PDV de Leonardo
Une fois les Castillo partis, je quittais la villa et laissais Mencia seule, pressé d'arriver sur le lieu de mon rendez-vous avec Paco Armandarez. Je pris alors la route, escorté par mes hommes et arrivais un quart d'heure plus tard sur les lieux. La colère coulait à flot dans mes veines, celle-ci provoquée par le possible retournement de veste de notre plus ancien allié. Je descendis en vitesse de mon véhicule et rangeais mon arme à l'arrière de mon pantalon. Mes chaussures s'enfoncèrent dans le terrain boueux tandis que mon regard tomba sur un homme à la silhouette gracile et au visage creusé, cerné de rides. Paco Armandarez était déjà présent et ce constat fit légèrement diminuer ma colère. Sa ponctualité était l'une des choses que j'appréciais le plus chez lui.
M'avançant vers lui, j'entrais alors dans son champs de vision tandis que ces hommes restèrent sur leurs gardes. Il tourna enfin le visage vers moi et ma lança:
-Leonarda, mi hijo, te voila enfin.
Il me tendit sa main que je pris avant de la serrer à mon tour. Nos regards restèrent quelques secondes l'un dans l'autre, chacun évaluant l'état de l'autre sans dire un mot. Le regard sérieux, j'attendis impatiemment qu'il m'explique ce qu'il se passait pour pouvoir évaluer les conséquences que son annonce causera.
-Tu dois probablement savoir pourquoi je suis là, commença-t-il.
Je ne lâchais pas un seul mot. Mon regard le poussait à continuer.
-Ecoute Leo, ça fait quoi? 3 ans que je travaille avec toi? 20 ans que je travaillais avec ton père? Tu sais à quel point je tiens à notre accord, enchaina-t-il sur un ton sérieux.
-Alors c'est quoi tout ce cinéma? lançais-je, pressé de savoir ce qu'il avait à me dire.
-Des rumeurs tournent, tu sais?
Alors mon frère avait raison. C'était à cause de cette putain de rumeur. Cette histoire commençait à me péter les couilles et devoir gérer les conséquences qu'elle entrainait allait très vite me faire péter un câble.
Cependant, je ne répondis rien. Je voulais le laisser parler pour savoir l'étendu de ce dont il avait entendu parler.
-Si elles s'avèrent vraies, alors c'est dangereux pour vous, et par conséquent, dangereux pour moi aussi. Je te l'ai dit dès le départ. Je ne prendrai aucun risque.
-Tu me fais quoi là? C'est des menaces? lui demandais-je, n'aimant pas le ton supérieur qu'il se permettait de prendre avec moi.
Alertés par mon haussement de ton, ses hommes se replacèrent pour montrer leur présence tandis que les miens s'avancèrent alors d'un pas.
D'un signe de la main, Paco leur ordonna de rester tranquille et continua notre conversation:
-Non, non, non Leonardo, tu as mal compris. Je dis juste que nous ne devons pas nous apporter de problèmes. Notre accord a été fait pour affirmer notre puissance sur le territoire et si cette puissance vient à être remise en cause, alors il faut en discuter tous les deux mi hijo.
Mon autorité remise en cause sur notre propre territoire? Non, impossible. Je crois qu'il oublie un petit peu à qui il s'adresse ce fournisseur. Devoir lui remettre les idées en place ne faisait pas parti de mes plans en arrivant ici mais, si c'est nécessaire pour le faire redescendre sur terre, alors je ne vais pas me faire prier.
-Ecoute Paco, je crois que c'est toi qui a mal compris. Tu ne travailles pas avec moi, tu travailles pour moi. Le temps que ton salaire tombe dans tes mains, le reste ne te regarde pas. Que je sois dans la mierda ou non, tu continueras à t'occuper de ton cul sans écouter ce qui se dit par les hijos de puta, c'est compris?
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MENDOZA
RomanceComment d'un malentendu, se forme un cauchemar sans fin? Et si ce n'était tout simplement pas un malentendu? Si tout avait finalement un sens? Plongée au cœur d'un cartel mexicain, Alba Castillo voit sa paisible vie prendre un tout autre tournant lo...