Chapitre 11

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A son réveil, il eut du mal à savoir où il était et ce qu'il s'était passé. Sa tête bifurqua sur le côté, son regard se posa sur sa mère endormie dont les yeux étaient bouffies. Elle avait pleuré, longtemps, et cela lui serra le cœur. Il tenta de se relever en douceur mais une douleur à sa main gauche lui arracha un petit gémissement, si bien qu'il se rallongea en mordant dans son poing droit. Il analysa sa main douloureuse, remarquant des attelles posées minutieusement sur ses trois doigts cassés. Les pirates l'avaient donc soignés, c'était forcément eux qui l'avaient aidés pendant qu'il perdait connaissance à cause de la douleur et du stress accumulés.

Il soupira silencieusement, lui qui s'attendait à ce que Tomura lui tranche le doigt, il avait fait bien pire. Cela lui prendrait des semaines avant de pouvoir utiliser sa main quotidiennement. Il allait donc prendre du retard dans toutes ses tâches et ce n'était pas sa mère qui allait pouvoir déplacer toutes les bottes de foin dans la grange. Il trouvait que c'était cher payé pour une vulgaire pièce d'argent. Mais c'était de sa faute, il aurait dû faire attention lorsqu'il avait reçu le peu de pièces des pirates. Et sous la précipitation de cette arrivée imprévue, vérifier le contenu de la bourse était la dernière de ses priorités.

Tout en se relevant, sans utiliser sa main blessée, il se déplaça en silence afin d'atteindre la salle d'auscultation. Il avait besoin de sa pommade, la douleur revenait progressivement à la charge. Il ne fut pas tellement surpris de voir Tsuyu en train d'en préparer, avec Tokoyami qui était dans un coin de la pièce. La femme pirate alla à sa rencontre et prit avec précaution la main de Midoriya.

"- Comment te sens-tu ?"

"- La douleur commence à revenir, je voulais appliquer de la pommade avant que cela ne devienne insupportable."

"- Tu es très sensible à la douleur, n'est-ce pas ?"

"- Oui... Vous avez dû rire de mon état." Il se fit sévèrement pincer l'avant-bras et Tsuyu le fusilla du regard. "Désolé..."

"- Chacun ne supporte pas la douleur de la même manière. Puis, avec le stress que l'on t'a fais endurer, il est normal que tu te sois évanoui. Va t'asseoir."

Il s'exécuta, le pirate en avait profité pour se rapprocher d'eux et Izuku eut du mal à ne pas avoir un mouvement de recul devant le crane qui ornait le visage de cet homme. Il ne voyait que des yeux noirs, rien de plus. Ce dernier lui prit la main sans un mot, vérifiant que les attelles avaient tenus durant la nuit et il laissa la femme appliquer la pommade, qui arracha un soupire de plaisance au paysan.

Les soins se continuèrent dans le silence, pendant ce temps là, Izuku énuméra mentalement la liste des tâches qu'il allait pouvoir faire avec sa main non valide. Il allait devoir s'équiper d'un harnais et d'un petit chariot pour faire l'ensemble de ses travaux, la récolte du potager sera pour sa mère ainsi que les soins pour les animaux. Les taches ménagères attendront la fin de journée, le temps de sa guérison, sa mère allait devoir prendre sur elle de ne pas pouvoir ranger sa maison avant de sortir l'aider. Elle qui préférait que tout soit propre avant d'entamer la journée, et ce, depuis toujours. Elle allait devoir faire des concessions, à cause de sa punition.

Izuku sortit de ses pensées en sentant la femme pirate lui tapoter gentiment l'épaule. Elle venait de finir de mettre son bras en écharpe, il ne put s'empêcher de soupirer. Tsuyu eut un sourire encourageant avant de le laisser seul dans la pièce, Tokoyami était probablement sorti depuis longtemps. Tout le monde avait ses propres tâches à accomplir.

Ce ne fut que lorsque le soleil se coucha lentement vers l'horizon que le paysan poussa un soupire de soulagement. Malgré toute l'aide des pirates et ses améliorations pour l'aider dans ses futur travaux en solo, il était épuisé. Il dévora son repas et partit se coucher sans demander son reste, sous les yeux inquiets de sa mère qui n'avait pas osé dire un mot sur ce qu'il s'était passé la veille. Que pouvait-elle dire de toute façon ? Le mal était fait, il fallait maintenant subir les conséquences pendant les semaines à venir.

Capitaine...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant