Chapitre 20

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Les trajets entre le bateau et la maison se firent dans un silence de plomb. L'équipage était salement amoché, mais Izuku avait remarqué que certains ne bougeaient plus du tout. Il installa tout le monde à l'étage, et commença à faire le bilan des blessures et des morts.

Les plus légères blessures seraient prises en charge par sa mère, ce fut le cas pour Katsuki avec une entorse et des brûlures. Minoru qui avait des entailles un peu partout et une un peu plus sérieuse sur le bras. Koji avait les poings en sang et une entaille sur le visage. Hanta et Mina avaient seulement des tâches de brûlure un peu partout sur le corps. Ces derniers soignées, ils iraient aidés Izuku et Hagakure.

Le capitaine faisait partit des blessures modérés voir graves mais il refusa l'aide de son amant, lui ordonnant de s'occuper de son équipage. Ce qu'il fit la boule au ventre, surtout en voyant qu'il lui cachait tout son côté gauche. Mais avant de s'occuper des plus touchés, il fallait qu'il fasse une opération d'urgence sur Eijirou. Sa jambe était salement abîmée par un acide qui lui rongeait les os, il mordait avec une force incroyable dans le manche de son poignard. Personne ne pouvait savoir si c'était ses dents ou le manche qui craquaient. Installés en salle d'auscultation, bien sanglé sur la table, sa main dans celle de Katsuki qui était soigné, il hocha de la tête en disant être prêt pour l'amputation.

Izuku ravala ses larmes, car c'était à son ami qu'il allait lui priver de sa jambe. Il empêcha le reste de l'équipage de venir le déranger, personne ne devait assister à ça. Ils avaient pour ordre de soigner les blessures qu'ils pouvaient avec son matériel.

L'amputation dura un long moment du point de vue de tous. Mais à la fin, Eijirou semblait soulagé de ne plus souffrir de la corrosion de ses os, même s'il devait perdre sa jambe pour ça. Se faire cautériser la plaie semblait moins douloureux que l'opération en elle-même. Le paysan était au bout du rouleau, mais il se devait de soigner tout le monde. Il n'avait pas le droit de faiblir alors que les autres attendaient.

Il se versa une bonne dose d'alcool, ainsi qu'à Eijirou et Katsuki et ils burent cul sec dans un mouvement synchronisé. La nuit promettait d'être éprouvante.


Izuku descendait lentement de l'étage, sentant ses jambes et sa vue lui faire défaut. Malgré l'aide des moins blessés, il avait dû s'occuper des tâches les plus ardues. Soigner l'œil gauche de Tenya ainsi qu'une entaille profonde dans la cuisse. Yuuga avait la moitié du visage sévèrement brûlé, la douleur avait dû être atroce, ainsi que plusieurs entailles. Momo avait le dos constellé de brisure de verre et une épée avait raté de peu son cœur, il avait faillit la priver de son sein. Mezo et Sato étaient également bien brûlés, les poings ravagés et des ecchymose aussi gros qu'un œuf.

A peine soignés, ils s'endormirent tous profondément. Le paysan n'avait pas demandé ce qu'il s'était passé, mais on aurait dis qu'une pluie d'acide les avait touché. Et certains plus que d'autre.

Il dirigea son regard vers les quatre housses mortuaires et retint ses larmes du mieux qu'il put. Ochako, Denki, Mashiro et Fumikage reposaient là. Il ne voulait même pas savoir comment cela s'était passé, il avait peur de savoir à quel point ils avaient souffert au moment de mourir. Tsuyu n'avait même pas pleuré, mais son regard était devenu livide, sans vie. Elle allait élever son fils seule, vivant avec le souvenir d'un homme qui avait partagé une partie de sa vie. Il versa une petite larme, ils pleureront les morts plus tard. Chacun devait se reposer de cette bataille qui avait coûté bien trop de vies.

Il partit alors dans sa chambre, sachant le capitaine dans cette pièce depuis le début des soins. Il le retrouva assis sur le lit, ses vêtements abîmés toujours sur lui. Shouto avait refusé d'être soigné avant que son équipage ne le soit. Izuku se plaça à genoux devant lui, essayant de capter son regard, mais ses cheveux le gênaient et au moment où il voulut les déplacer, son poignet fut capturée par une main vulgairement bandée.

Capitaine...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant