8. Âme soeur

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Le week-end était enfin là. J'avais présenté Will à Gareth, ils parlaient beaucoup de D&D et d'art. Je venais d'apprendre que les comics plaisaient à Gareth. Comme quoi, on ne connait pas même nos amis les plus proches. Ce soir j'allais enfin revoir Steve.

Il avait passé la semaine à travailler et n'avait pas pu me consacrer un peu de son temps, mais ce soir il n'y aurait que lui et moi, et un bon film qu'il avait pris soin de louer à son travail. Il avait pris de l'horreur, un thriller horrifique pour être plus précis. Il m'avait dit au téléphone hier soir qu'il l'avait pris car le vampire dessus lui rappelait moi, et que même s'il n'aimait pas l'horreur, ça lui donnerait une occasion de se blottir contre moi.

J'avais hâte d'être ce soir, ma popularité à l'école n'avait fait que croître et parfois on me suivait même jusqu'aux toilettes pour savoir où j'allais. Les filles me parlaient tout le temps, elles voulaient sûrement sortir avec moi une semaine pour augmenter leur cote de popularité puis me quitter et inventer que je les avait trompées.

Je pense que je lisais trop de romans pour ados pour le moment. Je ne trouvais plus de romans médiévaux que je n'avais pas lu pour le moment alors je m'étais rabattu sur les histoires d'amour pour comprendre comment ça marchait réellement.

Je m'étais rendu compte que je n'étais jamais tombé amoureux avant de rencontrer Steve et que ça m'avait paru tellement évident que je n'avais pas eu le temps de me demander comment l'amour marchait. Cependant pour pouvoir aider Gareth au mieux je me devais de comprendre comment on faisait une déclaration, comment on draguait quelqu'un, comment on lui faisait comprendre qu'on l'aimait, mais malheureusement la fiction homosexuelle n'existait pas ou tellement peu qu'elle m'était parue inexistante.

C'est pour ça que je me forçais à lire de la littérature hétéro de nanas qui ont les hormones dans le chignon, et ce n'était pas très concluant. La majorité des narratrice aimaient les gars populaires alors qu'elles n'étaient que des intellos et elles devenaient belles à la fin grâce à un travail de groupe qui les avaient rapprochés l'un de l'autre. Je comprenais enfin pourquoi je préférais lire des romans médiévaux.

Malgré les mariages arrangés historique, les relations fictionnelles créaient des amours impossibles. La majeure partie du temps, les déclarations d'amour étaient des poèmes doux et beaux que la femme trouvait mignon. J'aimerais écrire un poème à Steve, peut-être que ça lui plairait.

Pour en revenir à ces filles, je recevais souvent des lettres anonymes dans mon casier. Je trouvais ça ridicule qu'il y a un mois elles me détestaient toutes, et que maintenant que j'étais passé à la télé elles voulaient sortir avec moi. J'avais de la chance d'avoir Steve, je savais qu'il m'aimait réellement, qu'il m'aimait pas pour des choses superficielles.

Après les cours, il vint nous chercher, Robin et moi. Ils avaient encore 2h de taf devant eux, mais je ne voulais pas rentrer chez moi. Je voulais enfin voir mon petit-ami, même s'il était derrière un comptoir à conseiller des clients ou à encoder des références de cassettes. Je le verrais, je pourrais lui parler quand il ne ferait rien, je pourrais lui raconter ma semaine horrible à me faire draguer par des filles toutes plus maquillées les unes que les autres.

J'avais l'impression de reprendre sa place, de devenir le roi Steve Harrington. Toutes les filles étaient à ses pieds, et même si moi aussi je l'étais, j'avais du mal à comprendre pourquoi elles voulaient toutes le même petit-ami. Même entre amies elles arrivaient à se battre pour l'avoir. Ce serait mentir que de dire que je ne comprenais pas ce qu'il avait de spécial, il était tout simplement spécial, mais je pensais qu'entre amies c'était première arrivée première servie et que les autres devaient aimer un autre garçon.

Je m'étais imaginer un manuel des filles qui s'appellerait "le manuel de l'amitié entre fille" où elles établissaient toutes leurs règles de base, un peu comme les règles d'un jeu. J'étais loin de me douter qu'elles étaient prêtes à se battre pour un garçon.

The Pact - SteddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant