XXXIII

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Le réveil était dur vu le très peu de temps que nous avons eu pour dormir, mais il faut le dire, mon sommeil s'était porté à merveille grâce à Millie. Laquelle dormait encore dans mes bras, semblant totalement apaisée. Je profite néanmoins de ce calme pour l'observer et ainsi de la serrer un peu plus fort contre moi. Cette proximité m'avait manqué, elle m'avait manqué. C'était si bon de la retrouver sous cette angle là qu'au final je me demandais si je n'étais pas simplement atterri dans un rêve.

Et c'est d'ailleurs en glissant accidentellement ma main contre son bas-ventre que je me rends très vite compte que la jeune femme ne portait plus aucun tissu sur elle. Je ne me demande pas comment ni pourquoi en était-elle arrivée là. La seule chose à quoi je pensais à l'instant était de savoir comment j'allais me sortir de là. En effet, même si je ne devrais pas, je me sens très rapidement oppressé dans le caleçon que je portais actuellement. J'ignorais qu'il m'en fallait si peu pour que cette envie naisse dès le matin à l'aube.

Putain.

Je tente cette fois de quitter le lit sans trop me montrer brutal, risquant de réveiller la jeune femme à tout moment. Je ne voulais pas qu'elle me voit dans cet état, pas encore. J'avais honte de montrer ce côté-là de moi, ce n'était surtout pas approprié. Elle dormait paisiblement pendant que de mon côté, je commençais à la désirer.

Toutefois, la blonde se fait réveillée par ma faute, elle se redresse doucement, m'apercevant quitter précipitamment le lit. N'étant sans doute pas en accord avec mon action, elle ajoute :

— Finn.. Tu vas où comme ça?

— Oh, t'es réveillée. Pardon, je voulais pas.. Je-j'vais prendre une douche. Tu peux te rendormir, s'il te plaît?

— Qu'est-ce qu'il y a? Ça va pas?

— Ça va, ça va. J'veux juste que tu te reposes encore, t'as pas beaucoup dormi.

— Pourquoi tu te caches comme ça? Qu'est-ce qui t'arrives?

Millie commence à s'inquiéter, de quoi rendre la situation d'autant plus pénible, mais si elle savait... Celle-ci s'approche, cherchant à retirer l'oreiller qui se trouvait autour de ce que je tentais de cacher à tout prix. La britannique dévoile sans mal son corps en s'approchant de moi, en la contemplant furtivement, je me sentais déjà au plus mal dans le tissu que je portais. J'avais juste besoin de le retirer au plus vite.

— Pourquoi tu t'es déshabillée? J'ai la gaule putain.

— Oh, hum. Pardon, j'ai eu chaud dans la nuit alors.. Je ne pensais pas que tu serais comme ça..

Pourtant, la jolie blonde ne recule pas d'un pas malgré son air « innocent ». Au contraire, elle s'obstine à rester avant de prendre ma main dans la sienne. Je la questionne du regard, ne comprenant pas ce qu'elle avait derrière la tête. Ce n'est qu'au moment où je sens ma main s'orienter entre l'intérieur de sa cuisse que tout me semblait si clair d'un coup. Comme captivé, je me laisse totalement porter sans trop savoir où cette situation allait bien pouvoir nous mener. Néanmoins, je réalise qu'elle n'était pas non plus indifférente à notre échange au vu de sa sécrétion furtive. Et il fallait bien avouer que c'était particulièrement satisfaisant d'être à l'origine de tout ça.

— Ça fait deux ans que j'attends ça... Soulage-moi je t'en supplie...

Moi qui voulait faire les choses bien dans l'espoir de nous redonner une seconde chance... J'étais déjà grillé. Ne me voyant pas forcément réagir, Millie prend les devants en se positionnant au-dessus de moi. Elle faisait déjà ça comme une cheffe.

L'envie était bien présente et je ne l'avais jamais autant désiré qu'à cet instant. Seulement, j'ignorais comment faire et elle seule menait la danse, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Très entreprenante, elle s'empare du tissu de mon sous-vêtement avec ses dents de façon à le faire glisser. Quel soulagement.

