Malédiction ~Bungou Stray Dogs~

9. ~Yosano~

-Mais la Princesse Démoniaque n'est pas le seul pouvoir responsable d'un nombre élevé de victimes... pas vrai chère sensei ?

Tous se tournèrent vers la jeune femme, se demandant ce que povait bien cacher comme passé douteux la forte médecin.

-Dis-moi Yosano. Quel est ton souhait le plus cher ? demanda innocemment l'inconnu en s'avançant vers la jeune femme.

-Je... les mots lui manquèrent.

-Tu ne sais pas ? nargua-t-il.

Il s'approcha d'elle et attrapa son menton entre ses doigts pour la forcer à relever la tête, souhaitant planter son regard pourtant camouflé par l'écran de fumée dans le sien, comme pour l'empêcher de mentir.

-Veux-tu que je t'aide à faire le tri dans ton esprit ? susurra-t-il en rapprochant leurs visages.

-Non... mon... mon rêve le plus cher... ce... c'est que le soldat ne soit jamais mort...

L'ombre éclata de rire et la lâcha. Il retourna au centre de la pièce, pris d'un fou rire.

-Hahaha ! Quel souhait purement et simplement égoïste ! Je n'ai d'autres mots !

Tous les détectives le regardèrent, interloqués.

-Comment vouloir ramener une personne à la vie peut-il être égoïste ? intervint Fukuzawa, les sourcils froncés en voyant l'homme prendre malin plaisir à manipuler celle qui était comme sa fille à ses yeux. Son rêve est dédié à un autre, elle le ferait pour lui, alors c'est certainement son vœu le plus pieux en ces lieux. Exauce-le que nous en finissions.

Le fantôme le dévisagea longuement.

-Ton opinion m'a l'air troublé par l'affection que tu ressens pour elle. Si elle veut le ramener à la vie, c'est pour son propre intérêt, démentit Yoshida.

Fukuzawa posa sa main sur le manche de son épée.

-Cesse de jouer et explique-toi, menaça-t-il

-Et bien, vois-tu, ricana l'autre, si elle souhaite effacer sa mort, c'est tout simplement pour effacer par l'armée occasion sa culpabilité ! Elle s'en veut de l'avoir tué - disons les choses sans rien dissimuler, c'est entièrement de sa faute - et espère pouvoir faire disparaître cette sensation d'avoir une dette, ce poids constant sur sa poitrine.

Yosano restait muette, laissant les mots de l'homme la toucher au plus profond d'elle-même. Elle n'intervint point, pas même pour se justifier sur le suppisé meurtre du dit soldat.

-Tu le sais, n'est-ce pas ? dit l'homme en se rapprochant d'elle. Tu sens cette boule dans ta gorge, tu as encore le goût des tonnes larmes que tu as versées sur tes lèvres, tu vois encore les images en boucles.

La violette regarda ses talons rouges tel le sang qui avait tant coulé dans sa vie, le regard bas, fuyant.

-Tu as l'impression d'avoir les mains tâchées de sang. Est-ce pour cela que tu mets des gants ? supposa le fantôme, ayant fait le lien entre les informations mises à sa disposition par l'esprit confus de la violette.

-Non ! C'est uniquement car en tant que médecin, je dois conserver des conditions sanitaires propices à soigner les membres de l'agence à tout moment... répondit la jeune femme.

-Hum, tu mens. Tu veux juste cacher la vérité aux yeux de tes collègues... c'est pour cela que tu ne leur as parlé de ton passé que très récemment, restant muette sur certains détails, s'appitoya-t-il faussement.