lâche mon visage et se rassied au fond de son siège. C'est vrai, il faut que je me calme je pense. Mais toute la colère que j'ai enterrée depuis quelques semaines est en train de ressurgir. En plus, il a dit lui-même qu'il ne voulait pas me tuer. J'en ai juste marre de tout là.

— Pour info, on se marie demain, lâche-t-il.

Je pivote vers lui.

— Pardon ? T'as dit quoi ?

— T'as très bien entendu, rigole-t-il.

— J'ai jamais accepté de me marier avec toi, m'indigné-je.

— Si tu veux sauver ton précieux Ezio, tu ferais bien de faire ce que je te demande. Je t'ai pas dit ? On a une balance. On sait en permanence ce qu'il fait. Tu crois que la rencontre que t'as faite hier était inopinée ? Que je t'ai trouvée aujourd'hui par hasard ?

Je me décompose. Quelqu'un qui travaille pour Enzo est avec lui ? Et si... et si c'était pour ça qu'il s'est précipité comme ça pour me sauver ? Quelqu'un a pu l'induire en erreur.

— Qui ?

Il hausse les épaules. Je ne connais que deux personnes qui sont proches de lui, mais il ne doit pas y avoir qu'eux. Je vois mal Jonas ou Francesco le trahir...

— Souviens-toi simplement que je peux faire souffrir ton petit Ezio en un appel. T'as intérêt à te tenir tranquille et à ne pas me faire faux bond.

— T'es vraiment une enflure.

Fier de lui, il sourit et hoche la tête.

— Ça va même au-delà de ça, princesse.

Il faut que j'arrive à le prévenir. S'il est au courant, il pourra réagir et essayer de trouver qui c'est. S'il réagit, je pourrai essayer de me barrer d'ici sans le mettre en danger ! Mais... pourquoi est-ce que je me soucie de ça en fait ? Je devrais plutôt essayer de fuir, de me sauver, sans penser à personne. Pourquoi est-ce que je me sens mal pour Ezio ? Pourquoi me suis-je mise dans cette situation pour commencer ?! On n'a même pas passé tant de temps que ça ensemble. Pourtant, ça a suffi pour commencer à l'apprécier. Une fois sa carapace fissurée, c'est un type bien. Il me l'a prouvé aujourd'hui. Il a pris ma défense, m'a présenté à sa sœur, s'est confié à moi. Ah, foutu Mastrazzi ! Ça aurait été plus facile s'il était resté le connard que je pensais qu'il était !

Traquée [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant