Journal d'un serpent, Tome 2

Duel

- MALFOY ? répète quelqu'un en hurlant des mes fragiles oreilles.

Je me retourne, apercevant une jeune fille d'environ deux ans de plus que moi, le visage rendu rouge par la colère.Elle est vêtue d'un pull à rayures rouges, blanches et noires, d'un jean bleu large et de chaussures en cuir noir montantes.

Elle jette son sac sur le côté, s'emparant de sa baguette magique. J'en fais de même, la sortant de ma poche arrière de jean, à côté de mon "téléphone portable".

Les gens, horrifiés, s'écartent de nous. Même la professeure ne semble pas savoir quoi faire. Elle ne bouge pas, ah si, elle s'écarte...

- J'ai juré de tuer tous les Malfoy que je rencontre, de mes propres mains, dit la fille, serrant sa baguette magique.

- Si tu veux que je comprenne, parle anglais, lui dis-je.

La jointure de mes mains devient blanche. Je ne sais pas quoi faire : je gagne du temps. Il faut que je sois prêt à riposter dès qu'elle m'attaquera.

- Ton grand-père a tué ma mère, réplique t-elle, bien qu'il n'y ait aucun rapport.

- Ne parle pas de lui. Il n'a rien à faire là.

Je parle anglais, espérant désemparer l'ennemi, mais elle semble plutôt forte en langues...

- Au contraire, poursuit-elle, il a toute sa place dans cette discussion. Je vais venger ma mère, comme j'ai promis.

- Tu parles comme si tu avais déjà tué quelqu'un, mais tu ne sais pas ce que ça fait !

Elle esquisse un sourire cruel et je comprends que j'ai raté mon coup.

-Regardez tous ! clame t-elle. Ce gamin est le rejeton d'un mangemort, celui qui a tué nos pères, nos mères et nos grands-parents !

Je sens la colère monter en moi. Qu'est-ce que mon père vient faire là-dedans ? Ne me dites pas que même en France l'histoire de ma famille va causer ma perte ?

- Tu ne connais rien de notre histoire ! je m'exclame.

- Que sais-tu de la nôtre ?

Progressivement, elle se rapproche de moi, à pas lents, mais sûrs. Je ne vais pas reculer, ni fuir. Je dois l'affronter.

- Tu parles anglais ? je questionne.

- Quand l'ennemi est trop bête pour parler français, alors il faut nous abaisser à son niveau.

- Mais je t'en prie, continue de parler ta langue, comme ça ça t'évitera de m'écorcher les oreilles avec ton accent épouvantable.

Elle rit, d'un long rire, et je sens que je vais morfler. Elle est sûre d'obtenir la victoire. Et moi... Je ne suis pas certain d'avoir retenu beaucoup de sortilèges qui puissent m'être utiles.

- Mon accent ? répète t-elle. Vas-y, fais-nous voir le tien, qu'on rigole.

- Excuse-moi mais moi au moins, je prends en considération l'état de l'adversaire. Je ne le fatigue pas à essayer de comprendre des paroles incompréhensibles qui sont supposées être en anglais.

Je dis tout ça, mais le pire c'est que son accent est très léger, sa grammaire et syntaxe parfaite... Si je l'avais rencontrée chez moi, je n'aurais même pas deviné qu'elle était française.

- Ah, c'est intéressant, fait la fille, mais vois-tu l'accent n'est pas le problème principal.

- Quel est-il ?

- Quand je dis que tu es bête.

- Est-ce bête d'affirmer que tu as tort ?

- Oui.