La jeune femme remonte jusqu'à mon cou et prend soin de l'embrasser avec délicatesse dans le but d'atteindre cette fois mon torse. La limite était bien sûr mes lèvres, même si elle ne le savait pas encore. Faire les choses dans l'ordre était l'une de mes premières ambitions depuis nos retrouvailles. Bien qu'aujourd'hui... Ça ne se passait pas du tout comme prévu.

C'est au moment où elle s'apprête à mettre fin à mes supplices que je reçois un appel. Millie me fait comprendre de ne pas répondre, jusqu'au moment où elle reçoit le même appel quelques secondes plus tard.

— La promo, merde.

Nous n'étions pas vraiment en retard, mais il est fort possible que nous n'allons pas arriver dans les temps avec cette circulation New-yorkaise.

— Restes... On peut très bien avoir dix minutes pour nous? me propose-t-elle en déposant plusieurs baisers entre mes clavicules et mon cou.

— On devrait pas. Pas comme ça en tout cas.

Inutile de deviner que Millie était à présent vexée, une fois de plus je dirais. Culpabilisant, je me contente de lui déposer un baiser sur son front et de me lever, car si je m'écoutais, je resterais dans ce lit avec elle toute la journée.

— T'avais l'air d'en avoir envie pourtant, je comprends pas... Qu'est-ce que tu veux dire par « pas comme ça »?

— Je vois pas l'intérêt de coucher avec toi maintenant alors qu'on est pas ensemble.

— On est pas obligé d'être ensemble pour ça... Et puis, reconnais qu'il y'a une certaine tension entre nous, qu'on en a envie tout les deux.

Elle n'avait pas tort sur ce coup là, même un aveugle le verrait. J'étais pourtant convaincu que ce n'était pas le moment, que je voulais faire les choses bien. Bien que je n'étais pas très loin de céder à la tentation. Et si elle continuait, c'est ce qui allait arriver.

Mimant mon action, Millie se lève en me faisant face. Elle ne reculait définitivement devant rien puisqu'elle se permet de glisser le bout de ses doigts le long de mon torse, n'hésitant pas une seule seconde à atteindre ma verge.

— On sait tout les deux que ça va bien finir par arriver... Alors, autant se donner un tout petit avant-goût?

— Je t'ai connu un peu plus professionnelle, mademoiselle Brown.

Ma partenaire sourit à cette remarque, bien trop fière de me voir céder et d'obtenir ce qu'elle voulait. Par ailleurs, je me réinstalle un peu plus confortablement sur le lit afin de la laisser m'offrir ces quelques minutes de bon temps. N'étant de suite pas insensible à ce qu'elle entreprenait, mon corps se relâche totalement au moment d'entamer ces doux va-et-vient. C'était pour moi une toute nouvelle sensation, jamais aucune fille ne m'avait touché et je dois dire que Millie faisait ça si bien pour une première fois. En effet, en plus de me satisfaire, elle ne se prive pas de parsemer mon corps de baisers. Au terme de deux petites minutes, la belle blonde n'y allait déjà pas de main morte c'était le cas de le dire, et étrangement, je me permets même de gémir face à elle sans la moindre pudeur. Elle se prépare ensuite à l'immiscer en bouche, mais à ma grande stupéfaction, elle ne le fait pas.

— Tu vas sincèrement me laisser comme ça?

— On avait dit un avant-goût.. Deux minutes c'est pas trop mal?

— Alors dans ce cas, tu vas devoir attendre pour ton avant-goût ma chère. On va vraiment être très en retard cette fois.

— T'en as pas envie? me demande-t-elle, sans doute pour s'assurer du contraire.

— Tu sais très bien que si, sinon je ne me serais jamais réveiller dans cet état là...

Son jolie sourire timide prend forme entre ses lippes, celles que je rêvais d'embrasser depuis nos retrouvailles. Il était cependant préférable de la laisser attendre encore. Et j'admets que c'était plutôt amusant de la voir me courir après.

— Et au fait, merci pour ça... J'veux dire, je m'attendais pas à ce que ce soit aussi bon pour un simple avant-goût, avoue-t-il avec assez de retenu.

— Pas de quoi, répond-t-elle toujours timidement. Tu me revaudras ça, finit-elle par ajouter suivi d'un léger clin d'œil.

Puis elle dépose un baiser dans le coin de mes lèvres avant de partir au plus vite se préparer.

secret par amitié [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant