Chapitre 18

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Chapitre 18

Shawn plaque sa main sur ma bouche lorsque je m'apprête à répondre à Gabriel. Il me fait signe "non" de la tête, l'air paniqué.

- Marie, s'il te plaît, ouvre-moi. Tu sais qu'il faut qu'on parle. On vient de se fiancer, et il est hors de question qu'on rompe nos fiançailles parce que nos parents l'ont décidé.

J'aperçois Shawn fermer fortement les yeux à ces mots.

- Habille toi et cache toi, vite, je lui chuchote.

Il fronce les sourcils et s'apprête à répliquer, mais mon regard suppliant l'en dissuade et il se dirige vers ses vêtements.
Je replace ma culotte et remets ma robe rapidement, pendant que mon amant tente de rentrer dans le placard.
Je jette un coup d'œil au miroir en face de moi, et mon reflet me fait paniquer : on voit clairement que je viens de me faire démonter. Ou alors on dirait que j'ai pleuré. J'essuie les traces de mascara présentes sous mes yeux, puis me dirige vers la porte. Je vérifie que Shawn est bien caché avant de la déverrouiller. Je tombe nez à nez avec un Gabriel aux yeux rouges et à l'air désespéré.
Il s'approche rapidement de moi et me prend dans ses bras. Je reste figée, ne sachant pas quoi faire, bien trop envahie par la culpabilité. Qu'est-ce que j'ai fait...

- Bordel Marie, ne me refais plus jamais ça. J'ai cru que je t'avais perdue.

Il s'éloigne de moi, voyant que je ne réponds pas à son étreinte.

- Qu'est-ce que tu as ? Si c'est pour ma promotion, je te jure que j'allais t'en parler et que je ne savais pas qu'il allait l'annoncer devant tout le monde. Je venais seulement d'accepter et il a décidé sans m'en parler au préalable de le dire devant tout le monde. Tu sais comment est mon père quand il s'agit de carrières...

Je reste silencieuse.

- S'il te plaît Marie, les choses sont déjà très compliquées en ce moment, et tu m'as toujours dit que tu rêvais d'aller à Paris.

- Je rêvais d'y aller mais pas d'y habiter Gabriel !

- On peut se trouver un appart ou une maison dans une ville en périphérie si tu préfères. On vit ensemble depuis un moment maintenant et je ne me verrais pas y aller sans toi. S'il te plaît, viens avec moi. Je ne te demande que ça.

- Non, c'est faux et tu le sais très bien, je rétorque du tac au tac.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? il fronce les sourcils, surpris tant par mon ton que par mes mots.

- Tu as choisi notre appartement, tu m'as forcée à venir ici alors que je n'avais pas envie de voir ma mère, tu m'as laissée seule à l'hôpital uniquement car ton ego surdimensionné n'a pas accepté que je ne te donne pas de nouvelles, mais forcément, j'étais inconsciente ! sans parler de ta demande en mariage où tu as profité de mon état et tu m'as pratiquement forcé la main, et je-

- Attends, quoi ?

Je relève la tête soudainement en comprenant ce que je viens de lui révéler. Merde, Marie.

- Tu ne voulais pas m'épouser ?

- Si, bien sûr que si, mais pas dans ces circonstances là. J'étais à l'hôpital et je venais de perdre mon bébé, tu me l'as proposé et quand j'ai hésité — ce qui, je précise, était compréhensible — tu t'es vexé, alors penses-tu vraiment que dire non était une option envisageable ?

Il me regarde, bouche bée.

- Je suis désolé, je pensais que tu étais d'accord vu que tu portais mon enfant et que tu avais enfin réussi à me dire que tu m'aimais.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 02 ⏰

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