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Comme une aversion pour la vingt cinquième heure, lorsque le ciel s'ouvre les veines au dessus de tous leurs rêves devenus inatteignables et que protestent dans la pénombre quelques néons, prouvant leur nitescence sous les pas d'un homme masqué. Lui qui trouble son reflet dans les flaques en parcourant les rues à vive allure.

Arrivent les actes de la résistance, portés par la révolte qui étrangle tel afflige la vengeance et ne vous laisse comme répit que sang sur les paumes. Ce sont eux les fous dit-on, qui résistent et s'imposent dans l'implose de l'Etat, fougueux incendies qui toutefois ne trompent pas. 

Savoir frapper, mentir, aimer ne vous sauvera pas ici, aucune loi n'existe pour renverser tous ces regards dédaigneux, excusant le gouvernement de négliger ces sans-espoirs dans les bas-fonds de la pauvreté. Parce qu'il est plus simple de leur cracher dessus, ce ne sont que des voleurs, des brigands, des fauteurs, ce sont eux les méchants de leur propre histoire après-tout. 

Il ne faudrait pourtant pas qu'ils s'oublient dans leurs convictions, ces enfants de l'errance : Achever ceux qui, dissimulés derrière la puissance d'un pays, profitent des hommes comme bon leur semble, les confiant au désespoir ou les exploitant jusque dans la mort, les sacrifiant au service du pouvoir ou les exécutant pour leurs tords. Eux qui n'ont fait qu'élever des âmes dans la fureur. 

Au delà de la peur qui leur dévore les tripes, il y a cette véritable volonté de bousculer les consciences, de changer le monde, d'ébranler les évidences. Avant de rêver, grandis et ose et si tu veux réussir de grandioses choses, apprends à croire en toi plutôt qu'en les autres. 

Rendre justice à toutes ses larmes ou obéir sagement et baisser les armes ? Eux qui domptent la vie et ne peuvent se résoudre à abandonner, pas lorsqu'ils n'ont que ça, ces orphelins du monde, des échecs sur les bras et des promesses extraordinairement éventrées. 

Signer l'anarchie ou saigner la société ?  À tous ceux qui maintenant brandissent les poings et provoquent des émeutes. Ces hommes trop longtemps restés terrés dans la honte, surgissent dorénavant de l'ombre pour faire taire l'injustice des cœurs. Ils s'opposent à la vile rédemption : fauchent la nuit de leurs bombes de peinture puis faussent compagnie aux lâches qu'ils ont pu être auparavant, humiliés sans culpabilité dans les tréfonds du malheur. 

Et dans l'enfer qu'érigent ses enfoirés, insidieuses injures que déjouent la dynamite dans leurs yeux, se défient d'imprudentes menaces alors qu'ils s'indignent de ceux qui, face à eux, ont piétiné la confiance, prostitué la liberté, abattu et tant volé.

Affronter tout un gouvernement la tête haute, fâcher des hommes aux valeurs éhontées, piller richesses et fiertés, réveiller le peuple et tirer sans trembler. Les voilà, à regarder la ville habillée de toute sorte de lumières sans en paraitre moins sombre pourtant et tous retiennent leur souffle alors que le bâtiment s'apprête à exploser. 

𝓝𝐄𝐎𝐍𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant