MENDOZA

Capítulo Doce: Identidad

PDV d'Alba

Assise sur le lit de ma sœur, je mis du temps à assimiler les paroles de la brune. 

"Je suis Lope, la sœur de Leonardo."

Ses mots résonnèrent dans ma tête et accentuèrent mon mal de crâne. 

J'avais donc la sœur du sadique en face de moi, et bizarrement, je ne savais pas quoi en penser. Elle avait l'air d'avoir un caractère totalement opposé à celui de son frère, elle était douce et délicate, bien plus souriante que lui. En revanche, son physique  prouvait bien leur lien fraternel. Tout comme lui, elle était brune aux yeux marrons, les sourcils garnis et les joues légèrement creusées. Elle avait un air enfantin, elle ne devait pas avoir plus de la vingtaine. 

Voyant que je ne réagissais pas, elle recula vers la porte avant de s'expliquer:

-Je suis désolée, je ne vais pas vous dérangez plus longtemps. Reposez-vous tranquillement, on se verra plus tard. 

Reprenant soudainement mes esprits, je compris alors mon manque de courtoisie et me redressai aussitôt. 

-Non je-, vous-, béguaiyais-je. 

Me sentant stupide de ne pas pouvoir former une phrase complète, je soufflai un bon coup et repris:

-Désolée, j'ai un peu la tête ailleurs, je m'excuse. Restez s'il-vous-plait, lui demandais-je. 

J'étais terrifiée à l'idée de passer du temps avec quelqu'un de cette famille mais je ne pouvais pas non plus la virer de cette chambre sachant que ce n'était pas la mienne. 

À son sourire, je compris que mes paroles lui firent plaisir. Elle referma alors la porte derrière elle et s'avança légèrement vers le lit sur lequel j'étais posée. Son regard persistant sur moi aurait pu me faire rire si je n'étais pas vidée de toutes mes forces. Un silence pesant s'installa, le genre de silence qui me donnait envie de m'enterrer six pieds sous terre. 

-Je ne sais pas si Natalio a mauvais goût ou s'il est un grand blagueur mais moi je vous trouve magnifique, me dit-elle, rompant enfin le silence. 

Gênée face à son compliment, je souriais légèrement en guise de remerciement. Quelques secondes me furent nécessaires pour me rappeler qui était ce Natalio. Je me rappelai alors qu'il s'agissait du plus petit des frères Mendoza.

Alors comme ça, Natalio, tu ne me trouvais pas à ton goût?

Soudain, quelque chose me percuta.

 Elle me prenait pour Mencia. 

Elle me prenait pour la future femme de son frère. 

C'était donc ma sœur que ce Natalio ne trouvait pas belle?

Sans même te connaitre, je sais que tu n'as pas bon goût Natalio Mendoza. 

Un silence pesant prit place dans la pièce et je savais que j'en étais l'unique responsable. Cependant, j'étais incapable de prononcer le moindre mot ou même de la regarder dans les yeux. Elle me rappelait beaucoup trop son frère et rien qu'à cette pensée, de la bile remonta dans ma gorge. 

Je le haïssais. 

Voyant sûrement que je n'allais pas prendre la parole, Lope le fit à ma place une énième fois:

-Est-ce que vous avez convenu une date pour le mariage? Non pas que je veuille vous mettre la pression mais j'ai hâte de voir mon frère enfin rangé. 

Son ton était empreint de bienveillance à l'égard de son frère et je vis une lueur de bonheur dans ses yeux en entamant ce sujet. Un léger pincement au cœur fit son apparition dans ma poitrine en voyant que le bonheur de son frère la rendait heureuse.