Q U A T R E

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[ média : Ariana ]

Dix-neuf heure moins vingt, je me réveille tranquillement de ma petite sieste. Après le départ de Adam, la douleur commençait à revenir et j'ai préféré dormir pour ne pas en ressentir les effets. Cette après midi à dépassé de loin toutes mes attentes, et même si je m'en veux de ne pas l'avoir reconnu, je me bénis d'avoir accepté de le rencontrer. Il m'a fait m'évader tout en restant allongé sur mon lit, dans ma chambre. J'ignore comment il a fait. Je me sentais si bien que ce n'est que lorsque qu'il est parti que je me suis rendu compte que j'aurais pu lui demander depuis quand je suis ici, il doit le savoir.

Un plateau repas à été déposé sur la table d'appoint. J'allonge le bras et la tire vers moi. Des carottes râpées en entrée, une cuisse de poulet et de la purée ainsi que deux clémentines en dessert. Je goûte les carottes, ce n'est vraiment pas fameux, pour ne pas dire dégueulasse. Il faut que je me souvienne de ne plus jamais manger ce truc horrible. Je passe au plat principal. La purée a refroidie et le poulet est fade. Fait chier.

Je me rabat sur le pain et les clémentines. Quelqu'un frappe. C'est madame Dupuis, je vais enfin avoir mes réponses. Je repousse la table sur le côté.

- Oui ! réponds-je la bouche encore pleine.

La poignée s'abaisse et la porte s'entrouvre légèrement.

- Non, attendez elle se repose !

Je commence à connaître cette voix par cœur. C'est Thomas, qui vient d'arrêter le docteur avant qu'elle n'entre. Il répète encore une fois qu'il ne faut pas me déranger, et la porte se referme doucement. Non mais, je veux mes résultats moi !

Il est hors de question que j'attende jusqu'à demain, je veux qu'on me dise ce que j'ai, tout de suite. Je me lève et clopine misérablement, puis me précipite dans le couloir en espérant rattraper Thomas. Je tombe nez à nez avec lui, il me fixe, ahuri, les sourcils en accents circonflexes. Il ne s'attendait pas à me voir surgir comme ça, c'est vrai que ça manquait un peu de douceur. Et moi, je ne pensais pas le trouver là, et encore moins en compagnie de l'inconnu-fou. Mais que fait-il ici ?

Bien qu'intriguée, ma priorité consiste pour l'instant à me justifier auprès de mon infirmier, qui me regarde comme si je venais de ressusciter.

- J'étais réveillée, dis-je toute penaude.

- Vous avez besoin de quelque chose ?

- Non... j'ai cru comprendre qu'il y avait quelqu'un pour moi.

Le point de ma phrase prononcé, je fais enfin le lien. Il n'a jamais s'agit du docteur, ma pauvre cervelle est aussi infirme que moi. L'inconnu m'observe à son tour, j'essaye de ne pas y prêter attention, trop embarrassée. Mais je peux voir du coin de l'œil qu'il me détaille sans même s'en cacher. C'en est gênant, je commence à me balancer d'une jambe à l'autre nerveusement. J'ai envie de détaler, là, tout de suite.

J'avais oublié à quel point il est bizarre.

Thomas nous regarde l'un après l'autre, il scrute ensuite sa montre et lâche un long soupir.

- Normalement vous n'avez pas le droit à une autre visite aujourd'hui...

Il se tourne vers l'anglais, qui ne doit probablement rien comprendre mais qui ne me quitte pas des yeux. Me fixe pas comme ça, je suis pas ta traductrice !

- Mais je suppose que vous vous êtes bien reposée, et ce jeune homme est très têtu, poursuit-il.

Il ouvre grand ma porte et me fait signe de retourner d'où je viens. J'obéis pendant qu'il arrête l'anglais par le bras pour lui marmonner quelque chose d'incompréhensible, j'ignore même si c'est de l'anglais ou du français. Un mélange des deux sûrement. Puis, ils me rejoignent tout les deux dans la chambre. Je ne réalise pas vraiment ce qui est en train de se passer.

Collision//ZMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant