IX.

764 92 88
                                    

Finn

Millie avait donc décidé de continuer, malgré sa chute. Quant à moi, je n'étais pas très confiant. Certes, je n'avais pas vu la manière dont elle était tombé, mais je ne voulais en aucun cas qu'elle se fasse mal à nouveau, car même si elle essayait de le camoufler, je remarquais que son visage se crispait.

— Millie, ça va?

— Finn, je t'assure que ça va. Arrête de me demander la même chose tout les cinq secondes.

— Je m'inquiète, c'est tout, soufflais-je.

— Je sais bien mais c'est rien, je suis juste tombé. J'aurais dû t'écouter et faire attention.

Cependant, elle ne me regardait pas. On aurait presque dit qu'elle fuyait mon regard, et je savais que dans ces moments là, elle ne disait pas la vérité.

— Regarde moi, poursuivais-je en ne la quittant pas des yeux.

Lentement, mon index se glissa froidement sous son menton, ainsi, son regard croisa le mien. Elle me regardait enfin, droit dans les yeux, ces derniers étant plus brillant que jamais, elle me répondit d'un air abasourdi:

— Crois-moi, s'il te plaît. On ne va pas en faire toute une histoire quand même.

— Non, mais il y a autre chose. J'en suis convaincu maintenant.

— Arrête de te tracasser pour rien, Finn, s'il te plaît, dit-elle cette fois d'un air attendrissant.

Je ne voulais pas l'embêter avec ça, et puis, j'avais tendance à m'inquiéter pour rien, c'est vrai. Après tout, ses explications m'avaient bien l'air plausible, bien qu'encore une fois, la façon dont elle s'adressait à moi semait encore le doute. Je ne savais que penser, mais pour éviter tout conflit, je devais lui faire confiance et la croire coûte que coûte.

Sans ajouter quoi que ce soit, par peur que cela puisse l'agacer, mes bras se dirigèrent autour de ses hanches, tandis que sa main venait se poser tendrement sur ma joue. Mes doigts ténues effleuraient sa peau glacée à l'instant où ils se glissèrent sous son haut. Nos lèvres s'approchèrent dangereusement, malgré cette foule, je n'avais pas honte de m'afficher avec ma petite amie en étant aussi tactile qu'à cet instant. J'en profitais même pour resserrer notre étreinte, avant que mes lèvres ne viennent s'écraser contre les siennes.

— Oh mais qu'ils sont mignons! s'écria une fille, qui se tenait probablement derrière nous.

Cette voix. Une voix qui m'était d'ailleurs très familière, mais je ne me souvenais plus d'où exactement. Coupant court à notre moment, nous séparons alors nos deux lèvres. Nous nous retournons alors vers la fille en question et par surprise, nous découvrons Iris. Sur le moment, je me demandais ce qu'elle faisait là, sachant ce qu'il s'était passé l'année d'avant.

— Tiens, ça, c'est pour m'avoir piqué mon cavalier au bal d'hiver, répliquait-elle en renversant sa boisson chaude sur Millie.

Sans grande surprise, Millie semblait outrer par ce geste, et moi le premier.

— Non mais ça va pas? T'es malade!m'égosillais-je.

— Toi, tu ferais mieux de te taire. Au lieu de fricoter à Berlin avec je ne sais quelle autre fille.

— Quoi? demandait Millie, complètement désemparé.

Comment savait-elle ça au juste? Tout ça, c'était privé, personne à part Kendra ne m'avait vu ce soir là. Et puis, nous ne faisions que parler, seulement, je crois que cette histoire ne va pas plaire à Millie, même pas du tout.

— Ah donc, elle n'est pas au courant alors que tout le monde ici le sait. Bravo Finn, de mieux en mieux, riait Iris. Bon, je dois vous laisser, j'ai une séance de manucure dans moins de dix minutes et à cause de vous, je risquerais d'être en retard.

J'aurais voulu répondre, mais ça n'en valait pas la peine. Alors, une fois qu'elle sortit de la glace, accompagnée de ces deux autres toutous, je soufflais, même en sachant que j'allais devoir me justifier auprès de Millie.

— De quoi elle parlait? Tu peux m'expliquer?

Sur le coup, j'eus énormément de mal à m'exprimer, pourtant, avec Kendra, nous n'avions fait que parler, rien de plus. D'ailleurs, je n'ai pas hésité à la remettre en place, au moment où elle s'est mise à s'intéresser sur ce que faisait Millie pendant mon absence. Je ne vois pas où était le mal dans cette histoire. À part le fait que je n'avais rien dit à ma petite amie, tout en sachant qu'elle n'appréciait pas Kendra.

— Écoute, t'énerves pas mais.. Quand tu étais à Hawaï, et moi à Berlin, j'ai rencontré Kendra et..

En une fraction de seconde, le visage de Millie se décomposa, j'ignorais ce qu'elle s'imaginait à cet instant, mais il était bien clair pour moi que je n'oserais jamais la trahir, et encore moins lui faire du mal.

— Vous vous êtes embrassés? me demandait-elle en osant à peine me regarder dans les yeux.

— Quoi? Mais non! Jamais je ne ferais ça, tu me connais quand même, répondis-je en ayant l'air le plus sincère possible. Cette histoire est tellement stupide, tu ne devrais même pas la croire après tout, tu sais très bien qu'Iris fout la merde partout où elle passe, poursuivais-je.

— Je le sais bien, mais si elle dit ça c'est pas pour rien, et puis elle avait l'air d'être sûr d'elle en disant ça.

— Elle dit n'importe quoi, j'ai fricoté avec personne. J'ai juste parlé avec Kendra, où est le mal?

— Tu sais très bien que je n'aime pas cette fille, et tu aurais pu au moins m'avertir qu'elle était là-bas avec toi, mais tu ne m'as absolument rien dit.

— Je suis pas censé te dire tout ce que je fais à chaque fois. Redescends un peu de ton petit nuage millie, on est encore que des ados.

Le plus triste dans cette histoire, c'est qu'elle ne pouvait que se fier aux paroles d'Iris, alors qu'elle savait tout autant que moi de quoi elle était capable pour parvenir à ses fins. Seulement, à mes mots, Millie se dirigea vers la sortie, sans rien ajouter. Encore une fois, sans m'en rendre compte, j'y suis allé un peu fort. Et comme disait le proverbe, tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, je m'en souviendrai cette fois.

secret par amitié [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant