secret par amitié [TOME 2]

VIII.

Millie

Grâce à l'aide de Finn, je parvenais enfin à tenir sur moi-même, sans même tombé. Avant ça, il m'était totalement impossible de patiner et donc de me servir de mes patins, alors qu'à présent, tout s'arrangeait par miracle. J'étais assez fière de moi pour le coup, bien que Finn ne cessait de me faire rire sans aucune raison. Avec lui, je riais constamment, sans vraiment savoir pourquoi au final.

— Attention, tu vas patiner toute seule cette fois, m'avertissait-il.

Tout à coup, je ne me sentais plus du tout en total confiance. À ses dires, un sentiment de panique commençait à s'emparer progressivement de moi. Seulement, je ne devais pas me concentrer uniquement sur ça, cette angoisse de tomber devant toute cette foule et de risquer que l'on se moque de moi. Je me sentais déjà assez ridicule comme ça, même avec l'aide précieuse de Finn, je n'avais pas besoin de me regarder pour savoir que je patinais n'importe comment.

N'étant pas encore totalement prête à patiner toute seule, je commençais à m'agripper au bras de Finn comme je le pouvais, allant même jusqu'à lui faire mal s'il le fallait.

— Fais-moi confiance, tu crains absolument rien, dit-il en ne pouvant s'empêcher de rire.

Tu dois lui faire confiance. Tu dois lui faire confiance, répétais-je sans cesse dans ma tête. Pourtant, ça n'avait pas l'air d'être si compliqué que ça. Il suffisait simplement de se laisser-aller, mais je n'y arrivais pas, j'étais pitoyable.

— Millie, bébé. Écoute moi, je vais te lâcher seulement quelques secondes, et si tu ne t'en sors pas, je te rattraperai. Mais je ne vois pas pourquoi tu n'y arriverais pas, il n'y a rien de plus facile. Et puis, si tu tombes, qu'est-ce que ça ferait? Regarde autour de nous, la plupart des gens ici arrivent à peine à patiner.

La plupart des gens? C'était des enfants d'au moins cinq ans de moins que moi. Enfin, je lui souriais malgré tout, même lorsque je voyais des filles de mon âge, une partie d'entre elles patinaient quasiment comme des professionnels, on se serait presque cru dans une compétition. Tout compte fait, je crois que je n'avais pas vraiment le choix, sinon, il ne me lâcherait pas avec cette histoire.

— D'accord, c'est bon.. soufflais-je.

Tout de même, il devait trouver ça étrange que je l'emmène ici, lui qui sait parfaitement patiner, et moi non, j'angoissais. Je m'étais dit que pour cette fois, je pouvais bien faire une exception, surtout pour son anniversaire. Je voulais simplement lui faire plaisir.

Sans attendre, il me lâcha. Je ne cachais pas mon angoisse, au contraire. Cependant, je ne m'attendais pas à y arriver d'un seul coup, je commençais alors à patiner, sans l'aide de personne autour, et surtout sans tomber. Satisfaite, je décide alors de poursuivre mon chemin alors que, Finn de son côté, m'attendait de l'autre côté. J'en profitais alors pour me tourner vivement vers sa direction, afin de lui montrer que je me débrouillais et que je n'avais visiblement plus besoin de lui. Seulement, à ce geste, je finis par glisser, assez violemment d'ailleurs.

Pourtant, j'avais été prudente. Du moins..

En relevant la tête, je pouvais déjà apercevoir le regard amusé de plusieurs filles qui se tenaient juste derrière moi, dont une que je reconnaissais parfaitement. Elle était d'ailleurs la cause de ma chute, elle avait donc osé me faire un croche-patte. Iris, évidemment.

— Regarde où tu vas, imbécile, me lança t-elle.

Le plus gênant dans tout ça, c'est que je ne parvenais même pas à me relever. Heureusement, Finn pointa enfin le bout de son nez.

— Ça va? T'as rien? s'enquit-il en m'aidant à me relever.

— Non.. soupirais-je à mi-voix.

J'avais tellement honte, moi qui voulais bien faire, j'avais tout raté. Tout ça à cause d'Iris, d'ailleurs, elle avait vite déguerpi en voyant Finn arriver. J'ignorais pourquoi elle était là, alors qu'on la croyait tous dans un autre état.

— Qu'est-ce qui s'est passé? J'ai tourné la tête deux secondes et puis tu es tombé.. T'es sûr que ça va?

— Oui ça va. Et je sais pas, laisse tomber. Je ne suis pas faite pour ça, c'est tout.

J'aurai pu lui dire qu'Iris était de retour en ville, et qu'à cause d'elle, je m'en sortais avec une douleur à la cheville, mais non. Cette fille était la plupart du temps, la source de tout nos problèmes et de toutes nos disputes, et je ne voulais surtout pas revivre cette période de l'an dernier.

— Dis pas ça, il te suffit juste encore un peu d'entraînement, mais ici, ce n'est pas l'endroit idéal, répondait-il. Tu veux qu'on rentre?

— Surtout pas, dis-je en secouant faiblement la tête, il est beaucoup trop tôt.

Je n'avais pas envie de tout gâcher, surtout pas, pas aujourd'hui. Toutes nos sorties ensemble viraient à la catastrophe, il y avait toujours un problème ou bien quelqu'un qui essayait d'anéantir notre moment. Sauf que cette fois, je ne pouvais pas me permettre de tout annuler et de rentrer sur un coup de tête.