AFTER DARKNESS...

Rave party et "expiation" obligatoire

[Bon j'ai mis cette vidéo de musique trance malgré que ce ne soit pas spécialement le genre de musique qui me fait vibrer ni qui me met en transe, mais je devais illustrer ce chapitre, donc... ] 

Le bruit d'une clef dans la serrure. Quelqu'un vient enfin la voir...

Emiane regarde en direction de la porte. C'est une femme des Soleils des Élus du Bonheur qui entre, portant un grand panier. Elle ne connaît pas son nom car seuls les noms de Rikaz et Nadémark sont connus par la population, les deux hommes étant les représentants et messagers officiels des Soleils. En revanche, il arrive que divers membres fassent parfois le tour d'Eluville. Ils sont facilement repérables et reconnaissables à leurs vêtements de teintes variées, le Bonheur les ayant dispensés du code des couleurs qui s'impose aux simples Élus...

La Soleil s'avance en souriant :

- Mornigoodif jeune femme. Comment t'appelles-tu ?

Emiane répond uniquement son prénom en éludant volontairement le "mornigoodif" réglementaire.

- Très bien Emiane. Je t'ai apporté un coussin, une couverture, un peu de nourriture, de quoi te nettoyer et te soigner et des vêtements de rechange puisqu'on m'a dit que les tiens étaient tachés de sang. Je ne sais pas s'ils seront à ta taille cependant, mais peu importe, au moins ils sont noirs et propres...

Etéjirba sort les vêtements soigneusement pliés du panier et les lui tend. Emiane les prend et les pose à côté d'elle sur le banc en la fixant :

- Et toi, quel est ton nom ?

- Tu n'as pas besoin de la savoir. Tu n'es ici que provisoirement et par accident et je ne suis là que pour te refaire une santé physique avant que tu rejoignes de nouveau ton époux.

L'idée de retourner auprès d'Emaz fait brièvement grimacer Emiane qui insiste :

- Tu m'as bien demandé le mien alors que je ne suis qu'une invitée provisoire!

"Décidément, cette jeune femme a de la répartie contrairement au reste de la populace entièrement soumise..." songe Etéjirba avec méfiance avant de finalement lui répondre :

- C'est vrai, tu as raison, mais c'est différent et le respect envers les Soleils impose que tu ne sois pas aussi familière avec nous.

- Connaître un prénom n'est pas une marque de familiarité sinon on ne connaîtrait pas ceux de Rikaz et Nadémark. Un prénom est un prénom, rien de plus. Ta personne est sacrée comme tous les Soleils, mais ton prénom ne peut pas l'être, lui.

Etéjirba hausse les épaules, renonçant face à cette jeune rebelle un peu trop réfléchie à son goût :

- Je m'appelle Etéjirba. Mais sache Emiane que je te trouve particulièrement insolente. Même si je regrette que ton mari t'ait frappée au point de tuer l'enfant que tu portais, je reconnais que je lui donne raison sur le fond. Il y a de quoi perdre patience face à ton impertinence et tu méritais sûrement la correction qu'il t'a donnée. Il faudra juste lui apprendre à canaliser sa violence et toi on va te réapprendre l'essence-même d'Eluville, la protection sous l'aile du Bonheur contre les méfaits du Malheur.

Emiane la fixe toujours et, ignorant les remarques désobligeantes, demande :

- Tu es la femme ou la sœur de Nadémark ou de Rikaz ?

La Soleil finit par élever la voix :

- Ce que je suis exactement ne te regarde en rien ! Tu poses trop de questions ! À présent, déshabille-toi ! Je vais t'examiner, te soigner et tu enfileras les vêtements propres que je t'ai apportés.