Âmes manipulées

Numero - 8

Katerina s'étant couchée tard -ou tôt selon le point de vue-, elle ouvrit les yeux vers 14H.

Une fois bien réveillée et lavée, elle alla prendre son petit déjeuner. Au vu de l'heure, elle partit plus sur un brunch.

Alors qu'elle sirotait son café et finissait ses lamelles de pomme, son téléphone sonna, brisant le silence de son appartement. Elle consulta son écran, l'appel venait d'une ligne fixe, elle décrocha.

- Bonjour, je suis bien chez Mme Azarova Katerina ? Demanda un homme.

- Qui la demande ?

- Je suis le vétérinaire Bouchard, je vous appelle au sujet du chat de cette nuit.

- Ah oui, bonjour, comment va-t-il ?

- Mieux. Nous avons dû lui retirer son œil finalement, il a beaucoup de point de suture mais il se nourrit bien donc j'ai bon espoir. Vous l'avez amené au bon moment Mme Azarova, il n'aurait pas passé la nuit sans vous.

- C'est gentil Docteur Bouchard, mais tout le mérite vous revient ainsi qu'à votre assistant, il est entre des mains d'experts.

Le vétérinaire rit, gêné par le compliment. Outre les remerciements, c'était surtout l'attitude de la jeune femme qui perturbait le vétérinaire. Katerina était capable de sortir des mots emplis de délicatesse avec une voix des plus froide, c'était assez déroutant pour lui ; d'autant plus qu'il connaissait les Azarova et qu'il n'était pas habitué à une telle intonation.

- Bien, bien. Nous avons vérifié et le chat ne semble pas avoir de propriétaire mais, au cas où, nous avons passé une annonce. Vous êtes de la génération des réseaux sociaux, vous pouvez également le faire si vous le souhaitez. Dit-il avec bonne humeur

- Oui, c'est prévu. Mais votre assistant pense que c'est un chat qui a passé sa vie dans la rue.

- C'est également mon avis, mais ne sait-on jamais.

- En effet. Vous pouvez estimer son âge ?

- 6 ans, ce n'est pas encore un Senior.

Cela la fit sourire, il avait bien estimé, pensa-t-elle.

- Et si, dans le pire des cas, il n'a pas de propriétaire, que se passe-t-il pour lui ?

- Il sera envoyé à la SPA où il attendra d'être adopté ou de finir ses jours.

- Pas très reluisant, soupira-t-elle.

- Malheureusement c'est ainsi. Mais vous savez, ce sera peut-être mieux pour lui que la rue.

- Hum... Je me demandais... Vous pensez que je pourrai venir le voir avant ? Histoire de le voir un peu en forme vous voyez...

- Mais bien sûr, dit-il en riant, mais pas avant demain ou après-demain, il a besoin d'un peu de calme encore.

- Pas de soucis, merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'appeler docteur.

- Avec plaisir Mme Azarova, passez une excellente journée.

- A vous également.

Et ils raccrochèrent. Elle sourit, le chat allait bien.