SECRETS - Fate : La Saga Winx (Saison 2 Réécriture)

Chapitre 28

Ce midi, attablée avec ses amies, Stella décida de consulter sa boîte mail de l'école, comme elle le faisait tous les jours. Son attention fut rapidement attirée par un mail en provenance de Rosalind. Il s'agissait en fait d'une convocation pour la fin des cours, dont le sujet était tenu secret.

- Tu as eu une mauvaise nouvelle ? demanda Musa, inquiète.

La fée secoua la tête même si elle se doutait que la directrice voulait la voir au sujet de sa mère.

- Non mais Rosalind me convoque dans son bureau après les cours, elle veut que je vienne seule.

Aisha fronça les sourcils, suspicieuse.

- Cela ne me dit rien qui vaille, je pense qu'elle n'a vraiment pas de bonnes intentions, tu devrais décliner, la mit-elle en garde.

- Moi aussi, j'ai des doutes, mais elle a peut-être des choses importantes à me dire, protesta la jeune fille, perdue.

Bloom posa sa main sur la sienne pour la rassurer. Elle savait que Rosalind était dangereuse, et elle ne tenait pas à laisser son amie seule avec cette garce.

- On va t'accompagner, si elle est de bonne foi, elle acceptera, sinon, ça veut dire qu'elle a de mauvaises intentions envers toi, décida la fée du feu, déterminée à la protéger.

- Oui, à mon avis, elle a quelque chose à voir avec la disparition de ta maman, et on doit absolument rester toutes ensemble si on veut pouvoir la retrouver, renchérit Terra.

- Je pourrais aussi demander à Beatrix de nous aider, j'ai plutôt un bon contact avec elle, suggéra Bloom, enthousiaste.

La jeune fée de la lumière grimaça, peu convaincue.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais ça me fait plaisir de voir que vous êtes là pour moi, avoua-t-elle en rougissant, émue.

- On sera toujours là, Stella, et le Professeur Harvey aussi, assura Musa. On doit retrouver ta maman au plus vite avant que Rosalind lui fasse du mal.

La princesse de Solaria soupira, complètement angoissée à l'idée de savoir sa mère aux mains de cette psychopathe, elle qui avait tant souffert de la mort de son bambin. Et tant que personne n'avait récolté d'indice, il leur serait presque impossible de la retrouver.

***

Quelques heures plus tard, les cinq fées frappèrent à la porte du bureau, et les traits de la directrice semblèrent se figer lorsqu'elle l'ouvrit, très certainement déçue de se rendre compte que Stella n'était pas tombée dans son piège.

Elle prit soudain un air à la fois grave et faussement attendri.

- Stella, je suis désolée pour votre maman, j'ai appris qu'elle avait disparu cette nuit au milieu d'une scène de crime et ça me fait de la peine, murmura-t-elle en secouant la tête. Vous savez, si vous avez besoin de soutien, ma porte sera toujours ouverte.

Terra serra les poings, en colère. Elle avait vu la douleur et le chagrin de son père ce matin à l'annonce de la disparition de Luna, et Rosalind continuait de les baratiner. Cependant, Stella n'était pas dupe non plus et lui répondit froidement :

- Non merci, j'ai le soutien infaillible de mes amies.

La fée continua de la fixer d'un air étrange, comme si elle avait été prise au dépourvu et finit par les laisser partir.

Au fond d'elle-même, elle s'en voulait de lui avoir demandé de venir seule. Cela avait éveillé la méfiance de la jeune fille, qui avait préféré venir accompagnée. Elle ne pourrait pas s'en servir afin de soutirer des informations à la reine, il fallait qu'elle trouve un autre plan pour retrouver Farah.

Il fallait qu'elle trouve le moyen infaillible de la faire avouer, mais comment ? La torture physique et psychologique ne fonctionnait pas sur elle, ni les menaces sur ses enfants, et elle n'était pas parvenue à capturer Stella. La seule alternative restante était le Professeur Harvey. Non pas pour faire chanter Luna, mais pour le faire avouer. Rosalind connaissait Ben depuis de nombreuses années, pour l'avoir eu comme élève. Il s'agissait d'un homme extrêmement doux et réfléchi, mais prêt à tout pour protéger ses proches. De plus, il portait le poids de la culpabilité concernant la mort de Rose, qu'il n'avait pas pu protéger. Il ne répéterait pas la même erreur, car il était tombé amoureux de la fée de la lumière.

La directrice sourit d'un air sadique. Quand il entendrait les cris déchirants de sa bien-aimée torturée, à défaut de pouvoir voler lui-même à son secours, il révélerait la localisation de Farah. Son but était vraiment de le remettre dans la même situation que quelques années auparavant, lui faire revivre le même cauchemar, car son amour pour elle le mènerait à trahir ses meilleurs amis.

***

De retour dans sa suite, Ben, fou d'inquiétude, était scotché à sa radio, sa télévision et son ordinateur, dans l'espoir d'avoir des nouvelles sur l'avancée des recherches. Il avait passé une journée épouvantable, essayant de paraître naturel et de dissimuler son malaise, mais enseigner avait été un terrible épreuve pour lui. Partir à la recherche de Luna aurait sûrement été plus bénéfique mais il n'avait aucun semblant d'indice mis à part Rosalind. Il savait que bientôt, la police débarquerait à Alféa pour interroger tout le monde, les considérant comme suspects, lui compris, et perdrait encore du temps. C'était pour cette raison qu'il ne pouvait leur téléphoner pour leur demander de nouvelles, car il n'était pas considéré comme étant le partenaire de la Reine.

Que pouvait-il bien faire ? Rien, à part attendre. De toute façon, il n'y avait que ça à faire. Cela faisait seulement quelques heures que Luna avait disparu et pourtant, il avait l'impression d'avoir attendu l'éternité. Le manque qu'il ressentait était tout simplement effrayant. Le professeur de botanique avait pris l'habitude de la voir très souvent, voire de la texter, mais aujourd'hui, il ne ferait rien de tout ça, parce qu'elle n'était pas là.

Abasourdi, assis seul dans son fauteuil, il s'autorisa à laisser couler quelques larmes. S'il avait perdu sa bien-aimée pour toujours, si elle était morte, il ne se pardonnerait jamais de ne pas avoir répondu à cet appel.