Numero - 7

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Le temps s'écoulait lentement et Katerina faisait les cent pas dans la salle d'attente, plus par ennuie que par inquiétude. Gabriel lui avait dit que devrait aller alors ça aller bien se passer, c'était lui l'expert alors elle le croyait.

Alors qu'elle allait passer sa main dans ses cheveux elle remarqua qu'elle avait du sang sur celles-ci. C'était le sang du chat qui s'était transféré à elle lorsqu'elle l'avait manipulé mais elle ne s'en était pas rendu compte jusqu'à maintenant.


Elle était là, debout à fixer ses mains. D'autres images se superposaient dans sa tête. D'autres souvenirs lui venaient en mémoire. Elle était fatiguée. Son esprit était trop épuisé pour réussir à faire la distinction entre ce qu'elle voyait vraiment et ce dont elle se souvenait. La rousse se mit à paniquer. Son rythme cardiaque s'accéléra, sa respiration devient haletante, la chaleur de son corps augmenta... Elle étouffa un sanglot et se mit à frotter ses mains entre elles de manière frénétique. Elle s'en brûlait les mains à les frotter ainsi mais le sang ne partait pas. Il était toujours là. A s'accrocher à elle. Désespérément. Inlassablement. Pourtant elle frottait.


Deux mains blanches saisirent ses poignets et les tirèrent à peine plus haut que son visage en les écartant l'un de l'autre. La brutalité du geste l'avait surprise et elle dû faire un pas en avant pour ne pas perdre l'équilibre. Elle clignait longuement des yeux tandis que son regard se focalisait sur un ciel hivernal et calme. Elle le voyait parler, mais les mots qui lui adressaient ne parvenaient pas encore à ses oreilles. Il le savait, mais il continuait tout de même, jusqu'à ce que son esprit revienne un minium.


- Tout va bien, tu es en sécurité. C'est ça, prend le temps de respirer. Lentement, doucement. C'est très bien. Tu vois ? Tu es en sécurité. Tout va bien, tu vas bien. Murmurait-il en boucle.


Katerina commençait à l'entendre de loin, il le savait, il le voyait dans son regard. Petit à petit, elle revenait à elle. Il continuait à la rassurer, sans la quitter des yeux et en massant doucement un certain point de ses poignets avec ses pouces. Elle continuer à le regarder, sans bouger, clignant lentement des yeux.

Lorsqu'il jugea la situation suffisamment stable, il l'entraina délicatement dans une petite pièce à droite, se débrouillant pour ne pas rompre le contact visuel qui, il le voyait, était le point d'ancrage à la réalité de la rouquine. La pièce était une salle de soin dans laquelle les ASV et vétérinaires recevaient les patients et leur propriétaire. Il y avait donc la table pour les soins, un lavabo avec plein de matériel professionnel sur le meuble à côté et un bureau.

Il continuait à la rassurer tandis qu'il ouvrit le robinet et rapprocha ses mains sous l'eau afin de les nettoyer. Au contact de l'eau, la respiration de la rousse s'emballa à nouveau.


- Tout va bien, reprit-il doucement, ce n'est rien, juste de l'eau. C'est un peu froid mais c'est tout. Tu sens ? (Elle cligna des yeux en guise de réponse) C'est bien, continue à respirer, comme ça, doucement... C'est bien. Cale-toi sur la mienne d'accord ? (Elle hocha lentement la tête et il sourit). C'est très bien Katerina, tu t'en sors très bien. Tu es en sécurité d'accord ? Tout va bien.


Alors qu'il jeta un rapide coup d'œil aux mains de la jeune fille sous l'eau pour voir s'il y avait encore du sang, il sentit la respiration de la jeune fille s'emballer à nouveau. Il ancra alors à nouveau son regard dans le sien.


- On respire Katerina, respire. Tout va bien. (Elle se calma) Voila c'est très bien. Maintenant, je vais m'occuper de tes mains d'accord ? Ne me lâche pas des yeux et reste calée sur ma respiration d'accord ? Tu peux faire ça Katerina ?

Âmes manipuléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant