[ Vidéo : Collide - Howie Day ]
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Agacée depuis plus d'une demi heure par le tic-tac incessant de l'horloge de ma chambre, je me levai en soufflant mon mécontentement. L'œil noir, je me dirigeai vers ce maudit objet en faisant résonner mes pas dans toute la maison, et le décrochai du mur.
Je regardai cette horreur quelques secondes en me demandant pourquoi je ne l'avais pas encore fracassé à coups de marteau. Ah oui, cadeau de noël de tante Abigaëlle, je ne pouvais pas m'en débarrasser. Dommage.
Je la retournai, lui retirai sa pile et la remis à sa place. Depuis le rez de chaussé, ma mère me cria de me préparer pour que nous allions faire quelques courses. J'enfilai un vieux jean et me brossai rapidement les dents, avec ce même dentifrice que ma mère ramenait toujours de son cabinet et que je détestais toujours autant. Il me brûlait la bouche, et même si c'était scandaleux pour la fille d'une dentiste, je préférais de loin celui à la fraise que j'utilisais en cachette depuis des années.
Ma mère, toujours aussi pressée, passa la tête dans l'embrasure de la porte de ma salle de bain pour me demander si j'étais prête. Je rinçai ma bouche, claquai un rapide baiser sur sa joue - qui constituait l'un des rares contacts que nous ayons - et la suivis dans les escaliers.
J'entrai dans la cuisine et m'avançai vers mon père, accoudé au plan de travail et une tasse de café à la main, il me lança un tendre clin d'œil en me voyant. Adam, mon grand frère, était déjà attablé devant son petit déjeuner. Je les embrassai à tour de rôle.
Tirant une chaise, je m'installai en face de mon frangin et m'emparai de la boite de céréales pour m'en servir un bol. Il se mit alors à fredonner cet air que je ne voulait surtout pas entendre, mon père le rejoignit et ils reprirent le refrain en chœur, ignorant mes supplications.
J'étais heureuse d'avoir seize ans aujourd'hui, mais je n'aimais pas qu'on me chante cette stupide chanson. En plus nous avions fêtés le réveillons du nouvel ans la veille, et ma tête menaçait d'exploser à tout moment. Ma mère déboula dans la pièce et s'ajouta à la chorale improvisée, cela me surpris tellement que j'en oubliai mon début de migraine.
Les yeux ronds, je les regardais donner de la voix et ma vue se flouta. Ce n'était pas l'entente parfaite au quotidien et nous étions rarement d'accord sur tout, mais le tableau qui s'offrait à moi à ce moment là touchait du bout des doigts ma vision de ce qu'était une famille parfaite.
Une fois qu'ils eurent fini, ma mère me fit revenir sur terre en me rappelant que les magasins fermaient à midi le premier Janvier. Ils manquait apparemment quelques bricoles pour ma fête d'anniversaire, et les garçons devaient rester à la maison pour retirer et ranger les décorations de noël afin de faire de la place. Je riais mentalement de cette histoire tirée par les cheveux. Nous sommes donc allées au supermarché du coin toutes les deux, et cela faisait bien longtemps que nous n'avions plus fait ça. La façon dont nous traînions dans les rayons alors que ma mère n'était pas du genre s'éterniser sur une tâche me confirmait que ces courses n'étaient qu'une excuse. J'en profitai pour glisser discrètement mon dentifrice favori dans le caddie. Il était près de midi lorsque nous nous dirigeâmes vers les caisses, nous y retrouvâmes Julien, le meilleur ami de mon frère. Il était de service ce jour là, il engagea la conversation tout en passant nos articles. Comme d'habitude, je rougis et me contentai de phrases avec un minimum de mots pour ne pas me ridiculiser. J'empoignai ensuite les sacs et emboîtai le pas à ma mère en direction du parking où était garée sa berline.
Le trajet fut rapide, nous n'habitions qu'à cinq minutes du magasin. J'attrapai les courses dans le coffre et rejoignis ma mère sur le porche. Elle inséra la clé puis me fit volte face. Sa main se posa derrière ma tête, sur mes cheveux, et m'attira vers elle. Ce qu'elle fit ensuite alla au-delà de tout ce que j'aurai pu imaginer, même dans des circonstances comme celles ci. Elle déposa
un baiser sur mon front avant de me prendre dans ses bras. Elle murmura ces quelques mot qui me firent l'effet d'un mur de brique s'abattant sur moi : « sois heureuse ma chérie. » Jamais elle n'avait eu ce genre de geste avec moi auparavant. On était proche mais pas comme ça, ce n'était pas tactile entre nous. Une barrière invisible venait de tomber. J'avais envie de pleurer, de la serrer le plus fort possible, de lui dire que je l'aimais. Mais au lieu de ça je restai figée sur place, immobile et muette. Et lorsqu'elle ouvrit la porte et que tout les invités surprises crièrent en me voyant, je fus incapable d'avoir une quelconque réaction.
Il me fallut environ trois quart d'heure pour déballer tout mes cadeaux et remercier chaque personne, on ne célèbre ses seize ans qu'une fois. Je voulais graver chaque instant dans ma mémoire. La fête fut mieux que je n'aurais pu l'espérer, tout le monde était présent, mes meilleurs amis, les membres de ma famille que je ne pouvais pas voir souvent, et même Julien était venu après avoir débauché. Nous ne voyions pas le temps passer et les festivités s'étalèrent jusqu'au soir, se transformant ainsi en une soirée d'anniversaire. Je m'amusais comme une folle malgré le fait que ma mère s'était comportée de façon anormale et que cela me perturbait. Vers minuit, la plupart des invités étaient parti et ceux qui restaient étaient allés se coucher dans la chambre d'ami. Je fis le tour de la maison pour trouver ma mère, j'avais dans l'idée de la remercier pour la fête, ce que je n'avais pas eu le temps de faire puisque qu'elle avait été occupée à courir partout pour ranger au fur et à mesure. Fidèle à elle même. Mon cœur battait la chamade lorsque je grimpais marche par marche l'escalier qui menait à l'étage, nous allions être seules, mon père terminait de débarrasser en bas. C'était ma chance de réitérer les gestes dont elle avait fait preuve plus tôt, et de peut être débuter une nouvelle relation avec elle. Mais alors qu'en entrant dans sa chambre totalement vide je découvris, déposée sur le lit, une enveloppe adressée à mon père, tout mes espoirs s'effondrèrent. Ce fut la dernière fois que je vis ma mère.
Le bonheur est un oiseau qui se pose sur la paume de ta main, pour le garder il ne faut pas essayer de le saisir.
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Coucou les chatons ! Voilà, le prologue est posté. Alors qu'en pensez vous ? Donnez moi tout vos avis, ça me motivera pour la suite. Posez moi des questions si vous en avez, j'y répondrai avec plaisir. Xoxo
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Collision//ZM
Fanfiction- Vous ne savez toujours pas qui je suis ? Belle déduction. Je pensais que c'était évident, pas pour tout le monde il semblerait. - Et bien non, je... je n'ai pas retrouvé la mémoire, dis-je difficilement. Ses yeux s'arrondissent, je remarque qu'ils...