Chapitre 8

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- Je pense qu'il est temps que je m'en aille, Agnès doit m'attendre.

Toujours allongée dans le lit de Gabriel, je m'appuie d'une main sur son torse pour me relever et enfiler mes sous-vêtements.

- Tu veux vraiment partir après ça ? Je veux dire, nous sommes en froid depuis plusieurs jours et tu veux partir maintenant ?

- La faute à qui ? le questionnais-je ironiquement en faisant glisser ma robe par le haut de mon corps.

- Je ne voulais pas t'accuser, je ne l'ai pas dit dans ce sens là.

- Il me semble que ces derniers jours tu dis beaucoup de choses que tu ne voulais pas dire.

- Bon, Marie. Regarde-moi.

Je pousse un soupir et me tourne vers lui, les bras croisés.

- Je t'ai dit que je regrettais ce que j'ai dit au bar, je ne sais pas ce qu'il te faut de plus. Si tu me pardonnes, ce que je pensais jusque là vu ce qu'il vient de se passer, pardonne-moi à 100%. Je ne veux pas que tu me dises que tu comprennes, que tu m'excuses si c'est pour moi le balancer à la figure 10 minutes après.

- Mais Gabriel, si c'était si simple, je l'aurais fait, je t'aurais pardonné ! m'exclamais-je. Mais ce que tu as dit, ça m'a vraiment blessée. Enfin je ne sais pas si tu te rends compte, mais me dire que j'ai cherché à me faire sexuellement agresser, ça me parait grave. Alors oui, j'ai du mal à te pardonner, parce que ça ne passe pas. Tu sais à quel point je suis sensible, et tu sais que peu importe ce que tu diras je le prendrai personnellement et il me sera impossible de me débarrasser de cette remarque. Alors peut-être que oui, tu vas en entendre parler pendant un petit moment, mais peut-être que ça te poussera à réfléchir avant de parler la prochaine fois.

Je rassemble mes cheveux dans un chignon désordonné, tandis qu'il me fixe, l'air penaud, ne sachant quoi répondre.

- Je te demande pardon, murmure-t-il, la tête baissée.

- Je sais que tu es désolé, je l'ai bien compris. Mais Gab, tu ne peux pas espérer pouvoir dire tout ce que tu veux sans que ça n'ait jamais de conséquences, lui répondis-je, dos à lui et me débattant avec la fermeture de ma robe.

Je me fige en entendant un sanglot étouffé. Il pleure ? Gabriel pleure ? Je ne l'ai jamais vu pleurer, pas même lorsque sa mère a eu son accident de voiture et qu'elle a frôle la mort.

Je m'approche du lit et m'assied à ses côtés, ma main posée sur son épaule nue dans une tentative de réconfort.

- Gab, s'il-te-plaît, ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà.

Au moment où je tente de me lever pour enfin quitter cet appartement, je sens deux bras s'enrouler autour de ma taille avant de me plaquer contre un torse dur. Gabriel me serre de toutes ses forces, sa tête blottie dans mon cou pour étouffer ses sanglots.

- Ne me quitte pas. Je t'en supplie ne me quitte pas, j'ai besoin de toi, Marie. Je t'aime, tu n'imagines même pas à quel point. J'ai déconné, je sais, mais je ne supporterais pas de te perdre, je m'en voudrais toute ma vie de ne pas t'avoir retenue. Je t'aime. Je t'aime tellement que c'en est douloureux Marie.

Ses mots chuchotés dans le creux de mon oreille me font autant de bien qu'ils me font de mal. Je l'aime, c'est certain. Je n'en ai jamais douté. Mais si je lui pardonne trop rapidement, il recommencera, et je ne veux pas de ce genre de relation.

J'appuie mon dos contre son torse et pose ma tête contre la sienne, tout en caressant sa joue avec une de mes mains. Je le force à relever la tête dans ma direction, et, lorsqu'il le fait, je sens mon cœur se briser. Ses yeux sont rouges et gonflés, son visage est inondé de larmes qui ont fini par rouler jusque sur mon épaule.

My music teacher (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant