Chapitre 9

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Le soleil brille haut dans le ciel et me brûle les yeux, je suis toujours en train de marcher pour rentrer au seul endroit qu'il me reste, même si l'envie de retourner dans cette maison est au plus bas je n'est pas d'autre solution.

Durant ma marche j'ai pu mettre au clair mes idées.

Je n'ai plus personne.

Je suis de nouveau seule, mais cette fois dans une ville qui m'est encore inconnue. Je n'ai plus mon téléphone, je l'ai laissé tomber durant ma course poursuite contre Louis. Je n'ai aucun moyen de contacter Noam ni même Ethan.

Je marche le long d'une route nationale quand j'entends le bruit d'un moteur qui se rapproche de moi. Je me retourne et remarque qu'une voiture bleue est en train de ralentir pour se placer sur le bas-côté. Je regarde vers le conducteur, et ce dernier ouvre la fenêtre.

-¿Qué hace una chica como tú a un lado de la carretera?( que fait une fille comme toi sur le bord de la route ?)

Je remercie alors mes heures passées devant la télévision espagnole qui m'ont permise de comprendre cette phrase, je répond à l'homme qui se tient devant le volant que je ne suis pas espagnole et qu'il faudrait que je rentre chez moi.

Il m'explique alors dans un anglais un peu bancal qu'il peut me conduire pour ne pas me laisser faire tout le chemin.

Hésitante, je finis par céder à sa proposition et je monte côté passager. Je lui indique brièvement où se situe la maison et je peux voir ses mains se crisper autour du volant. Je le regarde discrètement et demande ce qu'il ne va pas.

-L'endroit que tu me décris est très fréquenté par de mauvaises personnes, tu devrais te méfier d'eux ils n'ont pas de cœur et ne pensent uniquement à eux.

-Merci beaucoup de vous inquiéter mais je n'habite pas dans ce coin là précisément. Je suis en vacances et mon hôtel se trouve à proximité.

Il me sourit chaleureusement et continue de me parler. J'apprends alors qu'il s'appelle Giorgio et qu'il va sur ses 56 ans et qu'il n'a plus de famille lui non plus. En effet sa femme et sa fille unique sont mortes lors d'un accident de voiture il y a 6 ans. Il m'explique qu'il se dirige alors vers le cimetière afin d'aller leur rendre visite, comme il le fait toutes les semaines. Je trouve ce geste touchant.

Au bout de 20 minutes sur ce siège, Giorgio met le frein à main et me dit que nous sommes arrivés à destination. Je le remercie infiniment et quitte le véhicule. Alors qu'il démarre je le vois lever la main vers moi et me sourire, je fais de même et me retourne pour faire face à la place qui se tient devant moi.

Une énorme fontaine avec différentes statues sont installées en hauteur. Elles montrent une personne qui se tient le plus haut, avec un livre dans sa main, son regard est dirigé vers la personne en dessous d'elle qui tient une harpe, ses yeux sont fermés. Cette scène me provoque une sensation de bien être.

Je finis par me rappeler pourquoi je suis ici. Même si mes jambes me font mal je continue ma marche en faisant le tour de la place. Je navigue alors dans les rues et esquive les sifflements de certains hommes et les remarques d'autres femmes.

Le soleil se couche quand je reconnais enfin une rue, je m'enfonce dans cette dernière et tombe sur un croisement, je décide de prendre à gauche et m'enfonce dans une ruelle. Aucun bruit n'est présent mis à part mes pieds qui piétinent le sol. Au bout de 5 minutes de marche dans le silence j'entends du bruit. Je me réjouis en espérant être arrivé à destination mais je perds alors cette idée lorsque je me retrouve avec le dos de 4 hommes en face de moi. Je regarde alors la scène qui se déroule sous mes yeux.

Les 4 hommes sont en train de tabasser une personne à terre qui ne bouge pas, j'ai presque peur qu'il soit mort jusqu'au moment où il lève le bras comme pour signer sa capitulation.

Je m'apprête à faire demi-tour néanmoins mon pied vient cogner une poubelle et fait bouger cette dernière dans un bruit sourd. Les hommes se retournent vers moi, ils m'observent puis d'un hochement de tête l'un se met à courir dans ma direction. Prise d'adrénaline je cours dans la direction opposée.

Je peux facilement entendre l'homme qui me suit m'insulter de beaucoup de noms en espagnol. Malgré mes jambes je cours sans m'arrêter jusqu'à ce que je me retrouve en face de ce que je peux appeler sur le moment ma porte de sortie. Je me précipite et escalade le grillage. Je retombe sur les fesses de l'autre côté, et je peux apercevoir l'homme faire demi- tour.

Épuisé et à bout de souffle je me dirige vers la porte, j'essaye de l'ouvrir mais rien n'y fait elle est fermée à clef. Je me met à hurler de m'ouvrir mais personne ne vient. A bout de force, je m'assois sur les marches du perron et ferme les yeux.

Je sens des bras me prendre dans le dos et me porter. J'ouvre les yeux et j'ai le droit à du vert. Je me rends alors compte que je me trouve dans les bras de Noam, je le repousse mais il ne me lâche pas.

-arrête de bouger ou tu vas tomber.

-Lâche-moi.

-Ok

Sur ce mot, Noam me lâche sur le canapé et se retourne en direction des escaliers. Il n'en faut pas plus pour que tout ce que j'ai accumulé ne ressorte.

-Tu te fous de ma gueule hein ? EST-CE QUE TU SAIS AU MOINS CE QU'IL S'EST PASSÉ ?? Non parce que monsieur ne pense uniquement a lui et a sa bite de merde. Je me suis faite droguer par un psychopathe qui aller me...

-J'en ai rien à foutre. C'était ce que je t'avais dit de faire. Ce qui s'est passé je m'en contre bas les couilles. J'ai les dossiers, c'est le plus important.

Je me lève du canapé et me rapproche de lui. Ses yeux verts me sondant et examinant mes mouvements. Une fois assez proche de lui, je le gifle. Sa tête pars de l'autre côté et je peux voir sa joue virer au rose rapidement.

Lorsqu'il me regarde, je ne distingue rien, comme s'il était vide. Il se retourne et monte les escaliers sans même m'adresser un regard tandis que je reste planter ici comme une imbécile.

Je me retourne et fait valser les plantes qui sont posées sur le meuble à côté de moi, le vase se casse en milles morceaux. Je continue vers le canapé et je jette les coussins dans toutes les directions.

-SALE CONNARD.

J'entends du verre se briser et en me retournant je vois qu'un des coussins a touché le miroir et que ce dernier est par terre.

Je me dirige vers la cuisine et jette tout ce qui se trouve en face de moi. A chaque fois qu'un objet touche le sol, une insulte sort de ma bouche.

Au bout de 15 minutes durant lesquelles je me suis défoulée, j'ai décidé de ramasser les bouts de verre. Je me coupe à l'intérieur de la main, et en voyant le sang couler sur cette dernière je me met à pleurer. Je pleure si fort que je sens la crise de panique arriver.

L'air n'arrive plus dans mes poumons correctement, les larmes coulent de plus en plus. Je ferme les yeux au moment où j'aperçois une ombre descendre les escaliers en courant. 

——— 

Coucou a tous !!

J'espère que vous allez bien, voici un autre chapitre. 

Prenez soins de vous <3

MARIPOSAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant