Traquée [terminée]

Chapitre 2 : le choc

–Let's go, bitches ! s'écrie Zoé.

Je m'éveille avec une grande difficulté. J'ouvre un œil et la détaille. Elle a ramené la moitié de ses longs cheveux châtains aux nombreuses mèches blondes à l'aide d'un chignon fleuri à l'arrière de sa tête. Elle porte un mini short bleu légèrement déchiré et une chemise rouge à carreaux à courtes manches nouée sur le devant. Elle a posé ses lunettes de soleil sur sa tête. Elle a l'air du parfait mannequin californien. Des fois, je l'envie d'être aussi jolie. En plus, elle est grande et a une taille de guêpe. Je n'ai pas de quoi me plaindre de mon poids, mais... je dirais qu'il manque un peu de forme. En plus, je suis ultra petite. Mais bon, il faut faire avec ce qu'on a. Elle, elle se plaint de sa taille, car elle ne trouve pas beaucoup de mecs plus grands qu'elle.

Elle continue de pousser des petits cris en nous ordonnant de nous lever.

–Quoi ? Pourquoi tu cries comme ça dès le matin ? Il est quelle heure ? maugréé-je.

Rose attrape un coussin et lui balance à la figure en gémissant.

–Tais-toi ! Laisse-nous encore dormir. Tu nous fais le coup à chaque fois. Je suis sûre qu'il est trop tôt. T'es pire qu'un coq dans une basse-cour.

Je rabats la couverture sur mon visage en râlant. Elle a toujours été une lève-tôt, c'est fou, je ne sais pas comment elle fait ! Elle ne dormirait que deux heures par nuit, elle péterait quand même la forme le lendemain.

–Non, j'ai attendu des plombes avant de venir vous réveiller. En attendant, j'ai discuté un peu avec Oncle Gio. Je lui ai expliqué à quel point on se réjouissait de partir ! Je l'ai remercié d'avoir accepté de nous prêter une de ses maisons de vacances. Il ne se doute de rien du tout.

–Baisse d'un ton, on pourrait entendre ! lui intime Rose.

–Allez, il est déjà dix heures et on avait prévu de partir à dix heures trente !

Je me relève en sursaut.

–Quoi ?! Il est déjà dix heures ?! crié-je d'une voix aiguë.

Je regarde le réveil et déchante lorsque je vois les chiffres qu'il affiche.

–Espèce de peste ! Il n'est que huit heures quart ! râlé-je en lui jetant à mon tour un coussin à la figure.

–Maintenant que vous êtes réveillées, vous allez vous apprêter et on y va ?

–T'es pire qu'un gosse Zoé, grondé-je.

Elle grimpe sur mon lit et commence à sautiller dessus. C'est un lit à baldaquin avec un gros matelas et des couettes et coussins rose bonbon, tout comme les murs d'ailleurs. Mon oncle m'a fait une chambre de princesse, comme si vivre dans un tel environnement me donnerait l'envie d'en devenir une. J'ai eu la totale, la coiffeuse blanche, le dressing (rempli de belles choses) et la salle de bain annexés à la chambre. Ça m'a changé de ma chambre de onze mètres carrés chez mes parents.

–Descends de là ! Tu vas le casser !

Elle me tire la langue en guise de réponse. Sans réfléchir, je tire sur une de ses jambes d'un coup sec. Déséquilibrée, elle tombe sur le côté en plein sur Rose qui se met à crier.

–Zoé bordel, t'es sérieuse ?! Dégage de là !

Un moment de silence s'ensuit. Nous nous regardons à tour de rôle. Puis, nous nous mettons subitement à rire toutes les trois.

C'est probablement un des derniers moments d'insouciance que nous aurons avant longtemps... Et dire que je ne vais plus pouvoir les voir avant un bout de temps. Elles vont me manquer.