La guerre des constellations

Léo (lion)

Léo (Lion)

Seul dans ma chambre, j'attends que le temps passe. J'enchaîne les conneries sans m'en rendre compte, et je fais du mal autour de moi. Je pars en vrille complet. Je sais que je pourrais aller plus loin avec Maé mais quelque chose m'empêche de faire ce seul et unique pas en avant. Je reste bloqué sur ma relation passé à me dire que je pourrais faire la même erreur. Alors je préfère m'amuser et jouer avec les filles. Je peux me vider et en plus je reste pas assez longtemps pour m'attacher. Nami est la solution facile. Je sais que je ne l'aime pas, mais je l'apprécie un minimum pour pouvoir commencer quelque chose avec elle. Je fixe le plafond en attendant une réponse. Le silence pèse dans la pièce. Pourquoi je pars en cacahuète comme ça ? Pourquoi j'ai peur de me lancer dans quelque chose ? Le regret, peut être. Je sais pas. Mais j'ai cette chose qui me colle, qui m'empêche de faire ce que je veux. Ce poids qui m'empêche de me lancer et de faire le premier pas. Imaginer me prendre un stop me fait peur, imaginer foutre en l'air une amitié même très faible me fait peur. Le jugement me fait peur.

Mon regard dévie sur le réveil à côté de mon lit. 19H30. Dans trente minutes, je dois être à la soirée de Sean. Je n'ai pas envie de voir Nami, mais en même temps le baiser échangé avec Maé me hante. Inexplicablement, je cherche à la fuir. Je ne sais pas ce que je veux et je suis d'autant plus perdu que je ne connais pas ses pensées à elle, je ne suis sûr de rien.

Je souffle un bon coup et passe les portes de chez Sean, la musique bat déjà de son plein. La musique à fond, l'alcool coule à flot. Je m'avance tout le monde est presque là. Je remarque qu'il manque Neven, Khalis, Nausicaa et... Maé. Tout les autres sont déjà là. Les gars ont déjà commencé les jeux d'alcool, pendant que les filles font un concours de shots. Louise et Alice sont déjà bien bourrées. Elles dansent n'importe comment sur la piste ce qui me redonne le sourire.

- Surtout les filles ne changeaient jamais votre style de danse !

- T'inquiète pas, Léo, ça risque pas. Me répond Louise.

Je rigole, je m'avance vers la table alcool et me sers un verre. Je me dirige ensuite vers la table des mecs et les salue. Solal ne me décoche pas un mot, seulement un regard noir. Je m'installe et commence à jouer. Les garçons posent des tas de questions sur Khalis, n'ayant aucune réponse, ils s'impatientent de son arrivé. En parlant du loup, les quatre retardataires passant la porte. Maé est resplendissante, elle porte une robe orange qui lui arrive au dessus des cuisses, ces cheveux sont bouclés, et elle a fait un effort sur le maquillage en portant du mascara et du gloss. Nausicaa, aussi, est belle, elle porte une robe bleu longue, ces cheveux sont lissés et elle porte des talons. Maé ne porte que rarement des talons. Khalis et Neven se sont habillés normalement jean et chemise avec des basket. Ces derniers nous rejoignent et s'assoient à notre table. Tout le monde se lance à l'assaut aux questions, je me contente d'écouter sagement. Entre deux questions, je lance un regard vers les filles, Maé enchaîne les verres rejoignant par la même occasion Louise et Alice dans leur état très euphorique. Nausicaa boit mais nettement moins.

Les filles chantent si ce n'est crient, je me demande vraiment si elles ne vont pas cracher leurs poumons à force de hurler de la sorte. Je n'ai pas pu m'empêcher de boire sans modération. J'avoue que je commence à être bien. Je parle avec Neven depuis un moment maintenant, avant qu'il commence à regarder partout autour de lui, comme si il cherchait son téléphone.

- Mec, elle est où ?

Il commence à stresser, sa voix vrille.

- Qui ça ? Je demande en regardant autour de moi.

Il ne répond pas trop occupé à chercher. On se croise du regard.

- Maé ! Dit-on en même temps.

On se lève d'un bond, faisant par la même occasion reculer nos chaises. Je regarde autour de la table Solal a aussi disparu. On se regarde et on part en courant les chercher. Putain ! Fais chier ! Maé, t'abuses. Dans ma tête, je me défoule sur elle, mais je m'en veux tellement, si il lui arrive un truc... Je préfère pas y penser.

On court vers les escaliers, on les monte par quatre, on ouvre toutes les portes avant de tomber sur la bonne. Maé est sous Solal, essayant de se débattre comme elle peut. Lui, est au-dessus la pénétrant de ses doigts pour les prélimiaires. Ni une ni deux, j'avance et fou mon poings dans la gueule de Solal. Il rit à gorge déployer. Il lèche ses doigts qui étaient y'a quelques secondes dans Maé.

- Elle est bonne, pas mal. J'espère que t'as pu la goûter...

Il ne peut pas en dire plus que je le prends par le col, et lui en remet une. A terre, je me défoule. J'entends pas les autres autour de moi. Jusqu'à ce que j'entends Neven hurler le nom de Maé.

- Putain ! Maé réveilles-toi !

Je lâche Solal qui reste au sol mais toujours conscient. Je me précipite sur Neven et vois Maé évanouit.

- Occupes toi en. Dit Neven en se levant et en partant vers Solal.

- Neven, non...

- Léo, s'il te plaît.

Il me tourne toujours le dos mais je sens qu'il est à bout de nerfs et qu'il faut que j'amène Maé loin de sa vue avant qu'il pète un plomb. Je hoche de la tête même si il ne peut me voir et nous téléporte, Maé et moi, chez elle. Je passe la nuit à veiller sur elle. Neven n'est pas revenu. Je ne peux pas dormir, ce n'est pas possible. Comme nous. Elle et moi, ce n'est pas possible. Il y aura jamais de nous.

7h08...

Je regarde le ciel s'éclaircir petit à petit. Maé gémit. Je reporte mon regard sur elle. Elle commence à se réveille tout doucement. Elle se frotte les yeux comme un bébé... Putain... Elle se frotte tellement les yeux que ça en devient bizarre. Elle finit par poser un bras sur ses yeux. Des larmes silencieuses coulent le long de ces joues. Elle murmure une phrase que j'entends parfaitement.

- Je vais le tuer.

Sa voix me fait froid dans le dos. Elle se lève et se pétrifie. Elle semble, enfin, remarquer ma présence. Son regard s'adoucit dès qu'elle croise le mien.

- Qu'est ce que tu fais là ? Sa voix est enrouée à cause de l'alcool de la veille.

- J'ai attendu que tu te réveilles.

Elle hausse des sourcils.

- Ecoutes, fais attention à Solal.

A son nom, son regard devient sombre. Je poursuis.

- Et aussi, je ne veux aucune ambiguïté entre nous, je ne suis pas prêt à commencer une nouvelle histoire, et je n'en veux pas.

Son regard se peine. Mais, elle se reprend presque immédiatement, tellement vite que je crois l'avoir rêver. Elle hoche de la tête, et me dit qu'elle est d'accord. Elle se lève et part vers sa salle de bain. Je la regarde partir, je regarde tout en inscrivant chaque forme de son corps dans ma tête. En la regardant, mon corps réagit presque instantanément. Je me téléporte aussitôt chez Nami. Elle est en nuisette dans sa chambre, elle se prépare. Je m'approche sauvagement d'elle, à ma présence elle se retourne surprise, mais se laisse approcher. Maé ne se serait jamais laisser approcher comme ça.