SECRETS - Fate : La Saga Winx (Saison 2 Réécriture)

Chapitre 1

Farah se réveilla en sursaut, tremblante et en sueur. Elle avait encore fait l'un de ces terribles cauchemars qui la renvoyait dans son passé douloureux. Depuis quelques mois, ces mauvais rêves se faisaient de plus en plus nombreux, amputant ses nuits de précieuses minutes de sommeil, et la rendant très anxieuse.

La fée constata qu'elle n'était pas seule avec Andreas dans la tente au milieu de la forêt, mais dans son lit, dans sa suite à Alféa, à côté de son mari, qui dormait profondément. Il était l'une des seules personnes à savoir ce qu'elle avait traversé, car elle n'en parlait jamais. Elle avait désespérément essayé d'oublier cet événement traumatisant, mais c'était impossible, il revenait toujours tel un boomerang. Andreas l'avait souillée à jamais, par sa faute, elle avait mis des années à s'aimer à nouveau et à retrouver une sexualité normale avec Saul, qui n'avait cessé de la soutenir et de l'aimer. Il avait énormément souffert, lui aussi, et elle s'en voulait. Mais il ne l'avait pas laissée, il l'avait même demandée en mariage après la bataille d'Aster Dell, et ils vivaient ensemble depuis plus de quinze ans. Il était sa perle rare.

Farah sentit une main chaleureuse prendre la sienne et sourit. Saul pouvait ressentir ses moments de stress aigu quand elle se réveillait après un cauchemar, et il était toujours là pour la rassurer.

- Tu es avec moi, mon amour, tiens ma main, la réconforta-t-il en chuchotant. Il n'est pas là, il est mort depuis seize ans.

La voix de l'homme qu'elle aimait suffit à l'apaiser et elle se roula sur le matelas pour se blottir dans ses bras.

- Je sais, Saul, murmura-t-elle en fermant les yeux, frissonnant sous la chaleur de sa peau.

Il referma ses bras autour de son épouse et lui déposa un baiser dans le cou.

Toutes ces années, il les avait vécues avec un sentiment de culpabilité qui ne l'avait jamais quitté. Farah avait été violée par sa faute, parce qu'il avait laissé Andreas l'accompagner au camp au lieu de le faire lui-même, et il n'avait jamais pu se le pardonner.

Son épouse vivait un enfer quotidien et son passé ne la laissait pas tranquille. Elle n'avait pas mérité cela, déjà avant de le connaître, sa vie n'avait pas été facile.

Le Spécialiste ne supportait pas de la voir encore aussi mal dix-huit ans après les faits. Andreas l'avait détruite, elle et sa féminité, et Saul avait pu venger la femme qu'il aimait. Il avait trouvé un peu de réconfort en transperçant son ancien meilleur ami à l'aide de son épée. Il l'avait tué et en était plus que satisfait. Au moins, il ne poserait plus ses sales pattes sur qui que ce soit.

Après Aster Dell, le couple avait décidé d'élever Sky en lui cachant l'horrible vérité, parce que Farah était incapable de mettre des mots sur ce qu'elle avait subi. Mais à présent, le directeur des Spécialistes se demandait s'il ne devrait pas tout lui révéler. Sky devait connaître la vérité, il était assez grand pour comprendre les choses.

Il soupira et se concentra sur son épouse, dont le dos nu était collé à sa peau. Il lui avait fallu près de cinq ans pour qu'elle s'autorise à nouveau à dormir en tenue d'Ève. Son mari la trouvait si belle ainsi, elle était la plus belle femme du monde, mais jamais il ne le lui disait car ce compliment risquait de la ramener dans la tente avec Andreas. Alors il le lui faisait comprendre par le langage du corps.

Les mains posées sur le ventre de son épouse, il commença à parsemer de baisers la peau nue de son dos, en remontant lentement vers son cou, qu'il se mit à chérir plus franchement.

Sa fée ne put réprimer un gloussement, chatouillée par ses baisers.

- S'il te plaît Saul, arrête, je n'en peux plus, le supplia-t-elle en riant de plus belle. Je vais finir par m'évanouir.

Il remonta sensuellement jusqu'à son oreille pour lui murmurer quelques mots :

- Tu mourrais d'amour pour ton cher mari ?

Elle se retourna afin de pouvoir voir son visage éclairé par la lune.

- Ça fait bien longtemps que j'ai succombé, rétorqua-t-elle avant de l'embrasser furtivement sur les lèvres. Tu es irrésistible.

Le regard de l'homme qu'elle aimait semblait traduire une sorte d'émerveillement, comme à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle.

Elle posa sa main sur sa joue, qui réagit à la froideur du métal de son alliance. Ce bijou la rassurait, elle savait que Saul n'était jamais trop loin d'elle.

- Tu sais ce que je pense de toi, ma chérie, tu es une reine, et je n'en dirai pas plus, déclara-t-il, encore inquiet pour elle. Je suis désolé pour tout, je n'ai pas été là quand tu avais le plus besoin de moi, et c'est impardonnable.

Farah descendit sa main sur le torse de son mari, émue par ses ressentis.

- Tu n'as pas à t'excuser, Saul, tu ne pouvais pas savoir que tout ce temps, il te manipulait. Tout ce qui importait pour toi, c'était de me sauver, et si tu n'avais pas été là, je serais morte depuis longtemps. Tu as pris beaucoup de risques pour moi, y compris celui de tuer Andreas, quitte à être jeté en prison.

Elle appuya sa tête contre sa poitrine, avant de terminer ce qu'elle avait à dire.

- Tout cela, tu l'as fait pour moi, assura-t-elle, reconnaissante. Si je t'en avais voulu, je n'aurais pas accepté de t'épouser. Nous avons eu de la chance, Rosalind a été enfermée avant de pouvoir te dénoncer, et nous avons pu compter sur Ben et Rose pour garder le secret.

- Rose était une femme exceptionnelle, elle a su trouver les mots justes pour te réconforter et soigner tes blessures, approuva-t-il, nostalgique. Ben a été si heureux toutes ces années passées avec elle.

Une larme roula sur la joue de Farah. Rose avait été sa meilleure amie dès leur arrivée à Alféa, elles avaient combattu ensemble, et la fée de la terre s'était installée à Alféa avec son mari, où ils avaient élevé leurs deux enfants, avant d'être assassinée par un déséquilibré lors de son jogging quotidien aux alentours de l'école. Pendant tout un temps, la police avait soupçonné le mari de la défunte, avant de trouver le vrai coupable.

- Je regrette tellement de ne pas l'avoir accompagnée ce jour-là, soupira-t-elle, prise de remords. On avait l'habitude de partir toutes les deux et je n'avais pas envie de courir à ce moment-là. Si j'avais été là, elle serait probablement toujours en vie maintenant.

- Farah, je sais que c'est dur pour toi, et nous avons tous énormément souffert, surtout Ben, mais je pense que nous devrions laisser le passé là où il est pour aller de l'avant, suggéra-t-il en tenant sa main.

Elle hocha la tête, en accord avec lui.

- Oui, c'est vrai, tu as raison.

Elle ne pouvait pas continuer à vivre avec cette souffrance et cette culpabilité, il fallait qu'elle s'en libère une bonne fois pour toutes, et il n'y avait qu'un seul moyen.