Chapitre 11

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Je me suis assise sur le lit de Noam, aucun bruit ne résonne dans la maison, rien, juste le son de ma respiration, j'essaye de la contrôler mais la panique me prend. S'il se passe quelque chose et que je dois utiliser l'arme, je ne sais pas m'en servir. Je passe les draps sur mes jambes pour essayer de me réchauffer, l'odeur de Noam arrive immédiatement dans mes narines. Une odeur de cigarette mélangé à son parfum.

Je reste figé dans cette position quand j'entends un bruit sourd provenant d'en bas. Je me force à ne pas aller ouvrir cette foutue porte pour savoir ce qu'il se passe. Plus aucun bruit, juste le retour de ma respiration. J'en profite pour passer en revue sa chambre, elle est aussi vide que la mienne comme si elle n'avait aucune vie.

Un lit, une armoire, un bureau et une table de chevet. Aucun cadre, aucune photo. Je trouve cela très triste, comme si la maison elle-même n'avait aucune vie. Je remarque néanmoins que sur sa table de chevet est posé un livre : "El principito"

Je rigole en reconnaissant la couverture, il s'agit du petit prince d'Antoine de Saint-Exupéry. J'imagine le grand mafieux dans son lit le soir à lire se livre, cette image me fait rigoler, c'est alors que j'entends des bruits de pas provenant des escaliers. Je me lève en pensant qu'il s'agit de Noam, mais quand les pas s'arrêtent devant la porte et que rien ne se passe, je comprends qu'il ne s'agit pas de lui.

Je me fige sur place, et en essayant de faire le moins de bruit possible je me penche pour ouvrir la table de chevet et récupérer l'arme dont Noam m'avait parlé. Une fois dans ma main, cette dernière me fait un mal de chien, la poignée de la porte bouge mais comme elle est fermée rien ne se passe. Je pris pour que la personne derrière la porte ne force pas plus, mais mes prières ne sont pas exaucées. La poignée bouge encore et encore, la personne essaye de forcer la porte. Je tremble et je pointe l'arme vers la porte, je me rappelle avoir déjà entendu Meddy parler d'un cran de sûreté, j'enlève donc ce dernier et vise avec ma main droite.

Aucun bruit, que ce soit à l'intérieur de la pièce ou à l'extérieur, le silence le plus total, mais aussi le plus pesant que je n'ai jamais supporté. Au bout de 2 minutes durant lesquelles je n'ai pas bouger, une voix se fait entendre.

- mi corazón c'est moi.

Suite à cette phrase, je me permet de respirer à nouveau, j'avance vers la porte toujours l'arme dans ma main et déverrouille la porte, je me retrouve avec Noam en face de moi, il transpire comme s'il venait de courir un marathon, en me voyant avec l'arme il sourit puis me la prend des mains.

-Au moins tu as su enlever le cran de sûreté, mais ce n'est pas comme ça qu'on tient une arme.

Je recule ne comprenant pas pourquoi il me parle comme si rien ne s'était passé.

-Qui c'était ?

Son regard se pose sur moi, il me sonde et je fais de même.

-Personne.

Je sais qu'il me cache quelque chose, son regard le trahit car il fuit le mien, il ne sait pas mentir. Je l'observe, ses cheveux sont en pagaille, ses yeux dilatés et rouges, son torse ne se soulève pas comme une personne normale. Je peux clairement voir qu'il s'est passé quelque chose.

-Tu mens.

-Et même si je mens qu'est ce que ça fait ?

-Qui c'était ?

Ses yeux me fixent puis il me passe devant afin de reposer l'arme à sa place, il me tourne le dos et se met face à la fenêtre. Je viens me poser à côté de lui voulant savoir la vérité.

-Une histoire de gang, tu n'as pas à savoir.

-Il me semble que je travaille pour toi maintenant.

MARIPOSAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant