Chapitre 21

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"- Je n'y crois pas un instant que tu puisses faire ça..."

"- Et pourtant, c'était ma première idée après ce que t'as fais subir Tomura. Je voulais vous enlever pendant votre sommeil, en utilisant les somnifères que tu caches dans un tiroir de ta pharmacie." Izuku en fut choqué, mais ne bougea pas, de peur que le capitaine se vexe si jamais il s'écartait de lui. "Mais je n'ai pas réussi à le faire... J'avais ordonné à mon équipage de ne pas se mettre en travers de mon chemin, ce qu'ils ont fais à contre-cœur. Et au moment de t'injecter le somnifère, je me suis rendu compte que j'agissais comme un vulgaire égoïste. Je me suis demandé qui étais-je à tes yeux pour t'obliger à me suivre ? J'ai donc abandonné cette pulsion pour réfléchir à quelque chose de mieux." 

"- D'où cette séduction imprévue." Le capitaine pouffa de rire tout en lui prenant la main, l'embrassant du bout des lèvres.

"- Navré, je ne fais pas dans la dentelle. Je sais ce que je veux." Le paysan rougissait face à cette voix de velours, dans un sens, le capitaine avait réussi à l'avoir mais pas comme il l'aurait voulu. Même un homme aussi séduisant et sûr de lui ne pouvait pas prévoir comment réagirait Izuku. "Maintenant, ma question est la suivante : veux-tu venir vivre dans notre maison ?"

"- Pardon ?" Il ne comprenait plus rien, de quelle maison voulait-il parler ?

"- Crois-tu que j'ai perdu deux ans sur mon île à seulement retaper la maison de mes parents ? J'en ai fais une rien que pour nous deux, du moins, pour les jours où je serais à quai. Mais au moins, je te saurais en sécurité et non pas à la merci des excès de folie de Tomura." Izuku papillonna des yeux, essayant de remettre toutes les informations dans le bon ordre. Au lieu de couper les ponts comme il devrait le faire, il l'invitait sur son île, dans son refuge inconnu de tous les gardes. Leur maison... Il avait du mal à l'imaginer. 

"- Tu l'as vraiment fais ?" Le capitaine souriait, amusé du comportement de son amant.

"- Oui, je l'ai fais pour toi." Son cœur rata un battement et il se sentit rougir. "Réponds à ma question, Izuku..." Il s'était dangereusement rapproché de lui, ancrant son regard dans le sien. Izuku fut obligé de reculer car il était troublé par cette aura de séduction, mais il se retrouva bien vite allongé sur le dos, son amant au-dessus de lui. Leurs lèvres s'effleuraient avec une sensualité hors norme, il voulait le faire céder d'une manière très tentante mais le paysan devait garder toute sa tête pour donner sa réponse.

"- Ma mère..."

"- Elle fait partit du voyage... Elle aura son propre logis à côté de celui de mes parents... Elle ne manquera de rien..." Il pouvait sentir sa poitrine contre la sienne, ressentant les battements de son cœur impatient. 

"- Donc, si je viens..." Il pouvait voir l'œil de son amant briller, ravie de ce début de réponse. "Je... Je continuerai à te voir à chaque saison ?" Shouto pouffa tout en cachant son visage dans le cou du paysan, qui commença à se vexer. Jusqu'à ressentir un baiser sur sa peau qui le fit sursauter.

"- Ce que tu peux être bête... Comme si j'allai me contenter d'une seule fois par saison, surtout l'hiver où je pourrai rester bien au chaud avec toi..." Il continua de lui parsemer le cou de baisers, passant ses bras dans son dos pour le serrer contre lui. "Je ne te promets pas une vie de couple comme les autres. Je ne peux pas rester sur la terre ferme indéfiniment, j'ai besoin de voir toute l'étendue des océans encore et encore. Mais je te promets de t'être tout aussi fidèle que je l'ai été depuis notre rencontre, et ce, jusqu'à mon dernier souffle."

Shouto voulut lui faire face mais Izuku maintint sa tête dans son cou, l'empêchant de voir ses larmes de joie s'échapper tel un puissant torrent. Combien de fois avait-il rêvé de ces mots ? Les compter relèverait de l'impossible. Mais pourtant, c'était bien l'inimaginable qui venait de se produire. Lui, un paysan détesté de son village, l'amant du pirate le plus recherché, allait vivre sur une île loin de tous les problèmes qui le suivaient depuis bien trop longtemps. Il serra fermement son capitaine près de lui, s'imprégnant de cette chaleur rassurante, calmant doucement ses sanglots. Le pirate se laissa faire, enlaçant son corps du mieux qu'il le pouvait dans cette position. Il n'avait pas besoin d'entendre la réponse, les gestes prouvaient amplement que la réponse était positive.

Capitaine...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant