SECRETS - Fate : La Saga Winx (Saison 2 Réécriture)

Chapitre 24

Dans la voiture qui chaque seconde le rapprochait un peu plus de son épouse, Saul commençait à s'agiter. Entouré de deux agents de sécurité ainsi que du chauffeur, il se demandait comment elle allait, dans quel état il allait la retrouver, et surtout, si leur fils se portait bien. Cependant, ce soudain élan de solidarité de la part de la Reine le laissait quelque peu dubitatif. Il avait suffi qu'elle discute quelques minutes avec Ben pour qu'elle vole à leur secours, au point de les réunir alors qu'elle avait elle-même ordonné son arrestation quelques semaines auparavant. Luna était décidément une femme bien mystérieuse...ou très envoûtée par le professeur de botanique.

Lorsqu'il arriva sur la propriété de la Reine, plus particulièrement celle où était logée Farah, le cœur du Spécialiste s'accéléra. D'ici quelques secondes, elle serait devant lui, et ils seraient seuls dans le cottage, comme la mère de Stella l'avait demandé. Alors il pourrait serrer sa femme chérie dans ses bras, l'embrasser et la rassurer. Elle lui manquait tant...

Les agents l'escortèrent jusqu'à la porte, qui s'ouvrit sur une employée de maison.

- Bonjour Madame, comme prévu, je vous amène Monsieur Silva, annonça l'agent qui le tenait fermement par le bras.

- Je vous en prie, entrez, répondit la dame brune avec un grand sourire. Madame est au salon, elle attend Monsieur.

Saul sourit à son tour en entrant dans la bâtisse, il ne tenait plus en place à l'idée de la revoir.

Une fois dans le hall d'entrée, les agents le lâchèrent et tout le monde sortit de la maison, laissant les époux seuls. Ils avaient vingt-quatre heures pour se retrouver rien que tous les deux.

Le mari de Farah marcha en direction du salon, presque tremblant. Elle était là, assise sur le canapé, le regard pétillant. Elle n'avait pas besoin d'esquisser un sourire pour transmettre ses émotions, ses yeux ne le faisaient que trop bien.

- Saul..., murmura-t-elle en se levant, émue.

Touché en plein cœur par cet appel, par ce souffle, il se rua vers elle avant de la faire tournoyer dans ses bras, heureux.

- Ma chérie ! J'ai eu si peur de te perdre ! s'exclama-t-il avant de l'embrasser à pleine bouche, consumé par le manque. J'ai cru que Rosalind t'avait tuée et j'avais peur qu'elle s'en prenne aussi à Sky et à Ben.

Elle rit doucement et lui caressa tendrement le visage.

- Ne t'en fais pas, Sky va bien, et Ben aussi...d'ailleurs, c'est grâce à lui ainsi qu'à la Reine que je suis vivante, ils ont réussi à inverser le sort, le rassura-t-elle.

Son mari fronça les sourcils, amusé.

- Tu peux bien les remercier, d'ailleurs, ça m'étonne un peu de la part de la Reine, elle a pourtant l'air de ne pas trop t'apprécier...ou bien elle a un faible pour Ben, parce qu'elle n'a aucune raison de nous aider.

- Je crois que tu n'as pas tort, j'ai bien vu que les regards qu'ils s'échangeaient lorsqu'ils m'ont soignée en disaient long sur leurs sentiments, répliqua-t-elle en hochant la tête, souriante. Ils ont l'air d'en pincer l'un pour l'autre.

Le sourire de Saul s'évanouit instantanément. Il avait beau ne souhaiter que le meilleur pour son ami, qui avait traversé une période terriblement difficile, il fallait néanmoins qu'il reste lucide et prenne le moins de risques possible.

- S'ils s'aiment et que Rosalind le découvre, elle va les détruire. Elle pense que Luna est son alliée, si elle les voit ensemble, elle va le prendre pour une trahison et leurs jours seront comptés.

Son épouse grimaça, un peu embêtée : elle avait l'impression que la Reine s'était forcée à la sauver pour Ben, mais aussi, qu'elle n'était pas digne de confiance.

- Oui, tu as raison, ça m'inquiète aussi, avoua-t-elle, troublée. Ben est très rusé et prudent, j'espère juste qu'elle n'a pas fait tout ça pour le trahir, pour nous trahir, ce serait impardonnable.

Le Spécialiste lui prit son visage en coupe, soudain plus détendu.

- Ne pense pas à ça, mon ange, nous n'avons que vingt-quatre heures devant nous, alors, profitons-en, suggéra-t-il d'une voix suave avant de l'embrasser sur les lèvres.

- Mmmh...tu ne préfères pas que l'on prépare de quoi manger d'abord ? questionna-t-elle en descendant sa main dans son dos.

Il glissa ses lèvres dans le cou de son épouse, impatient de la retrouver.

- Je te propose de passer directement au dessert.

Elle rit d'un air coquin, satisfaite que le séjour en prison de son mari ne l'ait pas mis à terre. Tous les deux étaient inquiets pour l'avenir, ils savaient qu'il pouvait être condamné à de longues années de prison, mais à cet instant, le couple préférait ne pas y penser. Ils avaient si peu de temps devant eux pour profiter d'un moment d'intimité, qui serait peut-être le seul cette année.

Les époux avaient faim l'un de l'autre, ils se désiraient, à un tel point qu'ils ne purent pas attendre d'être dans la chambre pour commencer à se déshabiller. Pressés par le temps, leurs gestes étaient maladroits. Ils n'avaient simplement plus le temps de s'effleurer et de s'adonner à des jeux coquins. Mais surtout, ils avaient été privés si longtemps l'un de l'autre qu'ils ne pouvaient s'empêcher de se sauter sauvagement dessus. Heureusement que Farah était totalement remise de sa blessure !

Une fois complètement nus, ils purent enfin se toucher, se nourrir de la chaleur de l'autre, s'embrasser, ne faire qu'un.

Malgré l'urgence de s'aimer, leurs mouvements étaient lents, leurs souffles profonds, leurs râles rauques. Saul tenait fermement son épouse contre son torse, encore traumatisé par le sort de Rosalind. Il craignait tellement qu'elle la retrouve et la tue...

- Ma chérie, promets-moi de faire très attention à toi, murmura-t-il entre deux souffles.

Elle gémit, enivrée par ses langoureux mouvements qui la faisaient tant frissonner.

- Mmmh, Saul, mmmh, je te le promets, mmmh, toi aussi, rétorqua-t-elle en lui déposant de multiples baisers sur la poitrine, s'accrochant à lui.

Il hocha la tête en souriant, ému de la voir se libérer ainsi après tout ce qu'elle avait subi. Toute cette résilience forçait le respect et, plus que jamais, le regard du Spécialiste était rempli d'admiration.