8. ~Kyoka~

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-Hum... vous n'êtes plus que trois ? Déjà ? Que le temps passe vite ! Amusons-nous encore pour le peu de temps qu'il nous reste ! proposa gaiement l'homme.

Bien qu'il fit le seul à être réjoui des festivités, les détectives face à lui n'avaient pas le choix de participer ou non. Yoshida avait beau paraître inoffensif, leur vie se jouait à tout moment. En une attaque il pourrait les blesser, voire les tuer. Même la lame du loup d'argent, leur patron, était restée impuissante face au fantôme de fumée.

-Tiens, Kyoka-chan ! Ton vœu promet d'être intéressant !

La petite violette ne réagit point, habituée à camoufler ses émotions derrière un masque qui n'était pourtant que de façade.

Peut-être était-ce influencé par son pouvoir, la Princesse Démoniaque, qui conservait toujours un ai impassible, n'ayant aucune bouche pour sourire et aucun nez à plisser de dégoût. Seuls apparaissaient ses yeux, deux simple ronds aussi vides d'émotions que le tiroir de bonbons de Ranpo après une journée complète à ne rien faire à part les manger.

Mais ce n'était pas car son visage restait de marbre en façade qu'à l'intérieur d'elle son cerveau ne tournait pas à mille à l'heure, retournant la situation dans tous les sens pour chercher à parvenir à trouver une solution pour s'extorquer d'ici avant que les choses ne tournent au vinaigre.

Elle retournait les mots dans sa tête, farfouillant dans sa mémoire déjà remplie de souvenirs pour la plupart terrifiants malgré son jeune âge.

-Kyoka Izumi... commença Yoshida, sa bouche se tordant dans un rictus odieux faisant monter l'indignation des autres détectives.

Comment osait-il ainsi se délecter des traumatismes des autres ? De savourer les expressions d'horreurs peintes sur leurs visages effrayés ?

Kenji attrapa la main de la jeune fille, ne laissant pas le temps à l'homme de finir sa phrase à la fois remplie d'une vérité perçante et d'un mensonge par omission, retournant certaines paroles à son avantages et camouflage certains points essentiels pour parvenir à faire avaler son mensonge aux pauvres personnes face à lui.

Le petit blondinet souhaitait protéger sa jeune amie, se mettant devant elle telle une sorte de rempart entre elle et les propos odieux de l'homme. Il l'arrêt d'un geste, sa paume tendue supposée stopper le flot mesquin de paroles.

Tous avaient l'impression que l'homme crachait ses mots, les postillonnant à leur face au fil de ses pensées. Mais, au contraire, chaque pique, avait été mûrement pensée et perfectionnée pour ne rien laisser au hasard.

Il ne les attaquait pas de face, mais lançait des flèches qui empruntaient les détours de leurs esprits pour se faufiler dans leurs têtes, entrant par une oreille mais ne s'échappant pas par l'autre. Une fois que les mots démoniaques étaient en eux, impossible de s'en débarrasser.

C'étaient des attaques fourbes, vous frappant dans le dos, incarnant l'apparence de ceux que vous aimiez le plus pour mieux vous tromper et vous berner.

-Arrêtez ! supplia le campagnard, les larmes aux yeux en entremêlant ses doigts à ceux de celle qu'il protégeait, formulant une promesse silencieusement à son égard.

-Oh maintenant tu penses qu'elle tient à toi ? Je t'ai déjà dit que personne ne t'aimait, grogna l'homme.

-Kyoka-chan n'est pas pareille ! intervint le blondinet. Elle... a vécu des expériences similaires aux miennes...

Elle avait été utilisée pour son pouvoir elle aussi, accueillie à la mafia grâce à celui-ci, qui lui a pourtant aussi valut la mort de ses parents... Kenji avait été aimé, choyé dans le cocon protecteur de l'agence grâce à son pouvoir, tandis que Kyoka était pourchassée, accusée de crimes dont elle avait été chargée de force, à cause elle aussi de son pouvoir.

Malédiction ~Bungou Stray Dogs~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant