XVIII.

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Malgré ma volonté d'arrêter ce que j'étais en train de faire, la tentation prenait le dessus. Et le fait que Noah avait décidé de m'énerver n'arrangeait en rien les choses, ainsi que Millie qui jouait avec mes nerfs. Je ne serais compté le nombre de joints que je venais de fumer après le départ de Noah, mais cela faisait déjà beaucoup trop à mon goût. Je tentais alors de me lever, une cigarette entre les doigts, parvenant à peine à respirer avec toute cette fumée dans ma chambre, on y voyait presque rien, on se serait même cru dans un brouillard.

— Tu vas où comme ça? T'en as déjà marre?peinait Jack a ajouté.

— Je sors prendre l'air, j'ai la tête qui tourne, lui répondis-je avec difficulté.

— C'est parce que t'en as pas eu assez ça, en concluait-il d'un ton totalement naturel.

Il en profita même pour me redonner le sachet de poudre blanche. Bêtement, je le pris. J'étais tenté même si j'avais conscience que ce n'était pas bon pour moi.

Je ne pus m'empêcher de regarder Jack au même instant, ses yeux étaient plus rouge que jamais et je pouvais également constater que ses pupilles étaient fortement dilatées. Je me doutais que c'était le cas pour moi aussi, et j'appréhendais la réaction de Millie en me voyant dans cet état.

Je commençais alors à déposer une légère partie de la poudre sur ma table, en répétant les mêmes gestes que tout à l'heure. J'essayais tant bien que mal de me dépêcher, en voyant mes mains se mettre à trembloter à une vitesse folle.

Sauf qu'une nouvelle fois, quelqu'un se mit à frapper à la porte, je manquais d'ailleurs de renverser tout le contenue de la poudre sur la  moquette.

— Finn, ouvre-moi s'il te plaît..

Évidemment, rien qu'en entendant mon prénom, je pus aussi vite reconnaître la voix de ma petite amie. Tout à coup, l'angoisse me montait, puis par réflexe, je finis par me retourner vers Jack qui lui ne bronchait absolument pas.

— Une seconde, lui répondis-je en ramassant la poudre dans un mouvement de panique.

Je finis par ouvrir les fenêtres histoire d'aérer la pièce même si cela ne fonctionnera pas en une seule seconde de temps. Je me mis alors à bombarder ma chambre de parfum et de déodorant, du moins tout ce qui se trouvait à ma portée.

— Tu fais quoi sérieusement? s'impatientait Millie encore derrière la porte.

— Putain, fais chier, marmonnais-je en apercevant que les odeurs ne partaient toujours pas.

Sans oublier le fait qu'il y avait des mégots de joints un peu partout dans la chambre, et moi, qui étais loin d'être dans mon état normal. Incapable de pouvoir faire plus, je décide d'ouvrir la porte à Millie en ayant l'air le plus normal possible.

— Qu'est-ce que tu faisais? T'es avec qui? me questionnait-elle subitement.

— Avec Jack. On s'apprêtait à descendre justement. Je te rejoins dans deux minutes.

Alors que j'étais sur le point de refermer la porte, afin qu'elle ne puisse pas entrer et découvrir l'état de ma chambre, cette dernière finit par retenir la porte en me lançant un air interrogateur.

— Approche, me dit-elle doucement.

Sans trop savoir pourquoi elle me demandait ça, je me laisse approcher vers elle. Bien entendu, je me mis à sourire bêtement.

— T'as fumé? s'enquit-elle après avoir inspecté rapidement mes yeux.

Dans un haussement de sourcil, je lui demande en retour:

— Qu'est-ce qui te fais dire ça?

— Répond à ma question. T'as fumé ou pas?

Son regard était tellement perçant que je n'osais trop rien dire, peut-être par peur de dire une connerie.

— Je prends ça pour un oui, soufflait-elle. Non mais regarde toi, tes yeux.. Qu'est-ce que tu as pris sérieusement?

— Qu'est-ce que ça peut te foutre?

— Pardon? répliqua t-elle d'un ton abasourdi.

— Ouais. J'ai pris de la drogue, et alors? Je suis chez moi, je fais ce que je veux après tout. Tandis que toi tu t'es pas gêné pour te montrer à moitié à poil devant tout le monde.

— D'abord c'était pas mon idée, et je te permets pas de me parler comme ça...

— C'est bien. Retourne donc allumé tout ces mecs au salon, on dirait que tu sais faire que ça.

Il n'en fallut pas plus pour qu'elle me gifle, alors que ses yeux devenaient déjà larmoyants. Sur le moment, je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait, et je ne réalisais d'ailleurs pas ce que je lui disais. Tout ça me parut totalement normal.

— Je veux plus jamais te revoir, me lança t-elle avant de dévaler les escaliers.

Je n'avais même pas eu le réflexe de dire quoi que ce soit d'autre, ni même de la rattraper. Ce que je n'aurais absolument pas fait en temps normal. Jamais je ne lui aurais parlé sur ce ton, elle comptait bien trop pour moi. Seulement, la situation était différente. J'étais sous l'emprise de la drogue, et c'est à peine si j'avais compris la signification de sa phrase.

C'est pourquoi je rejoignis à nouveau Jack dans ma chambre, ma fête d'anniversaire était déjà une catastrophe, je ne me voyais pas descendre et m'amuser avec tout le monde. J'avais également la sensation de ne pas avoir dormi depuis au moins une bonne semaine, et une folle envie de manger tout et n'importe quoi. L'effet que me provoquait la drogue était vraiment.. étrange.

secret par amitié [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant