XI.

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Finn

L'intérieur du van était désormais plongé dans un calme olympien, et ce, depuis que nous sommes entrer dans ce dernier. Je n'avais pas l'habitude de ce genre d'ambiance, celle ou personne ne parlait, excepté les fois où elle me faisait la tête, comme aujourd'hui. D'habitude, on ne s'arrête jamais de parler, on parlait de tout et de rien à la fois, même qu'on riait également sans s'arrêter, mais lorsque l'on avait affaire à ce genre de calme, on ne cessait pas de se câliner.

J'angoissais simplement à l'idée qu'elle me repousse à la moindre approche, mais si je ne faisais rien, ça n'allait jamais s'arranger. Je décide alors de m'installer à sa gauche, puisqu'elle s'était installée en face de moi. Seulement, une fois à côté d'elle, elle ne se gêna pas pour changer de siège.

— À quoi tu joues? Arrête de m'éviter, dis-je cette fois sur un ton quelque peu agacé.

Cependant, elle ne me répondait pas, tout ce que je craignais. Elle était accoudée au bord de la vitre, en regardant l'horizon. Je ne savais plus quoi faire, c'est comme si elle en avait complètement rien à faire de ce que je lui disais. C'était déjà assez difficile de s'excuser, j'ai toujours eu un blocage à ce niveau-là, et voilà qu'elle ne me facilitait pas la tâche.

— Je suis en train de te parler là, tu pourrais me répondre?

— J'ai rien à te dire, marmonnait-elle.

Je m'apprêtais alors à lui répondre, mais le van s'arrêta au même instant. C'était pourtant le moment idéal de me justifier auprès d'elle, qu'elle me réponde ou non m'importait peu, je voulais simplement lui expliquer et lui faire comprendre que la version que lui avait donné Iris était totalement fausse.

En sortant du van, je m'aperçus immédiatement que nous n'étions pas devant chez moi, mais bien devant chez Millie.

— Pourquoi on va chez toi? lui demandais-je d'une voix étonnamment calme.

— Je t'expliquerai, dit-elle laconiquement.

Sa réponse fut brève, mais à quoi je m'attendais? Elle était toujours énervée contre moi, mais jusqu'à quand?

En entrant à l'intérieur, ses parents étaient là, ainsi que sa petite sœur, évidemment, ils me souhaitèrent tous un joyeux anniversaire. Ava s'était agrippée à moi, visiblement contente de me revoir.

— Viens, on monte, me susurra Millie.

Sans hésitation, je la suis, sans vraiment savoir ce qu'il m'attendait. Est-ce qu'elle allait m'écoutait cette fois? Évidemment, sans trouver un autre moyen d'éviter le sujet.

— On va devoir rester ici en attendant les autres, concluait-elle en fermant la porte derrière moi.

— On aurait pu rester au parc.

— Je suis couverte de chocolat je te rappelle. Et puis, si c'est pour recroiser Iris, c'est même pas la peine.

— Qu'est-ce qu'on s'en fout d'elle? On fait ce qu'on veut que je sache, on ne va pas se priver de sortir à cause d'elle.

— Elle m'a humilié, devant tout le monde. Et tu n'as même pas levé le petit doigt pour me défendre. Oh, mais c'est vrai attends, dès qu'elle a parlé de cette histoire à Berlin, tu n'as plus rien dit. C'est à croire qu'elle disait la vérité.

Cela faisait maintenant plus d'un an que nous étions ensemble, mais malgré ça, elle continuait à ne pas me croire sur certaines choses. Ça me faisait doucement rire, évidemment, c'était nerveux. Je suis quand même son petit-ami, normalement, elle devrait me faire confiance.

— À quoi bon répondre à ce genre de stupidité? Tu sais autant que moi qu'elle raconte n'importe quoi. Tu te sentirais vraiment bête si tu savais la vérité.

À nouveau, elle fuyait mon regard, et garder ses yeux rivés sur ses chaussures. J'avais cette fois la sensation qu'elle hésitait. Je profite alors de cette occasion pour glisser ma main dans la sienne, et étrangement, elle se laissa faire.

— Crois-moi, je m'en veux de ne t'avoir rien dit. Mais je savais comment tu allais réagir, comme tu ne m'avais pas l'air d'aimer Kendra. Sauf que, j'ai absolument rien fait de mal. Elle est venue à Berlin sans prévenir alors que j'étais en plein concert. Elle m'a dit qu'elle avait décroché un stage là-bas, mais pour rien te cacher, j'ai l'impression qu'elle me raconte n'importe quoi depuis le début.

Elle haussa ensuite un sourcil mais reprit rapidement une expression neutre, comme si elle n'était pas étonnée d'apprendre tout ça.

— Elle voulait sortir alors je l'ai accompagné. Je n'allais quand même pas la laisser toute seule dehors.

— Même si tu savais que je ne l'aimais pas? Non mais c'est comme si je sortais dehors avec Jacob Sartorius, tu aurais réagi comment dis-moi?

— Ça n'a rien à voir. Ce mec a foutu la merde entre nous, je me suis même battu avec lui, et j'en passe.

— Non justement, elle fout aussi la merde entre nous. Regarde où on en est maintenant.

Dans un lourd soupir, je viens passer une main tremblante dans mes cheveux, à tel point que j'étais énervé. Énervé contre tout ces gens qui ne cessait de semer la zizanie entre nous.

— Oui d'accord, on est sorti en pleine nuit, et alors? Tu veux vraiment savoir ce qu'on a fait? On a juste parlé, putain, c'est tout ce qu'on a fait. La seule chose qui m'a énervé, c'est qu'elle se demandait ce que tu faisais. Elle en a même conclu que tu me trompais avec un autre mec.

— Pardon? demandait-elle, abasourdie par ce que je venais de dire.

Instantanément, son regard s'était redirigé vers le mien. Elle n'avait pas l'air d'apprécier, en même temps, je la comprenais. Toutefois, son visage redevint neutre, et une expression indéchiffrable se peignit sur ce dernier.

— Passe-moi ton téléphone, dit-elle de son air déterminé, mêlé à une pointe de colère.

J'ignorais totalement ce qu'elle voulait faire, ni pourquoi, mais j'allais certainement bientôt le savoir. Sans la moindre hésitation, je finis par lui donner mon téléphone. Une fois entre ses mains, un mince sourire malicieux vint se dessiner sur les lèvres de ma petite amie, alors qu'elle était sur le point d'envoyer un message à Kendra.

secret par amitié [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant