Chapitre 6 : les apparences sont trompeuses

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Je sors de la douche et j'attrape l'essuie de tantôt. Je constate que, fatalement, je n'ai encore aucun habit. Je maudis Zoé. Je me maudis moi. Je maudis ce voyage. ET JE MAUDIS MASTRAZZI ! Sans lui, rien de tout cela ne serait arrivé.

Je vais aller l'assassiner et encadrer sa tête au-dessus d'une cheminée en guise de trophée, juste à côté de celle de son père.

Trop extrême. Je suis trop extrême. Ça va aller.

Je pousse un cri de frustration. J'en ai ma claque. Ce voyage a plus que mal démarré et quelque chose me dit que ça va continuer sur cette lancée.

Trempée, mais propre, je redescends sur la terrasse. Le soleil commençant à pointer le bout de son nez, je vais essayer de sécher comme ça.

Enzo n'est plus dans la piscine ni sur la terrasse. Tant mieux, j'ai besoin d'être un peu seule.

Je m'allonge sur un transat et ferme les yeux un instant.

Une musique assez forte me réveille. J'ouvre les yeux et suis aveuglée par la lumière du soleil qui se trouve maintenant en face. Je m'assieds, toujours en ne voyant qu'à moitié. Je m'étire en baillant. Je n'ai même pas réalisé que je m'étais endormie.

La musique semble venir de l'intérieur. Je rentre et m'oriente en suivant le son des basses.

Zoé et Zach sont dans la cuisine, en train de ranger les courses en rigolant, avec de la musique à fond.

Je m'approche des sacs de courses et observe ce qu'ils ont pris. Pas mal de choses en tous cas.

Zoé m'aperçoit.

— Hey ! Désolée, j'avais pas vu ton message. Mais tu vas pouvoir aller te changer maintenant !

— Et mettre de la crème après-soleil... T'as cramé ! constate Zach.

Je sens en effet que ça me brûle notamment aux bras et au visage. J'ai vraiment une peau de faible.

Elle attrape un truc dans le frigo.

— Je sais que c'est un peu tard, mais tiens, je t'ai ramené ça.

Elle me lance un truc sur je ramasse au vol. Il s'agit d'un wrap. Je ne sais pas si j'ai le cœur à manger, mais il faudra bien, car je sens que mon estomac se tord sous la faim.

— Merci pour mon dîner tardif, la remercié-je en lui montrant le wrap.

Je prends une bouteille d'eau avant de quitter la pièce. Puis, je vais dans la voiture récupérer mes affaires. Je vais devoir faire cinq trajets, si pas plus, pour monter tout. J'embarque deux sacs et m'engouffre à l'intérieur tant bien que mal.

Une fois arrivée en haut, je les lâche sur le sol en soupirant. Prochaine fois, je me planque dans un hôtel avec un ascenseur !

Je redescends et tombe nez à nez avec Enzo.

— Je vais t'aider, m'apostrophe-t-il.

Je refuserais bien son aide, mais... je n'ai pas envie de me taper encore quatre fois le trajet...

À tour de rôle, nous montons les sacs. Je dois avouer que... j'ai pris les plus légers à chaque fois.

Je m'assieds lourdement sur le lit.

— Merci ! Je pense que j'y aurais laissé ma vie si j'avais dû monter tout toute seule...

— Y a pas de quoi.

Soudain, je réalise qu'on n'a pas discuté de qui allait dans quelle chambre. Je me retourne vers lui.

— Je n'ai même pas demandé si je pouvais dormir ici !

Traquée [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant