Journal d'un serpent, Tome 2

Madame la directrice

Cela fait maintenant 10 minutes que je suis dans le bureau de la directrice, attendant le verdict, plutôt détendu. J'ai fait ce que j'avais à faire, voilà tout.

J'attends, les bras croisés, avec une posture provocante.

Sur un tableau, en face de moi, un cheval me regarde bizarrement depuis tout à l'heure. L'ai sent les fleur et les bonbons à la fraise, choses que je trouve franchement peu rassurant. Le blason de Beauxbâtons est affiché sur les murs, aussi bleu que le fauteuil en face de moi.

Un bruit de talons se fait entendre. Un femme arrive.

Elle a de longs cheveux noirs lisses lui tombant sur les épaules, une robe bleue touchant le sol sans pourtant récupérer la moindre poussière, du doré sur les paupières et sur ses bijoux... Elle sait s'habiller et comment attirer l'attention, sans aucun doute !

Je me lève, pour sembler poli et bien élevé, puis elle prend place dans le grand fauteuil en face de moi et me fait signe de me rassoir.

- Alors, Scorpius, dit-elle, dès le premier jour, tu es obligé d'attirer l'attention ?

- Non, réponds-je, personnellement je n'ai aucune obligation, c'est cette fille qui m'y a poussé.

Elle hausse un sourcil, même si je n'arrive pas à comprendre son sens.

- Que penses-tu de ce que tu as fait ? questionne la directrice.

- Je pense que j'ai réagi de manière rationnelle.

- Maintenant, que penses-tu de la punition que tu vas recevoir ?

- Je pense que je vais écoper d'un ou deux mois de retenue à nettoyer des coupes de quidditch avec du matériel inefficace, réponds-je. A moins que je ne sois viré.

Elle esquisse un sourire, visiblement amusée.

- C'est ainsi que tu aurais été traité, à Poudlard ? questionne t-elle.

- Je suppose. Peut-être plus sévèrement.

Son sourire s'élargit, et je crois que c'est bon signe.

- Alors ici, déclare la directrice, nous ne sommes pas d'accord avec les punitions de Poudlard.

Oula. Je vais écoper de deux ans de retenue ? D'une interdiction d'être éduqué ?

- Disons même que nous ne sommes pas d'accord avec le principe de te punir pour ce que tu as fait.

Je n'en crois pas mes oreilles. Je ne vais pas être puni ?

- Marianne t'a provoqué, elle a utilisé un sortilège interdit, peut-être le plus dangereux de tous. Les professeurs ont laissé faire, pour une raison que j'ignore. Tu as été vaillant, Scorpius, tu as contré ce sortilège contre lequel même de très grands aurors n'ont rien pu faire.

Elle se lève et place ses deux mains à plat contre la table, sans doute pour accentuer encore plus l'effet de ses propos.

- Tu t'es battu fièrement, avec courage, et je pense que nous ne pouvons que te féliciter grandement.

Abasourdi, je ne sais pas quoi répondre : c'est bien la première fois qu'on me dit que je suis vaillant...

La directrice fait le tour de la table pour aller se placer à ma gauche :

-  J'ai fait quelques recherches, et je peux te dire que les sortilèges que tu as utilisés ne sont en général pas enseignés à Beauxbâtons.