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S I X

[ média : Thomas ]

Je tombe. Je tombe ! Mes yeux s'ouvrent et mon corps se redresse de lui même, ne manquant pas de me faire souffrir au passage. J'ai le cœur au bord de l'explosion et ma respiration est beaucoup trop rapide. Assise au milieu de mes draps, les yeux écarquillés par la peur encore fraîche, j'observe l'environnement qui m'entoure. Je vérifie plusieurs fois que je me trouve bien dans ma chambre, dans mon lit, pour m'assurer que ce n'était qu'un rêve. Une fois l'adrénaline évacuée de mon système sanguin, je me rallonge et tente de me calmer. Je repense à tout à l'heure, au réconfort que m'a apporté Malik en étant là, allongé près de moi. Simplement, sans rien de plus. Sans échanger un mot ni un regard, juste son souffle chaud et rassurant s'écoulant sur ma nuque à un rythme régulier. C'est la première fois depuis que je suis ici, que je m'endors aussi rapidement. Le sommeil s'est abattu sur moi comme un rapace sur sa proie, je ne l'ai pas vu arriver. Je tâtonne la place à ma droite, même si je sais qu'il n'y est plus. Il est parti de la même façon qu'il est arrivé, comme un voleur.

Cette idée m'exacerbe. Ou alors il n'a pas osé me réveiller pour me prévenir qu'il partait. Je finis par être convaincu par la seconde alternative, qui plus est, est bien plus plaisante. Je passe ma main sous l'oreiller à la recherche de mon téléphone, que j'aperçois finalement sur la table de chevet. Je souffle et tends mon bras valide pour le saisir.

Quoi !

Cinq heure seize du matin ? Mais comment il peut être cinq heure seize ! C'est pas possible, je dors depuis hier après midi ? Merde, j'étais bien plus fatiguée que je ne le pensais. Quelque chose se serre dans ma poitrine, quelque chose directement relié à mes yeux et qui les fait s'humidifier. Je renifle et crispe mes paupières aussi fort que je le peux, dans l'espoir que la sensation disparaisse. Mais elle persiste.

Une première larme échappe à ma vigilance, suivie d'une seconde, et bientôt par toutes celles d'après. Rien ne semble pouvoir les arrêter, même moi je suis impuissante. Alors je subis, je les laisse s'emparer de moi, m'entraîner toujours plus bas. Et je tombe, je tombe.

Mes yeux sont rapidement embués. Me souvenant vaguement que mon frère devait me rappeler hier, je tente de faire mon schéma de déverrouillage avec le peu de visibilité qu'il me reste. Il m'a envoyé plusieurs messages hier soir.

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De : Adam

Salut Lou, comment tu te sens ? J'ai eu un petit problème au travail que je dois régler, je ne vais pas pouvoir t'appeler tout de suite.
Hier 18 : 36

De : Adam

J'ai pu me libérer plus tôt, veux-tu parler ? Donne moi de tes nouvelles, tu me manques.
Hier 19 : 17

À : Adam

Désolée de ne pas t'avoir répondu hier, je me suis endormis.
5 : 21

Je doute qu'il réponde, mais au moins il le verra quand il se lèvera. J'espère qu'il ne m'en voudra pas. Il voulait être présent pour moi, mais je suis presque sûre qu'il avait tout autant besoin de quelqu'un. Et je n'ai pas été là pour lui, encore.

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De : Adam

J'avais deviné ne t'en fais pas. Tu as dormis jusqu'à maintenant ?
5 : 23

À : Adam

Oui...
5 : 24

De : Adam

Je vois, tu devrais essayer de te rendormir il est très tôt.
5 : 26

À : Adam

Je ne suis plus fatiguée, et toi pourquoi tu ne dors pas ?
5 : 28