C'est un défilé, défilé de couleurs, de villes et de gens. Le voyage passe à une allure folle, de façon à ce que nos passages à Stockholm, Berlin et Amsterdam soient si court que j'ai l'impression de les avoir rêvés. Il ne nous reste plus que l'arrêt à Londres avant de rentrer à la maison. Assise dans la chambre d'hôtel, j'observe du coin de l'œil les garçons fumer sur le balcon. Ethan se détache des autres, avec son teint halé et ses cheveux extraordinairement longs. Il me surprend en train de l'observer en rêvassant et il me décroche un de ces petits sourires timides mais puissant dont il a le secret. Victoria traîne vautré sur le lit en petite tenue, elle est plongée dans la contemplation de ses réseaux sociaux. Depuis le concert de Paris, elle et les autres ne cessent de me répéter que le travail que je fournis est incroyablement professionnel, ils sont en extase devant mes photos et la tournure de mes phrases qui à chaque fois, tiennent le public en haleine. J'ai beau me justifier en disant que j'ai étudié pour cela et que je ne fais vraiment rien de compliqué, ils ne veulent rien entendre. Pour eux, je suis la reine des écrans.
Je replace une de mes mèches blondes derrière mes oreilles, il serait temps que je me coupe les cheveux. Quand j'étais plus jeune, ma mère disait tout le temps que des cheveux en bonne santé devaient être coupé tous les trois mois d'au moins huit centimètres. Si elle me voyait aujourd'hui, elle hurlerait sûrement en remarquant que mes cheveux sont abîmés sur une bonne dizaine de centimètres.
En me retournant vers la fenêtre, je me fais surprendre par un rayon du soleil particulièrement aveuglant. Le temps à Londres devait pour moi être gris et froid, en tant qu'adepte du mauvais temps, c'était une aubaine. Au lieu de quoi, il fait chaud et le soleil ne semble pas prêt à retourner se cacher. Je me lève et étends mes jambes douloureuses, rester assise les à engourdies. Tout le monde semble occuper et je m'ennuie à mourir dans cette chambre. Le temps qui pour une fois semble être clément dans ce pays me donne finalement une idée. J'enfile mes bottes et mon manteau à la hâte.
- Je sors.
- Bah, tu files où comme ça ? Demande Victoria en levant à peine la tête.
- Juste faire un tour, je m'ennuie comme un lion en cage.
La bassiste hausse les épaules et retourne à son portable, les garçons ne semblent pas remarquer mon départ imminent. Je claque la porte en vaillant à ne pas la faire grincer et fonce vers l'ascenseur avant que les portes ne se referment. Déambuler dans les rues de Londres n'est pas désagréable. Un air frais règne dans l'atmosphère et une joie de vivre se fait sentir. Les boutiques aux lourdes décorations débordent de clients enjoués et les rues verglacées grouillent d'enfants traînant derrière eux des luges en plastiques colorés.
- Evangéline ?
Je me stoppe net, faisant crisser mes talons sur le bitume.
- Evangéline, c'est bien toi ?
Cette voix sonne de manière familière, mais je n'arrive pas à mettre un visage dessus. J'inspire un grand coup comme avant de me jeter à l'eau puis je me retourne en resserrant les pans de mon manteau ouvert autour de moi.
- Bon dieu mais oui, mais oui, c'est bien toi !
J'écarquille les yeux devant l'homme qui me fait face avec un immense sourire. C'est impossible, littéralement impossible.
- James ?
Ma voix se brise en prononçant son nom, un nuage de vapeur s'échappe d'entre mes lèvres.
- Je suis si heureux de te croiser ici Evy, je pense souvent à toi.
Je m'avance en trottinant vers lui et me jette dans ses bras qu'il m'ouvre en grands. Comme c'est bon de le revoir après toutes ces années, son odeur et sa chaleur réconfortante n'ont pas changé, c'est irréel.
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Sotto il sole di Roma
FanfictionPrête à tout pour poursuivre ses rêves, Evangéline a du mal à se laisser sombrer dans la tentation. Tandis qu'elle tente le tout pour le tout dans l'espoir de décrocher le job de ses rêves, elle perd le contrôle de sa vie. Les rêves pour lesquels el...