Capítulo Uno: Cumpleaños

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PDV d'Alba

Encore avachie sur mon lit à attendre une notification, sur mon téléphone, qui me permettrait d'échapper à cette soirée qui s'annonce horrible, je ressasse cette semaine qui a semblé durer des mois. J'étais censée sortir entre amis ce soir pour décompresser mais un empêchement de dernière minute a saboter tous nos plans, ce qui signifie que je vais devoir passer la soirée à la maison, avec des gens que je ne connais pratiquement pas.

-Alba descend s'il te plait! s'exclama ma mère, déjà en train de préparer la soirée surprise que ma sœur a eu la brillante idée d'organiser pour l'anniversaire de sa meilleure amie, et bien sûr ce n'est certainement pas elle qui va mettre la main à la pâte. Je descends alors les escaliers de notre petite maison, si on peut appelé ça une maison. C'est plutôt une petite maisonnette comme on en trouve un peu partout au Mexique, seulement ce qui nous différencie des autres villes du pays, c'est que vous ne trouverez pas de partout un cadavre en plein milieu d'une route ou encore des taches de sang à chaque coin de rues. En effet, ici à Tijuana, la violence lié au trafic de drogue règne et ce sont ce genre de scènes que nous trouvons en sortant de chez nous qui nous pousse à obéir bien sagement aux plus violents. Et, ici, à Tijuana, le plus violent c'est la cartel des Mendoza dirigé par Antonio Mendoza, même si, depuis quelques années, j'ai cru comprendre grâce aux informations qu'il s'effaçait énormément au profit de ses fils.

Antonio Mendoza avait eu 4 enfants dont 3 garçons et une fille. Le premier était Joaquín, suivit de Leonardo, puis de Natalio et enfin de Lope, la plus dernière. Curieuse comme je suis, je me suis évidemment renseignée sur cette famille et les noms qui en sont le plus ressortis sont ceux de Natalio et Leonardo. Internet les représentait comme des personnes assoiffées de pouvoir et sans aucune pitié, et sur ce coup là, je n'avais absolument pas besoin de preuve pour croire ce que me racontaient ces sites internet.

Une fois arrivée au salon, je vis ma mère occupée à décorer la pièce principale et le jardin pour accueillir les invités de ce soir tandis que ma très chère soeur, elle, reposait son postérieur sur le canapé, en plein appel téléphonique avec je ne sais qui. Enfin, le " très chère soeur" est pleinement ironique étant donné qu'on ne s'entend absolument pas et d'autant plus que nous étions seulement demie-sœur. En effet, j'avais été adopté lorsque j'avais 5 ans, à la suite d'un accident dans lequel j'avais perdu mes parents biologiques. Malheureusement il ne me restait aucun souvenir d'eux ni de mon passé ou du moins seulement des bribes, mais je ne cherchais pas non plus à en savoir plus sur eux, de peur de me replonger dans ce passé inconnu.

Voyant ma mère se débattre avec des guirlandes lumineuses, je m'approchais d'elle pour lui offrir mon aide.

-Maman fais attention s'il-te-plait, tu vas finir par te blesser à monter sur cette chaise! lui dis-je alors qu'elle n'en faisait qu'à sa tête.

-Mais non, no te preocupes querida, manejo la situación (ne te préoccupes pas ma chérie, je gère la situation) me répond-elle avec son air concentré que je devine grâce à ses sourcils légèrement froncés.

-Tant mieux alors mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu fais tout toute seule mamà. C'est Mencia qui a voulu organiser cette soirée pour son amie alors elle devrait elle aussi t'aider. Tu vas te fatiguer à tout faire toute seule, lui expliquais-je

Ma mère, Carmela Castillo, était vraiment la femme la plus courageuse que je connaisse. Je le voyais au quotidien, elle faisait tout pour sa famille, tout pour qu'elle ne manque de rien, au détriment de son propre bonheur, et ça me brisait le cœur. Il y a quelques années, après avoir eu Mencia et après de nombreux examens, elle a découvert qu'elle ne pourrait plus jamais avoir d'autres enfants. C'est pourquoi, 10 ans après avoir eu leur première fille, mes parents ont décidé de passer par l'adoption et m'ont adoptée moi, une petite fille de 5 ans, dans un orphelinat et sans histoire puisque personne ne savait d'où je venais réellement, hormis le fait que mes parents étaient décédés tragiquement.

Un petit rire m'échappa lorsque je vis mon père rentrer du travail et observer la décoration avec une légère grimace sur le visage. Alertée par mon rire, ma mère se tourna vers lui:

-N'essayez même pas de faire une remarque sur ma décoration Miguel Federico Castillo ou je vous vire de chez moi aussi vite que vous êtes arrivé! lui lança-t-elle, ce qui ne fit qu'accentuer mon fou rire.

Je profitais alors de ce moment de légèreté pour faire un bisou à mon père et aller vérifier la nourriture de ce soir dans la cuisine. Ma mère avait préparé plusieurs petits plats typiquement mexicains, tous confectionnés de ses mains de fée et j'en profitais donc pour en gouter quelques uns avant que la soirée ne commence. C'est à ce moment que ma demie-sœur décida de se lever du canapé et de me rejoindre dans la cuisine:

-Ne manges pas trop, ton ventre va gonfler. Je n'ai pas envie que tout le monde pense que j'ai une baleine à la place d'une sœur, me lança-t-elle avec la plus grande simplicité.

-Tu as raison, imagines juste? Quelle genre de sœur je serai à t'afficher devant tes invités. Toutes mes excuses lady Mencia, lui répondais-je ironiquement

-Gardes tes blagues pour toi s'il-te-plait Alba, maintenant vas te préparer avant que les premiers invités arrivent. Ah oui et ne mets pas de robe s'il-te-plait, mon futur fiancé vient aussi à la soirée et je ne veux pas qu'il pense que tu es una puta. Merci sœurette! me lança-t-elle, un grand sourire aux lèvres, avant de quitter la pièce et de se rallonger sur le canapé sans prêter attention aux préparatifs de la soirée.

"Si tu crois que c'est parce que tu portes une robe que t'es una puta alors faut consulter ma pauvre va" pensais-je dans ma tête. Je remontais alors dans ma petite chambre et commença à me maquiller et m'habiller. Faisant face à plusieurs choix de tenus j'optais alors pour une robe. Restons dans la provocation comme nous le faisions depuis petite elle et moi, j'ai déjà hâte de voir sa tête quand elle me verra mais surtout hâte de voir un de ses fins sourcils se dresser pour pouvoir exprimer son jugement sans parler. La robe n'était cependant pas bien courte et de couleur noir avec de fines bretelles qui laissaient apercevoir mes épaules.

Une fois préparée, j'entendis déjà les premiers invités arrivés alors que la nuit commençait doucement à tomber, laissant alors place à un merveilleux ciel étoilés et une lune plus brillante que jamais. Plongée dans la contemplation du ciel, je n'entendis pas tout de suite cette voix aiguë et insupportable:

-Oh.My.God, c'est incroyable, merci d'avoir préparé ça pour moi! cria Isabela, la meilleure amie de ma soeur.

Après plusieurs secondes à essayer de faire le parfait sourire hypocrite devant mon miroir et à trouver une excuse pour ne pas descendre, je capitulais et commençais à descendre les quelques marches donnant au rez-de-chaussée.

-ALBA!

Sauvez moi.  

MENDOZAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant