Chapitre 5

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C'est avec beaucoup de courage qu'il se remet en quête de nouveaux indices. Il repart au port, il espère qu'en fouillant les maisons, il puisse trouver une information qui lui manque. Voir tout un livre, vu toutes les questions qu'il se pose en une seule minute.

Le panneau d'affichage n'a pas vraiment bougé, et les souvenirs se bousculent beaucoup trop vite dans son esprit. Izuku l'a regardé énormément de fois, pour son père disparu ? Peut-être, mais au bout de dix ans, on arrête de regarder, non ? Qu'importe, il compte chercher dans les bureaux, en espérant que les aléas du temps n'ont pas tout détruit.

Les premières habitations ne lui apportent rien du tout. Ce ne sont que des entrepôts ou des maisons de pêcheurs, mais il peut voir que tout a été quitté dans la précipitation mais contairement à l'autre village, il n'a pas finit en cendres, autant en profiter avant qu'une nouvelle lubie ne parvienne à l'étrange cavalier aux cheveux blancs. C'est en entrant dans le bar qu'il trouve son premier indice.

Un autre tableau d'affichage orne tout un mur, on peut y voir des offres d'emplois, des notes d'information sur les potentiels voleurs ou pirates qui sillonnent les océans. L'esprit rencontre alors le regard des pirates les plus recherchés, du moins, à l'heure où les affiches ont été posées. Comme la majorité d'entre eux, ils ont un visage sévère, effrayant pour certains. Il y en a même un qui a des dents semblables à celles d'un requin, et Izuku en frissonne instantanément en repensant à celui qu'il a croisé l'autre jour. Des femmes sont également représentés, elles ont tout autant de prestance que les hommes à leurs côtés. Une se démarque du lot en ayant des yeux entièrement noirs, une erreur de la personne qui l'a dessiné ? Elle ressemble à un de ses esprits vengeurs dont certains marins avaient la trouille.

Les récompenses sont impressionnantes, pour chacun d'entre eux. La plus petite somme est de cent pièces d'or ! Izuku est impressionné. Cette bande de pirates était la cible numéro un de la garde, contrairement à d'autres affiches qui sont cachées derrière et n'offre qu'une dizaine de pièces. 

*

"- Tu imagines si tu captures tout l'équipage ?! On pourrait boire à flot sans jamais en manquer jusqu'à ce que mes petits-enfants meurent de vieillesse !" Un rire gras se fit entendre derrière Izuku qui palissait en voyant tous les visages des pirates. "Hein, gamin ? Toi et ta mère pourriez vivre ailleurs que dans cet endroit miteux !"

"- C'est impossible ! Ce gamin ne sait même pas naviguer. Il est d'ailleurs malade dès qu'il pose le pied sur une barque, alors poursuivre cette bande de pirates sanguinaires !" D'autres rires se mélangèrent, formant un boucan infernal aux oreilles d'Izuku qui fixait avec insistance le capitaine de la bande. Sentant de la sueur perler sur l'ensemble de son corps, il quitta précipitamment les lieux pour rentrer chez lui.

*

L'esprit se réveille de sa transe, il vient de revivre un souvenir et il ne comprend pas pourquoi il est autant stressé. L'affiche avec la plus grosse somme d'argent est celle du capitaine, il a un regard qui ferait détourner n'importe quel visage, sans compter ses traits naturellement durs. Plus il le fixe, plus ses souvenirs deviennent plus clairs. Il l'a déjà rencontré. Sur la table d'auscultation. La personne qui se tordait de douleurs pendant qu'il le soignait. C'était lui. C'était ce pirate. Était-il seul ce jour là ? Non... Sûrement pas... Pas un homme aussi dangereux et recherché... 

Izuku regarde attentivement chacun des personnages et il avale sa salive, réflexe qui perdure encore. Car il est en proie à une terreur sans nom. Ces pirates étaient chez lui... Ils ont débarqués sur sa plage... Ils l'ont poursuivies... Il se rappelle de ce souvenir... Il avait entendu un bruit étrange tard dans la nuit, tout comme sa mère qui s'était réveillée et il avait entreprit d'aller voir ce qu'il se passait. Armé de sa lanterne, il avait remarqué de l'agitation vers la plage. Un animal qui aurait été surpris par une vague ? Mais c'est en voyant l'ombre gigantesque d'un navire qu'il avait commencé à paniquer, tout comme il voyait des ombres sauter de ce même navire pour se diriger vers la terre ferme et vers lui. Il n'avait pas pu hurler tellement il avait été surpris de cette agitation nouvelle dans le noir. Il en avait lâché la lanterne et il avait couru vers la maison, pour cacher sa mère dans un lieu sûr. Car personne ne débarquait sur cette petite plage, sauf des pirates en fuite.

Capitaine...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant