SECRETS - Fate : La Saga Winx (Saison 2 Réécriture)

Chapitre 26

Rosalind fixa Beatrix, Riven et Dane tour à tour, dans les yeux. Ils avaient ressenti son appel et son désir de vengeance, car la fée connaissait désormais chaque mot échangé entre Ben et Luna. Farah était en vie, et cette maudite reine avait aidé le professeur de botanique à la libérer. Elle l'avait trahie, et, rien que pour cela, elle devait payer. Son plan était déjà bien ficelé : entrer chez elle cette nuit, la provoquer en duel pour l'épuiser et la séquestrer afin de la torturer, pour qu'elle révèle enfin la cachette de Farah. Elle était plus forte que la fée de la lumière, et elle comptait bien le lui montrer. Elle aurait pu s'attaquer directement à Ben, mais elle le sentait moins manipulable qu'elle, et surtout, Luna était devenue son ennemie jurée.

Ses trois étudiants savaient ce qu'ils avaient à faire et, sans un mot, elle les téléporta dans la cour royale. Le château était bien gardé, c'est pourquoi la directrice avait chargé ses étudiants d'exécuter les agents de sécurité. La fée voulait avoir l'honneur d'être là première à entrer par effraction chez la reine.

Rapidement, les agents de sécurité remarquèrent leur présence et se préparèrent à l'affrontement.

- Vous n'avez rien à faire ici ! les gronda l'un d'entre eux. Vous feriez mieux de rentrer chez vous.

- Personne ne me dit ce que j'ai le droit de faire, répliqua sévèrement la fée avant de se tourner vers les trois étudiants. Vous pouvez attaquer.

Ses marionnettes se précipitèrent sur le petit groupe, épée à la main pour Riven et Dane, tandis que Beatrix s'apprêtait à lancer des éclairs.

Leurs adversaires ripostèrent mais, sentant les choses mal tourner, l'un d'entre eux appela du renfort, qui n'était autre que les agents chargés de surveiller la maison où Saul et Farah se trouvaient.

De son côté, Rosalind n'hésitait pas à achever le travail de ses étudiants en mettant le coup de grâce.

***

À l'intérieur du château, Luna fut réveillée par une activité suspecte à l'extérieur. Alertée par les bruits, elle se leva et jeta un œil par la fenêtre. Ce qu'elle vit lui glaça le sang : plusieurs de ses employés étaient allongés au sol, inanimés, alors que certains luttaient pour vivre. Au milieu de ce massacre, elle reconnut la silhouette Rosalind, accompagnée de trois adolescents.

La fée de la lumière frissonna. Elle ne s'était pas trompée. Quelqu'un était bien en train d'épier sa conversation avec Ben la veille, lorsqu'ils avaient failli s'embrasser.

Tremblante, elle saisit son téléphone afin de le prévenir. Elle appela plusieurs fois, sans succès. Il était probablement profondément endormi. Alors qu'elle s'apprêtait à lui envoyer un message, une voix glaciale la fit sursauter.

- Retourne-toi !

Elle s'exécuta, surprise, et se retrouva nez à nez avec Rosalind, qui la toisait d'un air mauvais, les bras croisés.

- Ma très chère Luna, je te croyais plus honnête mais apparemment, j'ai dû me méprendre sur ta personne, railla-t-elle en avançant vers elle. Je pense que me trahir était une très mauvaise chose pour toi. Comme quoi, l'amour fait faire n'importe quoi. Tu n'as rien trouvé de mieux que ce minable Harvey, franchement, ton fils ne doit pas être fier de toi...

La mère de Stella déglutit mais ne cilla pas. Encore une fois, son ennemie cherchait à la manipuler, mais cette fois, ça ne prendrait pas.

- Laisse Charles et Ben en-dehors de tout ça, rétorqua-t-elle sèchement. Tu ne supportes pas la moindre contradiction, tu veux tout contrôler à ton avantage en faisant souffrir les autres, tu es une perverse narcissique. Tu ne penses qu'à ta gueule. Tu es malade, Rosalind.

Soudain, Luna sentit un étau commencer à écraser sa poitrine, à la faire suffoquer. Rosalind ne parlait pas, elle était déjà en train d'agir !

Pour se protéger, elle se fit invisible et se déplaça discrètement pour lui envoyer de la lumière à grandes doses, essayant de la déstabiliser. Mais la fée blonde arrivait à savoir sa localisation exacte à chaque déplacement et utilisa ses pouvoirs pour commencer à l'étrangler. La reine avait mal, l'air lui manquait, mais elle continuait de lutter à l'aide de sa lumière.

- Tu ne fais pas le poids, je t'ai prévenue, se moqua sa tortionnaire.

Luna gémit, désespérée. Elle était seule face à cette folle, qui semblait résister à chaque attaque. À cet instant, elle sentit une puissante décharge électrique la paralyser. Beatrix venait d'entrer dans la chambre. Alors qu'elle s'effondrait au sol, les coups des deux Spécialistes commencèrent à pleuvoir. Ils s'acharnaient tous sur elle, c'était fini, elle allait bientôt rejoindre son fils adoré.

Tandis qu'elle sombrait peu à peu, elle entendit la voix lointaine de Rosalind :

"Doucement, les enfants, je la veux vivante..."

Et là, ce fut le trou noir, jusqu'au moment où elle se réveilla allongée dans une pièce hostile, froide, humide, faite de pierres, sans sortie possible.

Elle était attachée au mur avec de grosses chaînes et surtout, seulement vêtue de son pyjama. Tout son corps couvert d'hématomes la faisait souffrir, elle n'était plus qu'une loque.

Dans cette pièce qui s'apparentait à un sous-sol, elle était seule au monde. Elle aurait tellement aimé pouvoir prévenir Ben avant d'atterrir ici. Elle n'avait qu'une bouteille d'eau à disposition ainsi qu'un vieux paquet de biscuits périmés. Pas de quoi survivre très longtemps, et sa magie était bien trop faible pour pouvoir sortir d'ici. Plus que jamais, elle voulait vivre, pour continuer à protéger sa fille de cette cinglée, et pour être présente pour Ben et ses amis dans leur combat contre Rosalind. Mais surtout, elle ne pouvait pas accepter de mourir sans avoir échangé un seul baiser avec l'homme qu'elle aimait.

***

Ce matin, comme chaque jour, Ben jeta un œil à son téléphone juste après son réveil.

Immédiatement, les deux appels en absence de sa fée chérie le plongèrent dans une angoisse profonde. Si elle l'avait appelé en pleine nuit, c'est qu'il devait se passer quelque chose de très grave. Elle avait probablement eu besoin d'aide et il n'avait pas été là pour elle.

Paniqué, il la rappela plusieurs fois, sans qu'elle ne décroche. Il lui était arrivé quelque chose, Rosalind lui avait fait du mal, il le sentait. Le professeur de botanique s'habilla à la hâte et enfila son manteau, prêt à voler à son secours.

Cependant, il ignorait qu'il était trop tard et combien la réalité était glaçante.