1. ~Kunikida~

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C'était une journée ordinaire et tranquille à l'agence, et tous les détectives étaient présents en même temps, chose rare. La plupart remplissaient des rapports de missions, étant donné qu'ils avaient été surchargés ces derniers temps. La mafia leur menait la vie dure, et les combats s'enchaînaient sans fin les poussant à leurs limites. Les cernes sous leurs yeux croissaient aux contraire de leurs heures de sommeil ne faisant que diminuer sous les importantes charges de travail.

-Atsushi-kuun~ susurra Dazai à l'argenté. Pourrais-tu remplir ces rapports pour moi s'il-te-plaît ?

Le tigre garou, trop aimable, s'apprêtait à accepter la demande suppliante de son mentor, mais fut interrompu par Kunikida qui frappa le brun sur la tête à l'aide de son carnet vert, comme il l'aurait fait pour écraser un moustique agaçant.

-Retourne bosser espèce de fainéant ! Les rapports ne vont pas se remplir tout seuls ! s'énerva le blond à lunettes. 

Dazai soupira et fit semblant de travailler pour distraire le blond aux lunettes, sa plume grattant le papier lentement, seul bruit résonnant entre les murs du bâtiment.
Un courant d'air pervers souffla alors sur les bureaux, et fit s'envoler toutes les feuilles présentes, arrachant un cri d'énervement au blond maniaque.

-AAAH, TANIZAKI FERME CETTE FENÊTRE ! bouillonna-t-il.

-Kunikida-san... bredouilla l'interpelé.

-QUOI ENCORE ?!

-Toutes les fenêtres sont fermées...

Cette remarque coupa court à toutes les discussions, et laissa un silence glacé s'abattre sur l'agence. Atsushi se dit que peut-être était-ce un courant d'air passant sous la porte fermée, mais lorsqu'il tenta de l'ouvrir, mais la clef cliqueta dans le cylindre de métal sans résultat. L'employé s'aperçut alors qu'elle était verrouillée de l'extérieur.

Alarmés, les détectives sentirent l'angoisse croître en leurs forts intérieurs. Kunikida, perspicace et ne se laissant pas céder à la panique, alla toquer à la porte du patron pour le prévenir, et celui-ci sortit de son bureau en soupirant.

-Si la fenêtre est fermée à clef elle aussi, alors brisez-la, répondit-il d'un ton morne.

Kunikida fit immédiatement apparaître un pistolet et tira dans la vitre, mais la balle ricocha et alla se loger dans le bois d'un des bureaux, arrachant un couinement de surprise à Atsushi qui avait esquivé de justesse la douille brûlante.

Le patron fronça les sourcils et tenta lui-même toutes les ouvertures possibles méticuleusement, sans succès.
Dazai lui, était toujours allongé sur son bureau, nonchalant et un air décontracté au visage, tandis que tous ses collègues tentaient de comprendre ce qu'il se passait, angoissés par leur captivité. Comme si ce n'était pas assez, les lumières s'éteignirent alors, laissant comme seule éclairage la faible lumière perçant des fenêtres en cette fin d'après-midi.

Un coup de vent balaya l'agence, faisant frissonner le frère et la sœur Tanizaki, et bruisser les feuilles éparpillées au sol.

-Tout ce travail pour rien... murmura Kunikida, dépité de voir son travail acharné réduit à néant, conscient qu'il devrait recommencer tous les rapports dès que l'incident serait terminé.

Une sorte de nuage de fumée apparut alors au centre de la pièce, faisant se retourner tous les détectives, comme animés d'un même corps, ou plutôt d'une même peur. Cette peur perverse, qui glace les os et remonte jusque dans la colonne vertébrale, provoquant un frisson désagréable. Cette angoisse qui croît lentement, dressant les poils sur les bras et donnant la chaire de poule.

Malédiction ~Bungou Stray Dogs~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant